
Category Archives: Découvertes et courbatures

Blizzard et merveilles
(Spencer’s Creek, Kosciuszko National Park, 27-05-2012)
Depuis une semaine et quelques poussières, la météo, quelle mouche l’a donc piquée ? s’est drapée dans sa dignité hivernale et nous gratifie de températures dignes d’un mois de juillet, foi de Canberra Times. Mais pas seulement… Hors de question en effet de se contenter d’une chute de mercure à faire claquer des dents un mammouth laineux. Non, vraiment, pourquoi faire si peu lorsqu’on peut aussi faire chuter la neige en avance sur le calendrier ? C’est ainsi que la fin de semaine dernière a vu les Snowy Mountains affronter un blizzard fort démonstratif et tout particulièrement en verve. C’est également ainsi que d’aucuns à Canberra ont pu assister à de bien drôles de conversations :
[vidéo] Stalactites et courbatures
Un petit tour par les Blue Mountains en plein automne. Des marches, un grand soleil et un fond de l’air tout frais, des marches, du ciel bleu et des oiseaux qui s’égosillent, des marches, un bien sympathique concert et quelques pintes de bière, des marches encore un peu. Et puis Central Park, des eculyptus comme s’il en pleuvait, un platypus, des grottes (et des marches), des cascades, un lac bleu, bleu, bleu, quelques marches, des courbatures, de bien jolies fougères, des oh! et des ah! et puis des paysages à couper le souffle. Ca vous dit ? Alors, nous voilà partis !
Pour les autres vidéos, c’est par ici !

I could see for miles, miles, miles
(Valley of the Waters, NSW, 19-05-2012)
Fin du suspens, le oukessé a livré son secret… Il s’agissait bien d’un parc de Wenworth Falls, au beau milieu des Blue Mountains, comme Leeloo l’a très justement deviné. Our bad, c’était un peu ardu, on l’avoue bien volontiers. Même Google n’en menait pas large, ce qui n’est pas peu dire !
Deux jours et demi dans les Blue Mountains quasiment un an après une première virée chargée de brouillard, c’est :
- 862 kilomètres et trois paquets de Snake boulottés pour passer le temps,
- Bon Iver écouté en boucle et chantonné en chœur, à en donner le vertige au baromètre,
- un ciel bleu, bleu, bleu, à s’en faire friser les pupilles de bonheur,
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Metung Presqu’Ile
(Metung, VIC, 06-04-2012)
A Metung (oui, encore) (mais que voulez-vous, quand on aime, on ne compte pas…), tout au bout du bout de la presqu’île, les bateaux jouent aux cerceaux avec les bouées de sauvetage dans la lumière du matin tout frais, sur une eau qui pétille de vaguelettes et de pépites de soleil. Et il fait doux regarder passer les voiliers, les coquilles de noix, les barquettes de fortune, les poissons pressés, les libellules vrombissantes et les pélicans paresseux, les pieds dans l’eau et le sourire accroché aux oreilles. Avant de reprendre la route et la chasse aux merveilles qu’on regarde passer les yeux écarquillés…

Des vaisseaux pour des lanternes
(Lakes Entrance, VIC, 06-04-2012)
A Lakes Entrance, au petit matin de Good Friday, il y a un cygne qui couve ses œufs en bord de plage, le cou amoureusement penché vers les coquilles de ses rejetons à venir. Et puis il y a des mouettes qui suivent les bateaux tout juste rentrés au port, espérant glaner quelque menu fretin à se caler sous le bec. Il y a des cavalcades d’enfants sur la jetée, petits pieds qui martèlent vaillamment les planches vermoulues, bien décidés à gagner la course du jour. Qui sait si le grand vainqueur ne se verra pas attribuer un petit rab’ de chocolat ? Il y a aussi les parents, qui ne courent pas mais se pressent tout de même. Il faudrait voir à ne pas se faire piquer ses crevettes et ses fruits de mer… Il y a des conversations de petit matin, les yeux encore un peu brumeux, le sourire ravi de ces quelques jours de grand week-end qui débutent à peine.

