Le coup du cou tout mou

(Un peu plus à droite, jeune padawan ! Et il n’y a pas de  »aïe » qui tienne)

A Pambula Lake, certains pélicans jouent les dresseurs de serpents et sifflotent un petit air entraînant à leur propre cou qui, de joie, s’enroule, pirouette et s’emberlificote allégrement de la pointe du bec au bout des ailes. A moins que cet étrange angle adopté par l’auguste et (plus si) altière gorge ne soit qu’une conséquence fâcheuse de trop d’averses : qui résisterait au besoin de jeter sans répit un œil globuleux au ciel, histoire de prévoir la prochaine éclaircie qui se fait un tantinet désirer ? Après tout, qu’importe le risque de finir affublé un scoubidou en guise de cou si l’on peut prédire à quelques jours près l’arrivée d’un rayon de soleil un peu moins pâlichon que les autres !

En tout cas, quelle que soit la raison d’un tel dévissement vertébral, une chose est sûre : à Pambula Lake, on vient de loin pour prendre des cours afin d’apprendre à avoir enfin les yeux derrière le bec… Et c’est ainsi toute une file concentrée d’aspirants serpentins qui se presse chaque jour en rangs serrés sur les rives du lac, espérant par-dessus tout réussir à percer le si célébré mystère du tour du cou.

Cheers, mate !

(Champagne sparkling wine, baby!)

Hé bien… Voilà déjà 300 articles qu’on vous raconte l’Australie à la sauce Chercheurs d’Oz. Il nous semble pourtant que l’aventure a commencé tout juste hier. Et il nous semble surtout avoir encore tant de découvertes, de merveilles et de fous rires à partager que nous ne sommes sans doute pas prêts de ranger clavier et boîtier. Plus le temps passe, plus il devient évident qu’il nous faudra sans doute bien plus que trois malheureuses petites années pour faire le tour des aventures aussies qui nous tendent les bras…

Merci de nous suivre dans nos pérégrinations down under, merci de vos commentaires et de vos mails qui nous font toujours très grand plaisir. Et rendez-vous demain pour la reprise des vadrouilles et des menues bêtises.

NDLCdO : et tiens, parce qu’on est rien que des petits curieux qui aiment bien donner des devoirs à la maison même le week-end, quel est l’article qui vous a le plus plu/marqué ?

Comme le Port-salut

(C’est écrit dessus !)

Histoire de ne pas se tromper (il faudrait voir à ne pas prendre des V6 pour des road trains, tout de même), dans l’outback on étiquète soigneusement les mastodontes qui s’apprêtent à sillonner les routes à toute berzingue. Et à défaut de compter les moutons pour faire passer le temps en voyage, on peut compter les road trains. Et y passer des heures pour un peu qu’on se décide à ordonner lesdits road trains en catégories diverses. C’est que le choix est vaste : voulez-vous plutôt classer les uns et les autres en fonction de leur taille, du nombre et du modèle d’essieux utilisé ou de la méthode de fixation des remorques les unes aux autres ? Un peu perdus ? Pas d’affolement, les classifications officielles sont là pour vous aider ! Ne reste plus alors qu’à vous armer de patience et de bons yeux afin de vous entraîner à reconnaitre les uns et les autres au premier coup d’œil.

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La triste histoire du pauvre petit bush toilet

(Manque plus que la pelle et on est parés, Lucette !)

Six heures du matin sur un parking de motel, quelque part au beau milieu de la Namoi Valley. Le thermomètre affiche 28 degrés et se fend d’un petit rire sadique : la journée sera longue, très longue. Et caniculaire, très caniculaire, plus que très caniculaire même, parole de mercure. Les mouches du coin s’en donnent déjà à cœur joie : de la chair fraiche tout juste débarquée de la capitale, ça ne se refuse pas !

Avant de filer retrouver ce qui sera notre terrain de jeux pour les quatre jours à venir, ultimes vérifications. C’est qu’il faudrait voir à ne pas oublier le moindre accessoire de nos costumes de lumière notre équipement de durs à cuire :
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Manque de pot(s)

(Canberra, le nouveau Las Vegas ?)

Il avait été question de cocooning, de siestes et de thés brûlants, de tartines et de mots croisés pour laisser s’émietter tout en douceur un week-end annoncé comme presque hivernal. Las, le soleil, ce grand dadais, en a décidé autrement, boutant tout par un coup les nuages hors du ciel et nous laissant fort dépourvus. Que faire si l’on ne peut pas se blottir sous la couette avec une pile de bons bouquins, de Tim-Tam et de films ? Quelques atermoiements et une brioche sacrifiée sur la terrasse et sur l’autel du petit-déjeuner plus tard, décision était prise, nous jouerions les Australiens du dimanche jusqu’au bout des ongles, direction Bunnings. Et tant pis pour les bouchons en cours de route ! Bouchons qui, d’ailleurs, ne peuvent en porter le nom qu’à Canberra, ne s’agissant tout au plus que de trois voitures devant la vôtre. De l’embouteillage d’opérette, en somme !

