Morphée à la science

(Effectivement, ceci est un coucher et non un lever de soleil)
(Mais n’empêche qu’il est plutôt chouette, non ?)

Une journée de travail qui se doit de commencer impérativement avant l’aurore. Une journée décidée au tout dernier moment. Un enthousiasme à toute épreuve et des roulements de mécanique, à grands renforts de «  Easy peasy, lemon squeezy » et de « Fingers in the nose que je suis sur le pont à cinq heures et demie demain matin, too easy ! »

Un petit matin, tout petit, petit matin, vraiment bien trop petit matin. Un réveil qui tonne à quatre heures tout juste tapantes, un LeGB qui grogne pour la forme, se roule en boule sous la couette, se rendort. Et une LaGB qui tombe du lit.

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Vol au-dessus d’un nid de cockatoos


(Hawker, South Australia, 25-12-2011)

A Hawker, quand le soleil s’en va enfin voir plus loin à l’ouest s’il y est, le mercure daigne se faire un rien plus tendre. Oh, pas beaucoup, hein ! Mais suffisamment pour que le bush tout entier pousse un grand soupir de soulagement. Chaque soir, dès ce fameux soupir poussé, c’est tout un festival de plumes blanches, roses, jaunes, rouges, parfois encore vertes ou bien bleues, et puis brunes aussi, qui s’égaille tout autour de la ville, en grands tourbillons piailleurs. Et ce sont de véritables escadrons de voltigeurs qui s’élancent de chaque arbre, piquent, tournoient et zigzaguent à travers les champs, froissant d’un coup d’aile les épis de blé qui croulent sous les grains. La chorégraphie est immuable et se répand en une marée folle d’enthousiasme.

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[vidéo] The sweet little cottage by the ocean

Trois jours tout au bord de l’océan, des alpagas, du moscato, du sable qui colle aux orteils, des ânes, encore quelques alpagas, deux murènes, des fish’n chips à la pelle, des chants d’oiseaux de bon matin, des crabes par vagues et un doux soleil de fin d’automne, du brouillard dans lequel se blottir et une cheminée qui ronronne. Et puis encore quelques alpagas… On vous embarque ?

Si c’est Nessie, j’y vais aussi !

(Lochiel, South Australia, 24-12-2011)

Lorsqu’on arrive en ville à Lochiel, tout le monde change de trottoir. Il ne fait pas peur à voir, oh non,  mais il interpelle. Qui ça ? Loch Eel, bien sûr ! Loch Eel qui veille sur Bumbunga Lake et les environs depuis son monticule de sel et depuis plus de cinquante ans. Quelques pneus, un tuyau, un tantinet d’huile de coude et d’imagination, le tout planté paf ! sans autre forme de procès au beau milieu d’un lac de sel qui n’en demandait peut-être pas tant.

Alors, on s’arrête, on se dégourdit un peu les pattes, on traverse la highway au petit trot en regardant à droite, puis à gauche, puis encore à droite. Et puis une fois en bord de lac, on le salue. On le prend en photo aussi, ça change des moutons, des mouches et des éoliennes. On lui tire d’autant plus facilement le portrait qu’en un demi-siècle à regarder passer les road-trains et à compter les admirateurs, il a pris goût à jouer les vedettes sur papier glacé. S’il est d’humeur, il se plie même sans rechigner à une séance photo, minaudant du pneu et papillonnant des cils métalliques dentelés de sel.

Parfois, un oiseau plus insouciant que les autres vient se poser sur sa tête histoire de se gratter la plume les pattes au sec. Il râle un peu, pour la forme. Mais bah ! il parait que c’est la rançon du succès… D’ailleurs, il préfère ne plus trop râler : qui sait si, à force de ronchonner et de traîner de la gomme en répétant qu’un jour, il partira, loin, très loin de ce lac de sel, on ne va pas finir par le prendre au mot ? Non, parce que, bon, tout de même, à bien y réfléchir, être Loch Eel à Lochiel, ça vous pose son monstre de pneus…

Jolie bouteille, sacrée bouteille !

(Ouh! Y a un sacré roulis, ce soir…)

A Sydney, pour Chinese New Year, quand on attend le défilé et qu’on a tout de même un peu chaud, il fait bon lutter pour deux tabourets en terrasse et contre la déshydratation. Comment ? Simplement en sirotant un certain nombre (voire un nombre certain) de pintes de bière (ou de cidre, c’est selon) au 3 Wise Monkeys.
En ressortant un peu plus tard, le gosier rafraîchi et les yeux quelque peu dans le vague, il fait bon s’apercevoir que les lampions qui se pavanent tout au long de George Street semblent brusquement avoir rameuté un sacré paquet de copains…  Et il ne faut surtout pas oublier de saluer (d’un geste auguste de la main que ne renierait pas Queenie) les trois singes qui montent la garde à l’entrée du pub. En se demandant si, finalement, la légende des dits trois primates philosophes ne serait pas imputable  à un mal de cheveux carabiné post happy hour… Non parce que bon, on  a quand même pratiquement la même bobine, présentement, tu ne trouves pas ? D’ailleurs, ça tangue drôlement, non ? Oh, ma pauvre tête !

Psst: si le cœur vous en dit, maintenant, vous pouvez aussi nous retrouver ici !

On dirait le Sud

 (Wilson Prom’, VIC, 08-04-2012)

 Il y aurait dû y avoir une journée dans Melbourne à déambuler nez en l’air, du lèche-vitrine, des dumplings extra sur une table qui colle un peu dans un boui-boui qui sent un peu le (vieux) chou, des courses-poursuites de mouettes à Federation Square et des pingouins de poche kikinou trognons sur la jetée à St Kilda le soir venu. Oui, c’est ce dont il avait été question, quasiment gravé dans le marbre.

