Category Archives: La tête à l’envers
Kroket & Jerry
Une histoire de mous(s)e… et de tuyaux !
Enfer et carnation ! Catastrophe et clous de girofle ! Misère et pomme de terre ! Une armée d’incisives, que dis-je ? une horde de quenottes, un bataillon de crocs, une armada de chicots pointus, un déferlement de ratiches et de moustaches frémissantes a pris d’assaut aussi silencieusement qu’efficacement la forteresse kroketienne, escaladant roues et pot d’échappement avec des ruses de ninja, envahissant coffre et capot et s’emploie nuit après nuit à boulotter tout ce que notre pauvre destrier compte de grignotable. Continue Reading →
Le roulement et le rôti
(Attention, terrain glissant, mots instables !)
Il y avait eu un citron, placé d’office au panthéon des ratés linguistiques phénoménalement croustillants. Il y avait eu un citron qui se pavanait orgueilleusement tout en haut de son piédestal, bien sûr de ne pas être détrôné de si tôt. Las, le citron est tombé, déchu de sa couronne par bien plus fort que lui…
Conter plumette
(Roméo et Juliette version lorikeet)
L’hiver s’installe, le froid et le brouillard finissent par avoir raison de votre enthousiasme ? Pas de souci ! Continue Reading →
Inventaire à la Kroket
(N’en déplaise à m’sieur Prévert…)
un chat tchèque
deux oreilles bleues
trois rayures
quatre CD locaux
une pièce vingt centimes
des grains de filao
un coquillage
And soon I’ll hear old winter’s song
Plonger à pleines semelles dans les rivières de feuilles craquant le long des trottoirs. Sortir un pied, puis l’autre, jouer les flamants roses automnaux, quelque peu mâtinés d’éléphant. Viser soigneusement du bout des orteils les petites feuilles croustillantes voletant en solitaire au-delà des couronnes branchues. Puis danser une gigue endiablée, sauter à pieds joints de monticule en petit tas. Enfouir ses chaussures jusqu’à ne plus avoir de chevilles. Projeter une pluie de feuilles multicolores pour retrouver ses orteils disparus. Continue Reading →
Conte des trois mille et quelques jours
Un petit matin d’automne pimpant tout embaumé de fleurs de franscicéa. Un petit matin guilleret comme tant d’autres, issu d’une longue lignée de croissants tout chauds et de thés brûlants partagés autour d’une petite table calée à la fenêtre, à refaire le monde. Un petit matin comme tous les autres et pourtant si différent. Un petit matin qui navigue entre étonnement et bonheur, tout empli de promesses inattendues et de surprises à venir.
Un petit matin d’automne pimpant tout embaumé de feuilles d’eucalyptus. Un petit matin guilleret comme tant d’autres… Les cheveux se sont enrichis de quelques fins sillons argentés et les yeux s’entourent maintenant de quelques plissés supplémentaires. Dix ans ont passé, semant sur leur route quelques hectolitres de thé, des croissants par milliers et bien des fenêtres où se poser pour refaire le monde. Dix ans évaporés comme dans un souffle, petite bulle irisée faite de rires, de joies, d’espoirs, de tendresse et de quelques larmes vite essuyées. Le temps a passé, le bonheur a poussé, la magie est restée.
Tistou les pouces verts
Il est des légendes urbaines dont on aime se bercer, transmises en chuchotant le soir au coin du feu. Il y a, c’est bien connu, des crocodiles dans les égouts parisiens, sacs et escarpins sur pattes échappés de la demeure d’un collectionneur peu attentif. Il y a un monstre caché dans les profondeurs du Loch Ness, gentille bestiole un poil encombrante jouant à cache-cache avec les promeneurs. Il y a la chaleur omniprésente en Australie, où l’on ne connait même pas le concept du pull ou du manteau. Il y a la main verte des gens travaillant en biologie végétale. Légendes que tout cela ! Pas plus de sauriens dans les vespasiens tuyaux parisiens ou de canicule sous le ciel canberrien que de talent de jardinier camouflé dans LaGB… Laisser jeunes pousses et tendres feuilles entre les mains lagbiennes, c’est risquer le désert des Tartares dare-dare.
Une révolution
(Circular Quay, Sydney, NSW, 09-04-2011)
Il y a un an, quelques mots découverts au matin déverrouillaient le portail à projets un peu fous. Et il fallait se frotter les yeux, se pincer très fort, lire, relire et relire encore pour être sûrs de n’avoir pas pris ses envies pour des lanternes.
Il y a un an, une fois la missive surprise traduite une douzaine de fois (juste pour être bien sûrs, hein !), nos cœurs se lançaient ventricules à terre dans une chamade menée tambour battant, palpitants de joie à nous en friser les moustaches.
Secouez, secouez-moi !
Un petit matin frisquet et brumeux à la tea room. Vapeurs de café, mines pas très réveillées, mains serrées sur des tasses délicieusement bouillantes. A., le sourire jusqu’aux tympans, trépigne sur sa chaise et lance à qui veut l’entendre qu’il a « just bought a citron ». Murmures appréciateurs et hochements de tête complices. C’est qu’il en est ravi, de son citron, A. Continue Reading →
Tombé du nid
(Mais quel bazar sur cette paillasse !)
On croise parfois de drôles d’habitants au détour d’un labo ou d’une serre quand on travaille en Australie. Certains à en sentir les cheveux se dresser sur la tête, la nuque picoter et le dos frissonner, d’autres à en fondre de tendresse et à balbutier une litanie ininterrompue de « Oh ! That’s so cuuuuuute! » en agitant les mains et en roulant des yeux ravis.