Guérilla de patate au Congo

Pour Boxing Day, traditionnellement, on s’étripe, on se piétine, on se griffe, on se mord, on s’étrangle, on s’insulte, on se boxe (bien évidemment), on se plante mutuellement les doigts dans les yeux, on se croche-patte, on se tire les cheveux, on se pète les dents. Bref, on court les soldes.

(- Faudrait que j’arrive à prendre un peu de graine, que j’arrête Boxing Day mais pfff !
-  J’y arrive pas non plus, ça me met la plume au court-bouillon)

Souci, vivre à Canberra provoque l’annihilation totale et complète des réflexes greluchiens les plus ancrés. Enfin, presque : ne lâchez sous aucun prétexte une habitante de Canberra, greluche repentie bien malgré elle, dans les rues de Melbourne ou Sydney sans avoir au préalable scrupuleusement suivi un protocole d’adaptation très précis. Vous risqueriez de la voir revenir échevelée, les yeux brillants mais l’air un peu hagard et les bras chargés de Doc Martens à pois (comment ça, ça sent le vécu ? Si peu !).

(A vos marques ! 3, 2, 1, soldez !)

Mais revenons-en donc à Boxing Day, voulez-vous ? Foin d’us et coutumes, voilà une paille un bail que nous n’avons constaté le moindre regain d’intérêt pour le shopping… Eloignons-nous donc de la foule et de ses guéguerres soldesques, perdons-nous plutôt de petite crique en baie paisible, gambadons sur le sable et laissons notre regard se perdre à l’horizon, veux-tu ?

NDLaGB : la vie à Canberra rend également parfois légèrement contemplatif. Enfin, templatif, pas tant que ça, à bien y penser.

Notre premier Boxing Day a donc été rythmé non pas par les promos mais par les « C’est beau ! » qui sont partis comme des petits pains… Il faut dire qu’on avait mis le paquet avec en vitrine des affaires aussi phénoménales que Wagonga Inlet,

(Le petit café du matin prend une toute autre saveur dégusté juste là…)

Dalmeny, nos premiers surfeurs et son petit banc invitant à la contemplation (on y revient…),


Potato Point, ou comment ne se laisser guider que par un nom, histoire de pouvoir faire des jeux de mots à base de solanacée…,

(D’ailleurs, y a pas à dire, z’envoient la patate, par là-bas !)

Tuross Head, ses nuages qui arrivent au galop et ses magpies goulus qui vous piquent des chips à même le paquet (pirates !),

(Visez un peu la foule…)

Congo, petit détour pour petit estuaire et grands serins tout contents (quand on vous dit qu’il nous en faut peu pour être heureux, vraiment peu pour être heureux…)


Guerilla Bay, confortablement adossée à une forêt d’eucalyptus, où l’on compte plus de méduses échouées sur le sable (six malheureuses déjà lyophilisées) que de paréos.

De quoi s’offrir une petite heure de flânerie ensablée avec pour seuls compagnons quelques black cockatoos. Avant de devoir plier bagage à toute allure, rincés sans préavis aucun par un orage des plus enthousiastes sonnant sans scrupule la fin de notre première escapade côtière des vacances.

One thought on “Guérilla de patate au Congo

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