La page blanche

Ces derniers temps, d’aucuns pourraient croire qu’on joue les trappistes. Ou presque. La faute à pas-beaucoup-de-temps, la faute à et-si-on-regardait-un-autre-épisode-de-Fargo, la faute à dammit-j’ai-la-page-blanche-qui-me-démange, surtout. Ce n’est pourtant pas les photos qui manquent (quel homme, ce LeGB, quel homme !) ni les anecdotes à raconter.

C’est que, même si l’hiver s’en est venu, ces derniers temps ont été plutôt riches en vadrouilles grandes ou petites. Des vadrouilles et puis des bêtises, de la plage, de la neige, encore de la plage mais en groupe, un peu d’US et une bien jolie brassée de circonstances qui font un bien chouette moment, des petits riens, des râleries, des découvertes et puis des petits bonheurs aussi. Mais voilà, une fois devant le clavier, il y a une petite voix très, mais alors vraiment très mesquine qui ne cesse de susurrer juste au creux du neurone de LaGB que pfff ! nan mais franchement, si c’est pour raconter des âneries pareilles…

Et donc, de page blanche en soirée cocooning, on en vient à jouer les grands silencieux. On en verrait même presque des toiles d’araignées pendre au plafond. Il se murmure carrément qu’une colonie de chauve-souris a élu domicile entre les pages du blog… Et ça, malgré tout notre amour pour les chauves-souris, ce n’est tout de même pas très malin.

On va donc tâcher de bouter la vilaine petite voix hors du neurone et de combattre la non moins affreuse page blanche. Parce que, trêve de calembredaines, il serait triste de laisser notre petit coin de web à l’abandon… Vous nous encouragerez, dites, les gens ?

[vidéo] A few days of spring

Quelques jours états-uniens au début de l’hiver canberrien, c’est vachement bien… Ces quinze derniers jours, il y a eu deux conférences, un meeting, un séminaire, une visite de labo le cœur battant (pensez donc, Harvard!), beaucoup trop d’heures de décalage, des arbres tout verts, des écureuils tout curieux, des balades le nez au vent, un peu d’air frais du New Hampshire mais pas d’ours, 24 heures coincée dans un aéroport, un coup de foudre pour Boston et puis aussi pour Vancouver, une promesse faite au LeGB qu’on y retournera, du water-taxi et du homard, encore quelques écureuils, des fous-rires, du bonheur, un peu de travail (mais pas trop) (mémé, les orties, etc.).

Et puis des cicatrices de morsures de black flies aussi. Mais il parait pour le coup qu’il s’agit là d’un souvenir incontournable…

Boston calling

Après deux conférences et un meeting, 14 heures de décalage horaire, environ 70 heures de présentations et de discussions en tout genre passées à grelotter dans des salles fichtrement trop climatisées, sans quasiment voir le jour forçat de l’amour ou même prendre l’air (plaignez-moi, les gens, plaignez-moi), ça y est, c’est enfin la quille ! Ou presque, il reste encore un séminaire à donner et un labo à visiter demain.

Mais en attendant, le programme des prochaines heures est simple : balade au hasard le nez au vent, sieste et farniente. Rien que d’y penser, il y a comme un petit sifflotis de bonheur dans l’air…

[vidéo] As the clouds go by

Il y a un sacré moment qu’on en parlait, six mois au bas mot. Six mois qu’on se répétait que ce serait rudement bien, de partir tous en groupe voir à Jervis Bay si l’eau était toujours claire. Et puis de vadrouille en week-end pluvieux et de vacances des uns en déménagement des autres, on faisait un peu chou blanc.

Mais heureusement il y a Findus tout venant à point à qui sait attendre, on a fini par se dégoter un week-end qui tombait bien. Et on a aussi réussi à se dégoter une maison comme un gros chunk de bonheur les pieds dans l’eau. De quoi transformer ces deux jours sur la côte en véritable nid douillet.

Au menu ? De grandes tablées affamées (pensez donc, onze morfalous respirant le bon air du large…), du poulet à se damner, des leçons de pêche, du barbecue, quelques moustiques, des apéros longs comme un soir d’été en plein automne, une cavalcade tartine en main de bon matin pour aller jeter un œil aux dauphins, un peu de baignade, des gin and tonic, un grand chef es jeux de société et ses étudiants pas toujours très concentrés (la faute au gin and tonic, sûrement), des levers de soleil sur la plage avec pour seuls compagnons les oiseaux qui s’ébrouent, des orteils qui frétillent de bonheur à retrouver le sable. Et de l’eau toujours aussi claire…

C’était bien [insérez ici un grand soupir mélodramatique et un "quand c'est qu'on repart, dis ?"]

