J’ai la claquette qui fond, épisode #2

Je crois que j’ai un peu chaud. Mais juste encore un peu chaud, hein ! Y a le mercure qui frise, le bitume qui s’ramollit, les eucalyptus qui tirent la trogne et les feuilles qui chauffent. Mais où est donc rangée la piscine ? Et les bières, d’ailleurs, tiens, où les a t’on planquées ? Et surtout, qui mais qui a laissé la porte du four grande ouverte ? Non mais sans rire ? Parce que pfff ! fait chaud quand même !

A Canberra, on guette le mercure avec une certaine angoisse aujourd’hui. On est placés de nouveau en total fire ban, le vent s’en donne à cœur joie et le calendrier semble avoir le hoquet. Il y a tout juste dix ans, Canberra et l’ACT étaient la proie des flammes. Les commémorations sont nombreuses aujourd’hui et la ville croise les doigts en guettant l’évolution des feux qui se sont déclenchés ces derniers jours. Vivement qu’il fasse plus frais !

L’ours et le jeune homme

(Boy & Bear, ANU Bar, Canberra, 01-06-2012)
(LeGB s’excuse platement pour la qualité de la photo, prise avec son téléphone)
(quel scandale !) (z’avez le droit de râler, hein) (il ne le refera plus, promis)

A Canberra un soir de gig, on se contente de traverser la rue pour passer du boulot au concert. Et c’est rudement chouette, surtout quand il s’agit de se garer : les rues de Canberra ont beau ne pas être généralement connues pour leur encombrement, les soirs de concert à l’ANU, ça se bouscule tout de même un peu (toutes proportions gardées, bien évidemment).

A l’ANU Bar un soir de gig, on joue au billard en attendant le début du concert. On joue au billard et puis on mange des hot dog pas très académiques mais rudement bons. On essaie de se faire remarquer un peu aussi, parfois. On se serre dans les bras, on parade et puis on tente de garder ses chevilles et sa dignité intactes malgré des talons un peu trop vertigineux. Ou on se blottit dans un des boxes et on regarde passer lesdits talons à la démarche hésitante. Et l’on sourit avant de se demander si un deuxième hot dog serait vraiment raisonnable.

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La Grande Tremblotterie

(ou presque..)

Vendredi matin à la tea-room. Friday cake. Comme de coutume. Il fait frais, il pleuvine et les semelles couinent un peu. Comme de coutume. Les discussions vont bon train, on rit et on s’interpelle. Comme de coutume. Etonnamment, la pièce ne bourdonne que d’une seule et unique conversation. Pas du tout comme de coutume. Plus étonnant encore, il ne s’agit pas de donner son avis sur la météo indigne d’un mois d’avril. Que diable ! ne pas se découvrir d’un fil, c’est bon pour les nordistes de l’hémisphère du dessus. Déjà qu’on n’a pas eu d’été, tout fout l’camp, ma pôv’ Lucette, y a plus d’saison, que j’vous dise, c’était pas comme ça dans l’temps !

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Un cabas made in Canberra

(Au Farmers’ Market, Canberra, 31-03-2012)

Il y avait eu moult râleries et soupirs, d’innombrables grogneries de week-end, à base de « mais pffff ! c’est nul, j’veux aller au marché, moi » et de « si j’avions su, j’aurions pas v’nue, j’serions restée à Bordeaux pour profiter du marché des Chartrons et puis aussi des Capucins et de St Michel ». Il y avait eu des rêveries à base de poulet rôti tout juste débarqué de son four, la peau craquante et le fumet enivrant, de douces rêveries farcies de légumes tout frais cueillis, de fruits encore piquetés de rosée et de fromages à peine descendus du pis de la vache ou des étagères d’affinage. Et puis il y avait des virées mi-euphoriques, mi-désespérées à Paddy’s Market, des petits cris émerveillés devant les pyramides de prunes, d’aubergines ou de salades, des soupirs d’aise devant les scrupuleux alignements d’herbes aromatiques.

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Love and bike

(Dickson, ACT, 24-03-2012)

A Dickson, le samedi matin, on brunche en terrasse et en lisant le Sydney Morning Herald. Et on prend les paris sur le vainqueur de la bataille rangée qui oppose trois moineaux à une tourterelle punk pour les beaux yeux d’une miette de bagel. Ou d’une frite, ça dépend des samedis.

