The ultimate question of life, the possum and everything

(C’est votre dernier mot, LeGB ?)

Question à craquant mammifère choix multiples
Un soir de camping à Lamington NP, au beau milieu de la rainforest. A deux mètres de Cranky le Redoutable, vous tombez nez à truffe avec une charmante dame possum affublée de son petit en sac à dos. Aux petits cris qui résonnent autour de vous, la smala est visiblement au complet, pile au dessus du toit de votre vaillant destrier. Que faites-vous ?

A : vous rangez soigneusement fruits et autres douceurs dans le van, hors de portée des petites griffes et dormirez exceptionnellement avec le toit ouvrant fermé pour éviter de vous réveiller en sursaut avec un possum goulu en guise d’oreiller.
B : afin de déterminer si l’odeur possumesque a une quelconque influence sur le goût de la viande, vous envisagez, esprit scientifique oblige, de partir à la chasse à la boule puante de poils pour vous offrir un petit-déjeuner 100% local.
C : Obi-Wan Kenobi.
D : la réponse D.
E : de bonheur (vous êtes un brin cucul la praline de temps à autres), vous vous perdez en gloussements dignes d’une brush turkey droguée au banana bread, en agitant suffisamment les bras pour éborgner tout être vivant à dix kilomètres à la ronde et en poussant des petits cris qui terroriseraient une armée de trolls des cavernes.

Réponse demain, si vous le voulez bien !

Et regarder passer les trains…

Ou, plus couleur locale ces jours-ci, compter les microbes et pollens en tout genre qui se bousculent au portillon… Et ne pas résister au bonheur d’en ramener une pleine brassée chez soi, sans oublier bien entendu de partager allègrement ses derniers miasmes favoris en date avec l’ensemble de ses collègues. De quoi assurer un joyeux concerto pour éternuements et reniflements à chaque recoin de couloir et entretenir tendrement son petit air de famille avec un lapin myxomateux. Atchoum !

Ya kiddin’, mate !

(Cockburn, NSW/SA, 09-10-11)

A cinquante kilomètres de Broken Hill, Cockburn, ses 25 habitants et son Border Gate Cafe sont solidement campés à cheval entre les New South Wales et South Australia, dans la poussière de latérite au bord de la Barrier Highway. A Cockburn, l’on vit au rythme du soleil et des road trains dont le passage fait trembler les vitres. Et l’on se moque bien de la demi-heure de décalage horaire séparant les deux états qui bordent les maisons…

Au Border Gate Cafe, l’on en deviendrait même un peu ronchon lorsqu’il s’agit de répondre aux sempiternelles questions des touristes en goguette lost in time difference. Alors pour épargner sa salive, bien précieux au beau milieu de l’outback, l’on fait une jolie pancarte qui évite de se perdre en explications et l’on file préparer des portions gargantuesques de bacon’n eggs en haussant les épaules et en bougonnant un « Seriously, mate ! » du plus bel effet. C’est aussi ça, le charme de l’outback !

Poupoupoupoupoupoupou

(Poupoupoupoupoupoupou
Pêcheur
*)

A quelques encablures de Port Macquarie, par un temps à ne pas mettre un Thèse dehors, piqué en bord de plage comme un hareng saur dans son tonneau, il y avait un pêcheur. Amoureux des tempêtes océaniques, philosophe des grands espaces en mal de confrontation aux éléments déchainés ou mordu du fish’n chips maison intraitable sur le degré de fraicheur du poisson qui finira en arêtes dans l’assiette, on ne sait pas vraiment. En tout cas, une chose est sûre, ça ne mordait guère et le vent portait par vagues les rires étouffés des poissons qui se fendaient la nageoire en taquinant l’hameçon du bout des lèvres avant de filer écailles au plancher vers de plus tranquilles horizons, laissant le pauvre pêcheur dans une drôle de panade. Le fish’n chips devrait attendre…

* à chacun ses lubies ! Par ici, il y a, entre autres, Laurent Voulzy. Poupoupoupoupoupoupou… De quoi avoir cette chanson dans la tête la journée durant, non ?

Un pour tous, tous pour un !

Sur la jetée de Tuncurry, il y avait trois pélicans et un cormoran se livrant à un périlleux exercice de sieste digestive en équilibre précaire, comme un petit air de Mousquetaires. Ou peut-être bien de frères Dalton, qui sait ?
Epuis il y avait tous ceux qui prenaient les paris, désignant celui qui, selon eux, chuterait en premier de son perchoir. Qui a gagné ? On ne sait pas… Cranky s’impatientait, il a fallu reprendre la route. Mais en tout cas, nous, on avait parié sur William, qui piquait du bec et papillotait des paupières sur son bout de balustrade.

L’invitation au voyage

Mon van, mon camper
Songe à ce moteur bonheur
D’aller là-bas explorer, Redoutable !
Conduire à loisir,
Conduire et dormir
Aux plages qui t’ensablent !
Les dunes sculptées
De ces sables irisés
Pour nos royaux fessiers sont une méridienne,
Aussi délicieux
Que tes traîtres sièges moelleux,
Emprisonnant notre couenne.

Là, tout n’est que barbecue et soirées étoilées,
Sable, kangourous et perruches pailletées.

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En route ?

Si le cœur vous en dit, demain dès l’aube le crépuscule, à l’heure où rosit le banksia, Cranky le Redoutable, notre bien-aimé camper-van, fidèle et moelleux compagnon de nos vacances vadrouillesques, repart battre la campagne, à grands renforts de photos et d’anecdotes. Prenez garde à la fermeture automatique manuelle des port(ièr)es, préparez vos mirettes, attention au départ !

To be or not to be…

(That’s the question, isn’t it?)

Bien souvent, la rosella quasi-domestique qui hante nos haies et joue des claquettes sur la palissade du voisin se perd dans le backyard et dans ses pensées, l’œil fixe, le regard lointain et la plume hirsute. Les interrogations se bousculent dans sa petite tête de piaf multicolore : qui suis-je, où voles-je, dans quel état j’erre ? Dernière question à laquelle le currawong, son vieux poteau complice de fil électrique répond immanquablement, goguenard et sans hésitation, « Ben, l’ACT, voyons ! ».

Car, oui, il faut le savoir, nos mignons Platycercus de jardin sont fortement versés dans l’art philosophique et réflexionesque, à presque parfois en perdre leur latin. Mais également le sens de l’équilibre, comme l’honnêteté  (et notre esprit moqueur, certes) nous oblige à le souligner. To be or not to be a rosella, that really  seems to be the question.

L’instant piou-piou #174 (au moins)

(Yarrangobilly Caves, NSW, 21-08-11)

Un seul ordinateur vous manque et tout est dépeuplé… En attendant de remettre la main sur un disque dur qui vient de jouer les filles de l’air, un peu de douceur et de couleur avec l’un des goulus gang gang cockatoos croisés hier. Ne vous fiez pas à sa jolie crête et son air taquin, c’est un redoutable (et très bruyant) dépouilleur d’eucalyptus !