The famous very bloody long Dog Fence
(Quelque part entre Marree et William Creek, 27-12-2011)
Le kekessé de l’outback a trouvé son maître : il ne s’agissait pas de notre petit coin de bush personnel à nous qu’on a (un jour, peut-être !) et pas non plus d’un champ de cailloux. Il s’agissait bien d’une barrière mais pas de la première barrière qui vient à l’esprit quand on cause d’Australie. Nope ! Il ne s’agissait en effet pas de la Rabbit-proof Fence (on en causera dès qu’on l’aura vue, promis !) mais de la Dog Fence, comme Mlle Winnie et Sev l’ont très justement deviné.
Mais c’est quoi, au fait, la Dog Fence ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’une barrière de chiens, non. C’est qu’il en faudrait un paquet, de dingos mis bout à bout pour une telle barrière : d’aucuns se sont amusés à faire le calcul et sont formels. Trouvez-leur 5 614 000 chiens et ils vous montent une véritable Dog Fence 100% canine !
Vol au-dessus d’un nid de cockatoos
(Hawker, South Australia, 25-12-2011)
A Hawker, quand le soleil s’en va enfin voir plus loin à l’ouest s’il y est, le mercure daigne se faire un rien plus tendre. Oh, pas beaucoup, hein ! Mais suffisamment pour que le bush tout entier pousse un grand soupir de soulagement. Chaque soir, dès ce fameux soupir poussé, c’est tout un festival de plumes blanches, roses, jaunes, rouges, parfois encore vertes ou bien bleues, et puis brunes aussi, qui s’égaille tout autour de la ville, en grands tourbillons piailleurs. Et ce sont de véritables escadrons de voltigeurs qui s’élancent de chaque arbre, piquent, tournoient et zigzaguent à travers les champs, froissant d’un coup d’aile les épis de blé qui croulent sous les grains. La chorégraphie est immuable et se répand en une marée folle d’enthousiasme.
[vidéo] The sweet little cottage by the ocean
Trois jours tout au bord de l’océan, des alpagas, du moscato, du sable qui colle aux orteils, des ânes, encore quelques alpagas, deux murènes, des fish’n chips à la pelle, des chants d’oiseaux de bon matin, des crabes par vagues et un doux soleil de fin d’automne, du brouillard dans lequel se blottir et une cheminée qui ronronne. Et puis encore quelques alpagas… On vous embarque ?

Si c’est Nessie, j’y vais aussi !
(Lochiel, South Australia, 24-12-2011)
Lorsqu’on arrive en ville à Lochiel, tout le monde change de trottoir. Il ne fait pas peur à voir, oh non, mais il interpelle. Qui ça ? Loch Eel, bien sûr ! Loch Eel qui veille sur Bumbunga Lake et les environs depuis son monticule de sel et depuis plus de cinquante ans. Quelques pneus, un tuyau, un tantinet d’huile de coude et d’imagination, le tout planté paf ! sans autre forme de procès au beau milieu d’un lac de sel qui n’en demandait peut-être pas tant.
Alors, on s’arrête, on se dégourdit un peu les pattes, on traverse la highway au petit trot en regardant à droite, puis à gauche, puis encore à droite. Et puis une fois en bord de lac, on le salue. On le prend en photo aussi, ça change des moutons, des mouches et des éoliennes. On lui tire d’autant plus facilement le portrait qu’en un demi-siècle à regarder passer les road-trains et à compter les admirateurs, il a pris goût à jouer les vedettes sur papier glacé. S’il est d’humeur, il se plie même sans rechigner à une séance photo, minaudant du pneu et papillonnant des cils métalliques dentelés de sel.
Parfois, un oiseau plus insouciant que les autres vient se poser sur sa tête histoire de se gratter la plume les pattes au sec. Il râle un peu, pour la forme. Mais bah ! il parait que c’est la rançon du succès… D’ailleurs, il préfère ne plus trop râler : qui sait si, à force de ronchonner et de traîner de la gomme en répétant qu’un jour, il partira, loin, très loin de ce lac de sel, on ne va pas finir par le prendre au mot ? Non, parce que, bon, tout de même, à bien y réfléchir, être Loch Eel à Lochiel, ça vous pose son monstre de pneus…
On dirait le Sud
(Wilson Prom’, VIC, 08-04-2012)
Il y aurait dû y avoir une journée dans Melbourne à déambuler nez en l’air, du lèche-vitrine, des dumplings extra sur une table qui colle un peu dans un boui-boui qui sent un peu le (vieux) chou, des courses-poursuites de mouettes à Federation Square et des pingouins de poche kikinou trognons sur la jetée à St Kilda le soir venu. Oui, c’est ce dont il avait été question, quasiment gravé dans le marbre.
Mais c’était sans compter sur l’appel de l’atlas, pleurant sans fin dans le sac à dos. Et sans compter non plus sur les ronflements quasi-sismiques d’un voisin de chambrée, Anglais, enrhumé et baba de rhum. Le marbre et ses gravures ne faisant pas le poids, les sacs à dos avaient été empoignés bien vite, les clés rendues fissa et en trois coups de cuiller à pot, Kroket prenait la tangente, le large et la poudre d’escampette, direction la côte sauvage et indomptable de Wilson Promontory.