Category Archives: La tête à l’envers
Chauffeur, si t’es champion…
(Le plein de ma Wenolte, please !)
Un matin à la tea room (on ne change pas une équipe qui gagne). Il fait toujours aussi frisquet, les tasses fument toujours de concert et ça papote toujours autant. Oui, décidément, on ne change pas une équipe qui gagne… F. évoque avec tendresse et nostalgie sa première voiture, une vieille guimbarde qui pétaradait diantrement à la moindre côte et dont les pneus menaçaient régulièrement de faire sécession. D’ailleurs, tiens, les deux Frenchies du bout de la table, ça devrait vous dire quelque chose, c’était une voiture française, une Wenolte Five pour être exact. Les deux Frenchies en question camouflent le sourire en coin qui monte, qui monte, qui monte guili-guili et répondent en chœur « Ah oui ! Une Renault, quoi. Y a pas de [lt] qui tienne en français, tu sais, F. ».
Mais oui, mais oui, les vacances sont finies…
(Little Lagoon, WA, 09-07-2012)
C’est un peu le bazar à la maison. Un gros sac à dos plein à craquer et puis un plus petit tout aussi densément meublé, un sac photo qui aurait bien besoin d’une douche, une sacoche d’ordinateur couleur latérite et puis un Thèse qui n’est plus aussi propret qu’au départ. Il va falloir vider moult poches, recoins et cachettes pour y débusquer coquillages, bouts de branches et merveilles en tous genres. Il va y avoir des lessives à faire, des guides à ranger, des sacs à remiser et des carnets de vadrouille à noircir ardemment. Et puis des siestes à faire aussi parce que scandale et pintade à l’ail ! pas le début du commencement de la moindre ébauche de microscopique siestounette en dix grandes journées de vacances, levés et couchés avec les poules… Mais que fait la police LaGB ?
Il va falloir ressortir les manteaux, rebrancher le chauffage et oublier les shorts pour un temps. Remiser les claquettes aussi et oublier le sable aux orteils, le sable dans les cheveux, le sable dans le camper-van, dans les assiettes, les chaussettes et la couette. Oublier aussi les couchers de soleil sur l’océan…
Et se plonger avec bonheur dans le tri des photos, le montage des vidéos, la collecte des souvenirs. Sans oublier non plus de se plonger avec bonheur sous la couette et sous une douche bien chaude… Parce que, tout de même, c’est rudement chouette aussi de rentrer à la maison, même s’il fait un froid de wombat laineux, même si le ciel grisonne tant et plus, même si les envies de vadrouille ont recommencé à nous démanger les arpions à peine les sacs posés (en vrac puisque c’est un peu le bazar) (c’est ce qui s’appelle boucler une boucle) (de sac ?)…
Ze return of ze come back of ze season break
(* Sharks, sharks… Ca tombe bien, c’est là qu’on va !)
(Repeat after me: I’m a nice shark, not a mindless eating machine)
(Humans are friends, not food)
Crème solaire, Thèse, Lonely Planet et sacs à dos sont dans les starting blocks, LeGB et LaGB tout pareil. Ca piaffe et ça sautille d’excitation… Ne reste plus maintenant qu’à frapper la route, direction Western Australia pour dix jours d’émerveillement, de petits cris ravis et de photos au kilo. Au programme ? Des stromatolites, des dauphins, des fleurs, des requins-baleine (hopefully!), des plages désertes, du sable plein les orteils, un petit bout de presqu’été au beau milieu de l’hiver et de l’aventure en camper-van…
De quoi assurer une publication fortement aléatoire pour les dix jours à venir mais également diantrement concentrée en euphorie… Stay tuned, guys!
