La Vegemite, c’est pas automatique !

C’est bien connu, le Chercheur d’Oz n’a peur de rien (NDLGB : à part de se casser les dents, peut-être) et surtout pas du ridicule. Partant de ce postulat, il était tout bonnement évident que nous ne pouvions pas plus longtemps détourner innocemment notre attention de l’un des principaux symboles australiens… Nous avons donc pris notre inconscience courage à deux mains et avons farfouillé dans les rayons de Woolworth à la recherche du Graal pot de Vegemite.

Comme pour tout Graal qui se respecte un tant soit peu, la chasse à la Vegemite est pavée de bonnes intentions d’embuches, chausse-trappes et autres guet-apens. Sur votre long chemin vers l’extrait de levure, vous tomberez ainsi pied à nez avec un hippie d’Oz, passé maitre dans l’art du lancer de chips bio, manquerez de vous noyer dans le rayon des décorations de cupcakes et autres cookies, vous ferez attaquer par des moules néo-zélandaises géantes (photos à suivre, on a eu trop peur…).

Alors que vous atteignez au péril de votre foie (ah ! le rayon bières et vin…) vie le rayon des pâtes à tartiner, ravis d’avoir mené à bien votre quête, vous vous heurtez à un dernier obstacle et pas des moindres…Pantelant, il vous faut maintenant choisir qui, entre Vegemite, Promite, Marmite, Mightymite, Termite, Trouéomite et autres Gélecafaretoilamite, aura l’insigne honneur de rejoindre votre caddie. Votre choix ne se basera pas sur la composition des différents pots : aventurier, OK, inconscient, non ! Lire la liste des ingrédients revient à réaliser qu’on s’apprête à avaler de l’extrait de levure, ça va pas, non ? Vous observez donc scrupuleusement la décoration des étiquettes, avant d’opter pour le seul, l’unique, le Vegemite.

Une fois rentré chez vous, la phase d’observation débute. Selon votre témérité, elle peut durer de quelques minutes à plusieurs mois… Et puis, brusquement, un déclic se produit : si des millions d’Australiens se régalent de Vegemite à tous les repas, il doit y avoir une bonne raison (z’ont la bouche en tôle, voila la raison). Pour vous donner un peu plus de courage, vous décidez qu’étant préparée à l’aide d’extrait de levure, la Vegemite peut être considérée comme de la bière solide, les bulles et la mousse en moins. Un (tout petit) peu rassuré, vous prenez une grande inspiration et rédigez votre testament ouvrez le pot. L’odeur qui s’en dégage n’est pas des plus engageantes. Méfiant, vous soulevez le bocal, un possum est si vite niché n’importe où…

Allant rechercher votre courage qui vient de se carapater et se cache maintenant, tout tremblant, sous le lit, vous étalez une microscopique couche de Vegemite sur un tout aussi minuscule morceau de pain. Et avant que votre courage ne retourne lâchement se planquer (le fourbe, vous laisser là, seul face à l’ennemi !), vous gobez le tout… et le recrachez aussi sec ! Au temps pour la bière solide, la Vegemite tient de l’hybride entre sauce de soja et poisson séché roulé sous les aisselles. A se demander si les cuves ne sont pas récurées au possum…

Ecœuré (mais ravi de votre témérité), vous remisez au fin fond du placard l’infâme mixture, que vous envisagez d’utiliser pour la préparation de vos prochains milieux de culture. Et vous réalisez brusquement que tout un pan de la culture et de l’histoire locale vous restera totalement incompréhensible. Mais à bien y réfléchir, vous vivrez très bien sans !

3 thoughts on “La Vegemite, c’est pas automatique !

  1. froginoz

    ah merci pour cette méga tranche de rire!!!! ca m’a rappelé mes débuts down under avec cette satanée Vegemite… oui, il y a un secret en fait, si on y goute tout petit on aime, et vraiment. Moi a 17 ans c’était déjà bien trop tard… par contre ma pépette pourtant très difficile culinairement parlant à gouté la Vegemite à 16 mois et forcément elle a adoré!!! et depuis, vous en êtes ou, vous avez réessayez?

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    • lagrandeblonde Post author

      Merci et bienvenue !
      On a reessaye (enfin, on, LeGB… Moi, j’ai courageusement passe mon tour en froncant le nez) pas plus tard qu’avant-hier, dans un Vegemite & cheese scroll (un peu sans faire expres) (mais ca fait moins aventurier, deja, non ?) et c’est deja mieux passe. De la a en manger tous les jours, il y a un pas qu’on n’est vraiment pas prets a franchir. Mais sait-on jamais…

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  2. Pingback: Vivre à Canberra en Australie // Le blog des chercheurs d’Oz | The true blog of Mathilde

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