Histoires d’eau
Qui a décrété et continue à soutenir mordicus que l’Australie est un pays sec, voire même désertique ? Qu’on lui pète les dents, qu’on lui rectifie le râtelier, qu’on lui ratiboise les chicots, qu’on lui réorganise le dentier… Bref, qu’on lui fasse la tête au carré. Parce que publicité plus mensongère, à part William Saurien, y a pas !
Il y a en effet eu les averses, les pluies diluviennes coupeuses de pied, les giboulées, il y a eu les inondations dramatiques touchant le Queensland puis Victoria. Voilà maintenant Yasi le monstrueux cyclone qui frappera de plein fouet le Queensland cette nuit. L’Australie toute entière a vécu ces dernières heures tournée vers un état qui se relève à peine des pluies diluviennes du mois dernier. La télé du coin café est restée allumée la journée durant, branchée non pas sur l’habituel match de cricket mais sur une chaine d’informations en continu, chacun suivant la trajectoire du météore, retenant son souffle*.
Histoire de ne pas être en reste, le ciel de Canberra nous a réservés aujourd’hui une petite surprise : après une semaine à flirter gaiement avec les 40 degrés, les nuages d’orage se sont pressés en toute fin d’après-midi, rendez-vous prévu de longue date à voir la foule qui s’est accumulonimbussée en quelques minutes. Pas de cyclone au programme mais des trombes d’eau n’ayant rien à envier à leurs copines océaniques. Depuis deux heures maintenant, le bougre d’orage grogne, rage, tourne et retourne autour de la ville, promettant la découverte de quelques jolis dégâts demain matin. Une fois le sieur tonnant évanoui, nous accueillerons les traines de Yasi, qui nous promettent encore de bien belles averses…
Les photos du jour ? Un petit tour par Fitzroy Falls NP, lors de notre dernière virée à Jervis Bay. Une petite pancarte discrète, un petit parking à l’ombre des eucalyptus et des fougères arborescentes, un petit sentier pavé de bois et une immense chute d’eau apparaissant sans crier gare. 85 mètres de gouttes cascadantes se répandant en bassins de fées au pied des eucalyptus centenaires, tout au bord d’anciens sommets volcaniques, gommés, adoucis, affinés par l’érosion. Panorama somptueux dissimulé à quelques mètres de la highway, installé là pour affirmer vigoureusement que si l’eau australienne est parfois destruction, elle peut souvent être aussi émerveillement.
* Pour ceux qui souhaiteraient suivre un petit peu l’évolution de Yasi ces prochaines heures, c’est par là et puis par ici aussi.
Edit : pour vous faire une meilleure idée de la taille de Yasi, c’est par ici. Quant aux images, c’est là.