Sur la route encore…
(Quelque part au beau milieu de nulle part, South Australia, 26-12-2011)
Il suffit souvent simplement de délaisser la côte, de faire quelques pas hors des grandes villes. Alors, bien vite, la route s’étend, s’étire et se répand. Bientôt, il n’y a plus que ce long ruban qui file et se tortille. Et puis quelques voitures lancées à l’assaut de l’asphalte sans fin. Vous voilà presque seuls au monde, presque au bout du monde, vous et quelques autres, embarqués à toute berzingue dans un drôle de voyage quasiment immobile au milieu de nulle part.
Dunce cap, sweetheart!
(Où il est question de bonnet d’Anne d’âne…)
Il y avait un compact tout rose et si joli, fort pratique mais vieillissant et quelque peu capricieux. Il y avait des batteries qui n’en faisaient qu’à leur tête et surtout vraiment pas des masses, décrétant sans crier gare que l’heure de la sieste avait sonné. Forcément au plus mauvais moment. Pour le coup, il y avait des râleries lagbiennes pleines d’expressions fleuries que la décence nous empêche décidément de retranscrire ici.
Et puis, comme il y avait déjà un certain nombre d’Oz movies et un plaisir toujours plus grand à partager en mouvement et en musique périples z’et vadrouilles australiennes, à la faveur d’un départ en vacances qui s’approche à grands pas, le petit compact rose a été promu tout nouveau retraité, laissant sa place à une fringante et pétillante caméra de poche. Nouvelle venue choisie avec soin et attention par un LeGB bombardé depuis bien longtemps expert es trucs à clic-clac-Kodak-c’est-dans-la-boîte, LaGB s’étant contentée de donner son avis de loin. Et puis, surtout, de choisir la couleur de son futur bolide.
Et c’est ainsi qu’un beau matin glacé de juin tout piqueté de brumes hivernales, une LaGB follement sautillante est arrivée à la tea room, clamant à qui mieux mieux et qui voulait l’entendre qu’elle recevrait incessamment sous peu son nouveau joujou sa nouvelle caméra extra et qu’elle ne cesserait de piaffer qu’à l’arrivée dudit joujou. Les collègues, soucieux de canaliser une telle débauche de sautillements (c’est que jouer les kangourous sous acide, ça peut faire un brin désordre au beau milieu des produits chimiques…), s’enquièrent du modèle choisi et de ses caractéristiques. La réponse ne se fait guère attendre : « Oh ben, c’est une caméra… rouge ! Elle existait en bleu aussi mais elle était tellement plus jolie en rouge. Elle est rouge et elle est vraiment super chouette ! ». Echanges de regards mi-consternés, mi-goguenards au-dessus des tasses de café. Et puis tout par un coup, hop ! une vague de rires qui monte et emporte toute la tea-room sur son passage. Calamity LaGB a encore frappé, pour le plus grand bonheur de l’assemblée…
Assemblée qui, depuis, n’a de cesse de demander, en pouffant sous cape, si un microscope blanc ou une pipette bleue sont de la bonne couleur pour telle ou telle expérience. A tel point que LaGB, un tantinet vexée, s’est surtout bien gardée de leur expliquer que, faute de stock suffisant, ladite caméra n’est finalement point rouge mais bêtement argentée. Dammit !
Mais qu’est-ce qu’y dit, le wallaby ?
(Mais qu’est-ce que ça peut faire
Comme bruit un kangourou ?)
Il y a quelque temps de cela, une interrogation madamepatatesque a lancé le Chercheur d’Oz, aventurier intrépide s’il en est (sauf lorsqu’il est question de rosellas) (à chacun son point faible) dans une quête effrénée, semée d’embûches et de rebondissements, menée tambour battant au péril de ses arpions couverts d’ampoules et de ses mollets farcis de courbatures. Cette quête, quelle était t’elle ? (Ceci est une bouteille de lait phrase à répéter dix fois de suite en retenant son souffle).
Ta ta tan !
Roulement de tambours, trompettes et cent balles cymbales
Damn you, wild weather!