Mais c’était sans compter sur l’appel de l’atlas, pleurant sans fin dans le sac à dos. Et sans compter non plus sur les ronflements quasi-sismiques d’un voisin de chambrée, Anglais, enrhumé et baba de rhum. Le marbre et ses gravures ne faisant pas le poids, les sacs à dos avaient été empoignés bien vite, les clés rendues fissa et en trois coups de cuiller à pot, Kroket prenait la tangente, le large et la poudre d’escampette, direction la côte sauvage et indomptable de Wilson Promontory.

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[Retour vers l'outback #15] Poppies and rosemary

(ANZAC Day March, Shrine Remembrance Memorial, Melbourne, 25-04-2011)

NDLaGB: aujourd’hui, 25 avril, l’Australie (et la Nouvelle Zélande) célébraient ANZAC Day (ANZAC pour Australian and New Zealand Army Corps). Vos serviteurs avaient décidé, le coeur vaillant et le bagage mince manteau douillet (il fait un froid de possum laineux ces derniers matins), d’assister au Dawn Service se tenant à l’aube au War Memorial. Pour ce faire, hop ! réveil à quatre heures du matin. Car à coeur vaillant, rien d’impossible. Well… En théorie du moins. Car, selon la bonne vieille malédiction du crâne réveil ancestral, il n’a pas pas fallu plus de 2 secondes 12 (montre en main) pour passer de la phase « Allez, c’est l’heure de se lever, ANZAC Day n’attend pas » à « Oh tiens, Morphée, ça faisait un bail, comment vas-tu-yau de pipe ? »…
Aussi, en attendant le prochain Dawn Service (dans un an, on a le temps de dégoter un réveil plus intransigeant que l’actuel), on vous propose de (re)découvrir un peu de l’ANZAC Day March suivie l’an dernier à Melbourne.

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La valse des crabes

(A l’attaaaaaaaaaaque !)
(Ou « c’est pas le kekessé qui prend la mer, c’est la mer qui prend le kekessé crabe »)
(tatatan)

Car oui, le kekessé du large était donc un crabe, un soldier crab, pour être exact, comme l’a si justement indiqué Cqrole.

Soldier crabs rencontrés par hasard et marée basse à Narooma, arpentant la mangrove de leurs cinq petites paires de pattes et d’un pas altier. Le sable murmurait sous leurs chatouilles tandis qu’ils se répandaient en vagues mouvantes et bleutées, au gré des vagues et des promeneurs matinaux. C’était une véritable armée crustacée qui battait le moindre grain de plage sous ses petites pattes pressées, roulant entre ses pinces de minuscules monticules de sable pour en extraire le casse-croûte du jour. C’est que chez les soldier crabs, le matin à marée basse, c’est corvée de patates sable. Et on ne plaisante pas avec ça, nom d’une carapace !


(avec en prime une LaGB éberluée)(qui a dit « comme souvent »?)

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Drowning in the fear?

(Les jambes allongées au soleil, on ne parlait pas vraiment avec Charlie…)

Un soir de printemps. Un soir de printemps qui sent bon l’été tout proche, un soir de printemps 1997. Un lundi soir.

Un lundi soir de printemps quelque part au nord de Marseille, dans un lycée melting-pot. Un soir de répétition de théâtre. La première est pour bientôt, l’année touche à sa fin.

Un soir de répétition dans la salle de théâtre du lycée. Il est dix huit heures, les couloirs se sont presque vidés. Roberto Zucco vient d’arriver, la gamine le suit de près. La pute, le frère de la gamine et puis sa sœur aussi, les badauds, les flics, un autre Roberto Zucco, ils sont tous là.

Ils sont tous là, chargés de leurs personnages mais aussi et surtout de leurs espoirs, de leurs racines, de leurs différences, de leurs ailleurs. Ils sont tous là et c’est au moins trois continents qu’ils ont emmenés avec eux, une multitude d’accents, de traditions, de souvenirs. Toute une palette d’origines et de vécus rassemblés autour d’une même passion pour la scène. De cette passion qui fait rester tard au lycée, tant pis pour le bus qu’on ratera, tant pis pour les copains, tant pis pour le reste. Cette passion qui les fédère, eux et monsieur C., monsieur C. qui sait si bien leur faire toucher du doigt les merveilles du théâtre contemporain. Monsieur C. qui leur fait découvrir le théâtre engagé, un théâtre qui ne soit pas que divertissement, un théâtre qui se fasse réflexion. Un théâtre porteur de luttes et d’espoirs, un théâtre qui revendique et qui proteste.

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La Grande Tremblotterie

(ou presque..)

Vendredi matin à la tea-room. Friday cake. Comme de coutume. Il fait frais, il pleuvine et les semelles couinent un peu. Comme de coutume. Les discussions vont bon train, on rit et on s’interpelle. Comme de coutume. Etonnamment, la pièce ne bourdonne que d’une seule et unique conversation. Pas du tout comme de coutume. Plus étonnant encore, il ne s’agit pas de donner son avis sur la météo indigne d’un mois d’avril. Que diable ! ne pas se découvrir d’un fil, c’est bon pour les nordistes de l’hémisphère du dessus. Déjà qu’on n’a pas eu d’été, tout fout l’camp, ma pôv’ Lucette, y a plus d’saison, que j’vous dise, c’était pas comme ça dans l’temps !

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