Quand la fougizza va, tout va

(Ou « recette magique des soirs de flemmingite subaigüe »)

-  Choisir un réveil de très bonne heure, un petit-déjeuner sur le pouce et un départ sur les chapeaux de roue à la lueur de la lune qui, la veinarde, file se coucher.
-  Ajouter une grande journée de vadrouille, à flâner dans le bush et galoper derrière des kangourous peu enclins à se laisser papouiller.
-  Grignoter quelques menues figues sèches et de bien petits biscuits, arrosés d’eau bien rapidement tiédie.
-  Revenir à des heures indues, l’estomac dans les talons (crottés, très crottés, les talons).
-  Rincer, nettoyer, ranger, démêler des cheveux artistiquement noués par un petit vent fripon.
-  Déguster un grand verre de Coca glacé (avec une rondelle de citron), soupirer d’aise sur le canapé…
-  Et se réveiller un quart d’heure plus tard.
-  S’interroger sur ce qui fera le repas du soir, en agitant paresseusement un orteil.
-  Ressortir de sa cachette la recette couteau suisse, le James Bond des repas sur le pouce, goûtu, simple et diablement polyvalent. Le 007 du grignotage maison sain et savoureux se décline en effet en version focaccia, petit pain à hamburger, fougizza (organisme hybride qui hésite entre la pizza italienne et la fougasse provençale), mini-pains individuels, etc. Il suffit de demander, il s’adapte parfaitement.
-  Attaquer une grille de sudoku durant la première levée de la pâte, en regardant les currawongs se chamailler quelques miettes, sous les cris furieux des cacatoès.
-  Cueillir quelques tomates et un peu de thym à la lampe de poche, scruter très attentivement la moindre feuille, le moindre soupçon de mouvement de patte velue dans les pots. Se rappeler que porter des gants ne serait pas un mal.
-  Verdir de frayeur en sentant une petite chose glisser le long de la nuque, de saisissement, en lâcher sa récolte sur la moquette. Puis s’apercevoir qu’il ne s’agissait que d’une épingle à chignon aux tendances indépendantistes.
-  Les jambes flageolantes, couper tout ce petit monde (les tomates, pas l’épingle, hein) en morceaux, façonner la pâte, la parsemer de petits légumes frais et de feta tasmanienne.
-  Décapsuler une bière et un cidre, les siroter en attendant que la levure fasse son office.
-  Enfin lancer le four. Se délecter des odeurs de cuisson en trépignant de gourmandise.
-  S’installer confortablement sur le canapé, boisson et fougizza à portée de main.
-  En attendant que la fougizza refroidisse quelque peu, choisir un DVD, lancer le film.
-  Déguster, calés sous une couverture douillette et piquer du nez dès la seconde part avalée.
-  Ne pas voir plus qu’une demi-heure de film, ne pas demander son reste mais plutôt filer retrouver Morphée.

2 thoughts on “Quand la fougizza va, tout va

  1. petitann

    et c’est quoi le résultat quand la levure de bière elle a fait son office?
    Comment ça j’ai pas compris ta phrase?

    Sinon, cette petite recette me donne des idées. Bon je vais adapter un peu n’ayant ni bush, ni kangourou sous la main …

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    • lagrandeblonde Post author

      Une bonne sieste et une petite barre au-dessus des sourcils (ou l’inverse) ?
      On aura droit a ta version du petit-pain-couteau-suisse ?

      Reply

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