(La rue d’en face, Sydney, NSW, 10-06-2012)
Deux jours à Sydney par un temps à ne pas mettre une endive dehors (et ce n’est pas peu dire quand on connait l’aversion légendaire du Chercheur d’Oz pour cette abomination ce légume) (une bonne endive est une endive morte et certainement pas au jambon) (mais on digresse, on digresse…), deux jours à Sydney donc par un temps à ne mettre ni une endive ni un Thèse dehors, c’est :
- les détours désormais traditionnels lors de l’arrivée sur Sydney, damn you, road atlas (NDLaGB, copilote de carnaval : toujours sur les outils forcément inefficaces tu rejetteras la faute),
- des rues qui jouent les cascades tropicales, la chaleur en moins,
- de la boue qui fait flotch flotch,
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Plein la feuille…
(C’est encore loin, le bilinguisme ?)
Il ne fait pas toujours bon traduire littéralement les expressions françaises en anglais (et vis-versa). Parfois, c’est même très mauvais pour l’égo (mais excellent pour le bon fonctionnement des zygomatiques, certes).
A la tea room (oui, encore. C’est un peu le point central de toute vie de labo, la tea room), au lendemain d’un diner rassemblant Zebigboss et moult de ses collègues grands chefs. Dîner auquel vous êtes allée en bus et en traînant les pieds parce que les mondanités, bof ! Dîner que vous racontez donc aux chanceux collègues qui n’avaient besoin d’aller y faire figuration.
Où il est (presque) question de perce-oreille
(Assortir son vernis et sa perruche, quelle classe, tout de même !)
Green Patch Beach, un dimanche en début d’après-midi. Une petite pluie fine qui crépite sur les feuilles d’eucalyptus. Un barbecue qui va bon train, des conversations qui en font de même. Une puis deux rosellas qui viennent pépier gaiement à quelques centimètres des sacs à dos. Ca se promène l’air de rien, le bec haut levé, l’œil aux aguets et la plume guillerette, le sifflement innocent. Et c’est craquant. Tellement craquant qu’au diable les varices l’interdiction de nourrir les animaux du parc national, il faudrait voir à ne pas laisser ces pauvres volatiles affamés avec juste la peau sur les os, tout de même ! Un petit bout de pain tenu à bout de doigt plus tard, c’est toute une armada de plumes arc-en-ciel qui envahit le kiosque à pique-nique, mariant lorikets, rosellas et king parrots. Ca se chamaille, ça gonfle les plumes, ça se pose en bandes qui sur un bras, qui sur un crâne et puis ça grignote allégrement. Ca sifflote aussi, ça se vole dans les plumes et puis ça réclame à petits coups de bec. Ca fait glousser de joie les pique-niqueurs du dimanche et ça fait des tas de photos rigolotes. Continue Reading →
Comme un grain de soleil
(De l’huile de coude, quelques fous-rires et hop ! Vénus pointe le bout de son ombre…)
(elle est pas belle, la vie planète ?)
A la tea room, un mercredi matin d’hiver. Les tasses de café fument, rien de très surprenant pour un début de journée frisquette. A tendre l’oreille, cependant, il y a quelque chose d’un peu étrange. Il n’est question que de transit et de la meilleure méthode à adopter pour visualiser ledit transit. En groupe. Chacun y va de son avis : la boite en carton tient la corde mais le papier d’alu n’est pas loin derrière. D’aucuns préconisent d’avoir recours à une éprouvette graduée, parce que c’est plus précis. Ou tiens, pourquoi ne pas utiliser une paire de jumelles ? Un haussement circonspect de sourcils plus tard (et une grande lampée de café, aussi), la lumière se fait brusquement: mais c’est bien sûr, il est question du transit de Vénus ! Il n’en faut pas plus pour sauter à pieds joints dans l’enthousiasme ambiant et y aller de ses propres propositions un tantinet farfelues mêlant gaiement matériel de labo et attirail de tea room dans un grand bricolage forcément révolutionnaire. Pas forcément très efficace en revanche mais là n’est pas la question.