Et puis, en levant le nez de ses pumpkin fritters, on peut parfois, en fonction de l’inclinaison des rayons du soleil, de l’angle des lunettes de soleil sur le nez et de la rotation de la chaise par rapport à la table, on peut donc parfois tomber en arrêt et en amour devant deux petites silhouettes toutes de rouge et de noir j’exilerai ma peur, j’irai plus loin que ces montagnes de douleur vêtues, déposées tendrement par une main anonyme et poète sur un bout de mur mangé de trop de soleil.

Et semaine après semaine, samedi après samedi, brunch après brunch, journal après journal, (le Chercheur d’Oz est un petit être confit d’habitudes, aux us et coutumes bien ancrés) (si ce n’est pas désappointant, tout de même…), on se surprend à guetter nos amoureux esquissés, à soupirer d’aise lorsqu’on les retrouve et à leur souhaiter de rester longtemps ainsi transis sur leur petit bout de mur, oublieux du temps et du vent, perdus dans leur minuscule bulle de tendresse immobile. Et on ne peut s’empêcher, au moment de partir, de les saluer d’un discret petit signe et d’un léger « A la semaine prochaine » à peine murmuré. Il ne faudrait pas les déranger…

Que viva Canberra Day !

(Kit de survie pour Canberrien en goguette)

Trois jours de week-end clôturant une semaine qui n’aurait rien eu à envier à un marathon couru en apnée, les trombes d’eau et les annonces de crues exceptionnelles en plus. Trois jours de week-end, gloire en soit rendue au calendrier : en ACT et en ACT seulement *gniarc gniarc gniarc* (petit rire sadique), le deuxième lundi de mars est férié, c’est le moment de faire sa fête à Canberra.

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Handwritten

(Gribouillé de l’auguste de main de Michel-Ange, le 5 juin 1519)
(Excusez du peu…)

Galilée / Bernard de Clairvaux / Copernic / Michel-Ange / Paul Ehrlich / Charles Darwin / James Captain Cook / Voltaire / Dostoyevsky / Marie Curie / Luther / Louis Pasteur / Rosa Luxembourg / Mozart / Robert Koch / Volta / Kant / Descartes / Jacob Grimm / Louis Braille / Beethoven / Albert Einstein / Florence Nightingale / Napoléon / Alfred Nobel / Max Planck / Louis Daguerre…

En voilà une longue litanie d’augustes personnages ! Scientifiques, écrivains, philosophes, musiciens, diplomates, hommes politiques, artistes, tout un joyeux melting-pot de génies en tout genre et de grands de ce monde couvrant à eux seuls près de dix siècles d’histoire cousue de découvertes flamboyantes, de théories renversantes, de créations bouleversantes et d’avancées tonitruantes.

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Jingle all the (Canberra) way

(Bissenberger Crescent, Kambah, ACT, 09-12-2011)

Ce week-end, un grand événement a tiré Canberra de sa torpeur pré-estivale (l’été se fait désirer et le thermomètre joue aux montagnes russes ces derniers temps, de quoi transformer chaque conversation en échange de points de vue météorologiques…). L’inauguration de l’exposition Renaissance à la National Gallery of Australia ? Non ! Ce qui a fait battre un peu plus vite le cœur de la capitale, c’est le lancement en grande pompe des illuminations de Noël*. Le Canberra Times (toujours lui) en a fait ses gros titres la semaine durant, offrant même aux plus curieux une carte interactive permettant de ne rater aucun des innombrables lutins, Santa Claus, cerfs et sapins grésillant de concert dans les backyards.

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The Queen’s in town tonite

(Mais elle n’a pas pris le train postal juste avant la nuit, elle)
Crédit photo

Queenie est arrivée hier en début d’après-midi à Canberra pour sa seizième visite down under. Jusqu’à dimanche, c’est toute la capitale australienne qui va vivre fièrement au rythme de la reine. Les unes de journaux sont peuplées de chapeaux lavande ou saumon, chacun scrute les révérences faites ou non, les enfants des écoles se pressent et on a même retrouvé celle qui, alors petite fille de six ans, avait tendu, un beau jour de février 1954, un bouquet à la jeune reine tout juste descendue d’avion pour son premier séjour australien.

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Smoke don’t rise, fuel don’t burn

Well… In fact, they do!
(crédit photo)

Canberra s’est réveillée un tantinet embrumée ce matin, après une explosion sur un site industriel dans le suburb de Mitchell, au nord-est de la ville. Une centaine de personnes évacuées, des mesures de confinement prises pour cinq suburbs et envoyées par texto au beau milieu de la nuit, des écoles et des routes fermées, un immense panache de fumée surplombant la ville, drôle de vendredi matin !

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