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Sous la pluie de novembre

(Encore et toujours Tin Can Bay, on se remonte le moral pluvieux comme on peut)

Novembre, fin novembre. Son petit crachin insistant, ses averses glaçantes, ses matins frisquets et brumeux et ses frissons au saut du lit. Son envie tenace de remettre en service le radiateur de salle de bains, ses pulls, ses écharpes et ses grosses chaussettes, ses défilés de parapluies, son éternel refrain d’éternuements et son ciel si bas qu’il en toucherait presque terre. A croire que Canberra, d’un coup de baguette magique fort peu inspiré, a été paf ! boutée hors de l’hémisphère Sud et s’est retrouvée coincée quelque part entre l’Islande et le Groenland.

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Canberra-bama

(Lake Burley Griffin by night, 16-11-2011)

Ces dernières 28 heures, l’Australie a vécu au rythme du POTUS (President Of The United States) Barack Obama, venu pour une visite-éclair. Pratiquement un mois après la venue de Queenie, Canberra était à nouveau en effervescence (qui a dit que la vie canberrienne tenait de la morne plaine, hum ?). C’est non sans une certaine émotion et une très intense fierté que vers 15 heures hier après-midi, l’aéroport de Canberra a accueilli Air Force One, lui qui n’a guère l’habitude que des Boeing 747 empruntent son tarmac… Mesures de sécurité draconiennes et routes barrées ont ensuite fleuri au cœur de la capitale australienne. De quoi simplement voir passer en trombe trois présidentielles limousines flanquées de motards filant à toute berzingue, casques au vent.

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Le douillet et la drôle de bestiole

(Méfiance ! Sous son air idyllique, cette prairie cache certainement tigres mangeurs d’hommes, araignées féroces et bull ants sanguinaires. Au moins)

Vous mouchez ? Il tousse. Vous toussez ? Il souffre au moins d’une triple pneumonie. Il a eu environ 27 fois la variole ces six derniers mois et approximativement 375 crises aigues de choléra dans le même temps. Un bouton ? A n’en pas douter, c’est un bubon, il a croisé une souris il y a dix jours, elle l’a regardé d’un drôle d’air. C’est une certitude, c’est la peste noire, elle avait vraiment un air de souris à avoir la peste. Un moustique ou une mouche vrombit à dix mètres de lui ? Il vient d’attraper le paludisme. Et la dengue. Pour le chikungunya, il hésite encore mais c’est tout de même très probable. Un coup d’œil à une notice de médicament ? Il a brusquement tous les effets secondaires possibles et imaginables, des nausées aux palpitations en passant par les contractions utérines. Une manipulation impliquant un produit chimique potentiellement toxique ? La simple lecture du protocole suffit à lui occasionner des symptômes d’intoxication sévère. En prime, il tourne de l’œil.

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Princesses, vous avez dit princesses ?

(Longue, très longue encore est la route…)

Ce qui suit n’a rien à voir avec la choucroute l’Australie. Ou si peu…

Il y a de cela quelques jours, par la grâce du hasard qui fait parfois rudement bien les choses, il s’est produit comme un grand feu d’artifice dans la tête de LaGB, conséquence inattendue du télescopage de deux neurones d’une requête Google et d’un édito. La requête s’interrogeait, studieuse et binoclarde, sur les caractéristiques qui pourraient définir un chercheur scientifique lambda max (on est loin des requêtes patatesques). L’édito, lui, maniait billevesées et clichés crasses avec une (non) dextérité redoutable et se terminait en apothéose avec cette phrase tout bonnement pharaonique : ‘‘Mariées ou pas, jeunes ou vieilles, ce qu’il faut revendiquer, c’est notre droit inaliénable à être des princesses’’… Voilà. Ca pique un peu les yeux, non ? Si, quand même, hein.

Il n’aura donc pas fallu plus que la rencontre intempestive de ces deux phrases dans un coin de cortex quelconque pour que LaGB entre en éruption ébullition méditation profonde, faisant le bilan, calmement, s’remémorant chaque instant (profitons-en d’ailleurs pour souligner également notre droit inaliénable à une culture musicale très fan des 90s’). Il faut dire que niveau princesse, LaGB n’y connait pas grand-chose et qu’elle a donc besoin d’une véritable réflexion pour se projeter correctement. En général, elle avait piscine quand il était question d’apprendre à se comporter comme une vraie princesse. Piscine, oui et non pas poney. Parce que le poney, c’est bien connu, est un sport de princesse. Et puis que, de toute façon, grande comme elle était déjà, le poney aurait eu six pattes. Et que, vraiment, un poney à six pattes, ce n’est guère pratique ni même très amusant.

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De vent d’estuaire en pluie d’outback*

(Quelque part entre Darlington Point et Balranald, NSW, 08-10-2011)

Le nuage australien, une fois flottant au bon air de l’outback, poussé par quelque capricieux vent marin, se pique de coquetterie et s’échelonne en bandelettes ébouriffées paressant délicates et poétiques jusqu’au-delà de l’horizon, confortablement installées sur un grand tapis d’air brûlant. Et le ciel n’est plus alors que moutons cotonneux pimpants, irisés et ordonnés de frais. Gare aux petits cirrus qui se sentiraient pousser une âme aventurière ou à la légère brise qui se rêverait soudain tempête ! C’est que dans l’outback on ne plaisante vraiment pas avec le placement nuageux, oh ça non ! Comment voulez-vous donc que les chauffeurs de road train passent le temps s’ils ne peuvent compter les nuages comme d’autres comptent les moutons ? Seriously ?

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