The rainbow in someone’s cloud

Il y a de cela au moins tout ça, on a été taggués par nos voisins préférés. Alors, comme il vaut mieux tard que jamais et comme il y a de nouveau du déplacement dans l’air, hop, on s’y colle. Et c’est parti !

 Tu blogues depuis combien de temps ?
On blogue depuis bientôt quatre ans maintenant. Dis donc !
Bon, on a un peu tendance à moins causer en ce moment, on galope un peu trop mais on va finir par s’y remettre… C’est qu’on a des tas de vadrouilles à raconter et que c’est triste, les récits de vadrouille qui somnolent dans les cartons.

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Let’s go tweet tweet #27

A Wilson Prom’, lorsque vient la fin du jour, il n’y a pas que le ciel qui s’embrase… Le scarlet robin aussi est bien décidé à briller de mille feux. C’est que sur un malentendu, il pourrait peut-être se voir recruté pour jouer les mini-mini lampes-tempêtes ou les phares de poche. Alors il s’entraîne scrupuleusement chaque soir et se perche, flamboyant, sur la plus grande herbe possible, pour aller plus haut (aller plus haut et croire encore à l’avenir) (pardon) (c’est pas humain de vous infliger ça) (remarque, c’est pas pire que du Christophe Maé) (quoique).

C’est trognon, pas rudement efficace mais tout de même à croquer. Oui, il a bien raison de croire en ses rêves et d’insister, ce mini incendie à plumes. Vous ne trouvez pas ?

It’s about time that everybody dream a little crazy

(Evans Lookout, NSW, 10-03-2014)

Si on en croit les guides touristiques et les traités qui causent santé, poignées d’amour et capitons, ça ne se fait pas de rester à bouquiner les orteils en éventail, un plateau de fromage ou un peu de chocolat à portée de main, même (ou surtout ?) quand on est en mode Robinson Crusoé des forêts. LaGB le soutient mordicus, c’est quand même fort ballot tout ça. Mais les règles immuables étant ce qu’elles sont (et la capacité de résistance d’un LeGB à un beau soleil étant elle aussi ce qu’elle est) (c’est-à-dire pas grand-chose du tout, à tel point que LaGB finit par soupçonner que son cher et tendre fonctionne à l’énergie solaire) (quel homme, ce LeGB, quel homme !), notre séjour dans les arbres s’est tout de même ponctue de quelques sorties. Ne serait-ce que pour se ravitailler en frometon…

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La maison dans les arbres

(The Tree House, Blackheath, NSW, 09-03-2014)

Il parait qu’on se tricote toujours des traditions, des petits riens très importants, des petits riens qui font beaucoup. Et il semblerait que le petit tour en automne dans les Blue Mountains fasse partie de ces traditions pour LeGB et LaGB (bon, OK, l’excuse de la tradition ne tient pas vraiment la route mais on va faire comme si) (on l’avoue, c’est principalement et surtout parce qu’on aime bien aller voir là-bas si on y est quand les feuilles commencent à rougir).

Mais les traditions étant ce qu’elles sont, le petit tour aux Blue Mountains n’est possible qu’à une seule et unique contraignante condition : nécessité est de se dégoter un logement sortant un minimum des sentiers battus. Il y a deux ans, par la grâce de la foule de touristes en goguette, de la pénurie de chambres d’hôtel et du hasard, ce grand coquin, on avait expérimenté (mais pas franchement approuvé) la vieille mansarde de pub farcie de courants d’air, avec matelas en accordéon et moutons de poussière de rigueur.

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Too many pebbles in my shoes

(Massif du Piton de la Fournaise, 28-12-2013)

 Pas le temps, pas le temps, pas le temps… Il y avait un peu de Lapin Blanc avec nous lors de notre escapade réunionnaise. C’est que deux semaines, c’est très beaucoup vraiment trop court si on veut vadrouiller nez au vent, crapahuter sur les sentiers, profiter des petits et des grands, boulotter sans faim fin et rêvasser les orteils en éventail dans le sable. Alors on a couru et puis on s’est très souvent dit « La prochaine fois ! ».

Mais le Lapin Blanc vous le dira, même lorsqu’on n’a pas le temps, pas le temps, on ne peut pas passer à côté du volcan, même pour un tout petit tour. Parce que. Parce qu’il faut bien prendre le temps de temps en temps. Et puis c’est tout. Certes, le Lapin Blanc ne brille pas vraiment par ses capacités d’argumentation. Mais tout de même, il a raison, ça aurait été bien dommage de ne pas aller saluer notre vieille copine La Fournaise.

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