Le samedi, c’est footy
Aujourd’hui, la majorité des Australiens avait les yeux rivés sur Melbourne, où se disputait, comme chaque année, la grande finale de l’Australian Football League (AFL), événement phare de la saison sportive.
NDLGB : il n’est pas question de football (soccer) ici mais de footy, un hybride de soccer et de rugby, et l’un des sports les plus populaires en Australie.
Cette année, les Magpies (on est vraiment poursuivis…) de Collingwood affrontaient les Saints de St Kilda. Briefée longuement au labo par des amateurs de footy plus qu’impatients, à grand renfort d’explications techniques et tactiques mâtinées d’extraits de chansons des différentes équipes, il allait de soi que nous irions assister nous aussi à la retransmission. On m’avait promis une foule compacte, une ambiance survoltée, des chants, des cris, des larmes. Y a des chances qu’on ait choisi le seul pub boudé par les amateurs de footy…
Anyway ! Nous avons assisté au match et… rien compris ! Quelques petits éléments tout de même : le footy se joue sur terrain et avec ballon ovales. Quatre poteaux par but, deux grands et deux plus petits, définissant trois zones d’en-but, sans barre transversale. Le jeu se fait à la main et au pied mais les points semblent ne se marquer qu’au pied (mais en fait, on n’en sait rien) (ça se voit tant que ça qu’on a vraiment rien compris ?). Les joueurs n’ont pas le même gabarit qu’au rugby, ni le même uniforme de travail : grand, très fin et néanmoins très musclé, le footyman évolue en maillot sans manches tout moulant et short non moins près du corps, coupé haut sur la cuisse. De quoi flatter la pupille et transformer en problème très secondaire l’incapacité totale à comprendre le jeu… On se console comme on peut, n’est-ce pas ?
La seule règle que nous ayons vraiment assimilé ? Les remises en jeu, en cas de touche ou après essai/but/marquage de points (rayez la mention inutile), sont effectuées par l’arbitre, selon un protocole très établi : buste en arrière, balancement, jeter de ballon incluant un lancer de jambe d’appel digne d’un danseur de ballet, immédiatement suivi d’un carapatage ventre à terre hors de la zone où les joueurs se ruent pour attraper la balle après rebond. Recul bien compréhensible quand on sait que tous les coups sont permis : par moments, le match prend des airs de lutte gréco-romaine sur gazon, agrémentée de monumandales… Le joueur de footy semble d’ailleurs apprécier fortement ces échanges musclés et avoir la démonstration d’amitié quelque peu abrupte. En effet, après avoir labouré le terrain à l’aide du visage de l’adversaire, s’être mutuellement balancés hors de la zone de jeu comme de vulgaires sacs de grains ou refait l’architecture intercostale à grands coups de coude, à la fin de chaque action, sans rancune, les joueurs se tapent sur la gueule l’épaule avec un grand sourire ébréché ravi. Sont fous, ces Romains un peu bizarres, ces Australiens…
Le hasard faisant parfois bien les choses, séance de rattrapage inespérée la semaine prochaine : pour la troisième fois en 114 finales, le match s’est achevé sur un résultat nul. La belle aura lieu samedi prochain… et nous serons à Melbourne, congrès oblige ! On a donc une semaine pour potasser les règles et apprendre les chants…
Pour Collingwood,
et St Kilda
Edit : pour en savoir plus… http://fr.wikipedia.org/wiki/Football_australien
St KFC, LE saint patron des nuggets? oups je sors…