Bus 714 pour Sydney

Le réveil a sonné très tôt, bien trop tôt pour que les brumes houblonnées de la veille aient eu le temps de se dissiper (travailler sur des céréales oblige, par conscience professionnelle, à soutenir la filière). Les yeux dans le vague et le sac au dos, sifflotant gaiement somnolant sous cape sur la route du Greyhound, nous avons vaillamment affronté froideurs nocturnes (21 degrés, ça vous congèle un Chercheur d’Oz) et possums aussi territoriaux que dodus : touche pas à mon tonneau tronc d’arbre semble être leur devise fétiche et gare à l’étourdi passant qui s’approcherait de trop près…

Trois heures et des poussières de ronflements communautaires plus tard, Sydney, encore tout endormie elle aussi, nous tendait les bras. Quatre mois sans voir le jour forçat de l’amour humer la grande ville, fouler des trottoirs bondés ou même se bercer l’oreille du trafic incessant, quatre mois sans se perdre de quartier en ruelles, de méandres en détours… De quoi donner à nos tout premiers pas un petit goût de vertige piquant. Très vite cependant, l’euphorie a pointé le bout de son nez et vertement bouté, sans aucune vergogne, l’encombrant vertige hors des neurones.

Et c’est ainsi que sous un soleil particulièrement démonstratif et des températures plus que dignes d’un plein été australien (31 degrés à 8 heures 30, qui dit mieux ?), nous avons débuté notre arpentage de la ville. La routine de la journée a été bien vite établie : dix minutes de marche, les yeux réglés sur le mode « je suis un caméléon, je vois tout à 360 degrés sauf les voitures », une grande rasade d’eau de moins en moins fraîche et dix minutes de pause à l’ombre d’un monument, d’un arbre ou d’un magasin.

Une pause à l’ANZAC (Australia and New Zealand Army Corps) Memorial, au pied duquel nous aurions bien passé quelques heures à jouer les feuilles barbotantes de bassin, et la suivante à l’ombre du clocher de St Mary. Des petits cris surexcités à la vue des premiers hibiscus ou frangipaniers (le sevrage est rude). Un petit arrêt  devant Il Porcellino et un vœu en lui papouillant le groin (à voir les deux seules portions patinées de la statue, il semblerait que d’aucuns aient des lacunes certaines en anatomie porcine). Quelques mètres plus loin, il faut à nouveau souffler, cette fois au pied d’Archibald Fountain. Attention au faux pas : ne pas confondre pas le groin d’Il Porcellino avec la fesse de Thésée (ni avec le gigot de Thèse, d’ailleurs). De nouveau un peu de répit dans ce monde d’UV au pied des arbres du  Royal Botanic Garden, de quoi vous rafraîchir autant que faire se peut avant d’attaquer l’esplanade de Sydney Opera House. Un petit œil aux vitrines et terrasses d’East Circular Quay et hop ! à pieds joints dans le ferry, direction Darling Harbour. Quelques ébahissements de rigueur devant la beauté de la vue et paf ! débarquement sur un quai blanc de chaleur. Une visite de l’aquarium plus tard, un bertel vous salue de la bretelle à quelques encablures du monorail. Il ne reste plus ensuite qu’à assouvir une violente envie de magasinage, au prétexte fort raisonnable de ne pas manquer les bienfaits de la climatisation, de profiter d’un petit bain de foule dans Pitt Street avant de prendre le chemin du backpacker, situé en plein cœur de King Cross. Emplacement qui augure d’une nuit quelque peu agitée… Mais on en reparlera plus tard !

4 thoughts on “Bus 714 pour Sydney

  1. alias AKA

    Je sais pas si c’est prévu au programme, mais si jamais un jour vous revenez sous nos latitudes, est ce que je pourrais avoir un cour de photo dispensé par le grand chef de la focale? j’veux faire tout pareil que lui…. l’est trop balèze !

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    • le grand brun

      Merci pour les compliments, pas de soucis pour les cours photos quand on « reviendra ». En attendant profites bien de nos photos.

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