Dans la solitude des champs de coton
- S’apercevoir lors de l’enregistrement que son sac est le plus lourd des quatre et blâmer les roulettes qui, c’est bien connu, concentrent les deux tiers du poids d’un bagage classique…
- Embarquer dans un coucou de poche et sourire en actionnant le cendrier fixé aux sièges,
- Revenir plus de vingt ans en arrière en observant les doigts des pilote et copilote voltiger de boutons en manettes,
- Apprivoiser les turbulences et partager un regard complice (et quelque peu verdâtre) avec son voisin de siège,
- Coller son nez au hublot et découvrir enfin des Blue Mountains débarrassées de la moindre écharpe de brouillard, toutes rosies d’aurore,
- Puis voir apparaitre les premiers champs et trépigner d’impatience,
- Récupérer sa valise à même le tarmac, traverser en deux pas la salle d’enregistrement/embarquement/carrousel à bagages/agence de location de voitures/café,
- Respirer à pleins poumons un air craquant de froid tout embaumé d’eucalyptus,
- Signer le contrat de location de voiture assis sur un banc à l’extérieur de l’aéroport,
- Découvrir des bords de route tapissés de fibres de coton échappées des champs alentours,
- Croiser ses premiers road trains (c’est marqué dessus, comme le Port Salut pas de risque de se tromper),
- Fouler une terre noire, riche et dense, saluer du regard les plantules de notre champ posé au beau milieu d’un désert de sillons,
- Mettre genoux en terre, un stylo dans une main, un mètre dans l’autre et une planchette sous le bras,
- Compter, mesurer, observer. Se relever, faire quelques pas et s’accroupir à nouveau,
- Rire sous cape en découvrant les postures quelque peu étranges adoptées par ses compagnons de champ,
- Surprendre une coccinelle encore toute engourdie du froid de la nuit, déranger quelques gouttes de rosée blotties entre les feuilles vert tendre,
- Suivre des yeux le vol d’un rapace et les loopings d’une armada de cacatoès,
- Continuer à compter et entendre s’égrener une longue litanie de chiffres murmurée en anglais, français, allemand et néerlandais,
- Savourer la fraîcheur de la brise sur sa peau, tourner sur soi-même et s’emplir les yeux de l’immensité plane à peine troublée de quelques lointaines silhouettes montagneuses,
- S’enivrer d’espace en se régalant d’être enfin dans l’outback (et d’un sandwich, accessoirement),
- Apprivoiser une machine capricieuse en sifflotant sur la programmation de Triple J (what else?),
- Mesurer, noter, désinfecter, découper, répartir et emballer soigneusement,
- Se gorger de soleil couchant, se surprendre à chercher la main d’un LeGB bien loin et se promettre de revenir avec lui,
- Tituber de fatigue au sortir de la douche, résister difficilement à l’envie de s’enrouler dans les couvertures,
- Rire aux éclats en partageant des anecdotes de terrain autour d’un bon repas,
- S’endormir au ronronnement des road trains et se réveiller au chant des kookaburras,
- Retourner sur le terrain, reprendre mètre ruban et stylo en grelottant dans le petit matin gelé,
- Emporter des pancakes de boue sous ses semelles et sentir ses chaussures s’alourdir de pas en pas,
- Mesurer, compter, noter, changer de plot, mesurer à nouveau,
- Finir plus tôt que prévu, chercher vainement une douche où se décrasser et hausser les épaules,
- Se débarrasser des gâteaux de boue entassés sous les talons et en comparer l’épaisseur. Gagner haut la main ce concours improvisé et remercier ses chaussures pour cette sympathique distinction,
- Jeter un œil à la montre et au compteur de la voiture, décider qu’un peu de tourisme s’impose pour tuer le temps,
- Monter au sommet du Mount Kaputar en suivant la piste sinueuse et cahoteuse, pousser des oh ! et des ah ! ravis mais ne pas oser réclamer un arrêt à chaque virage,
- Surprendre des wallabies peu timides grignotant goulument des jeunes pousses pressées d’arriver au printemps,
- Admirer les eucalyptus majestueux poussant à flanc de falaise et se perdre dans la contemplation du paysage qui s’offre à perte de vue,
- Chercher la main de son LeGB et se promettre à nouveau de revenir ensemble,
- Dresser une liste de randonnées fantastiques à entreprendre dans la région et imaginer un itinéraire de vacances printanières,
- Regarder ses photos en se disant que, décidément, il faudra revenir avec LeGB…
- Se tourner vers Grand Chef et lui demander d’être du prochain field trip, les yeux pétillant d’impatience,
- Et s’endormir d’un sommeil de plomb à peine réinstallés dans le coucou miniature.
mes voyages à l’animalerie sont moins poétiques…;-) ça avait l’air bien!!
Ca change de la serre (ou de l’animalerie), c’est sur ! J’ai deja hate d’y retourner… mais il va falloir attendre un peu !
Plus exotique que les sorties Tomate en Marmandais!
Sinon je te reconnais bien dans les photos 13 et 14!
Le 13 est très sympa d’ailleurs
Effectivement, c’est un peu plus l’aventure ! Je n’imagine meme pas ce que ca peut donner en plein ete, 40 degres a l’ombre et pas un pet’ d’ombre a l’horizon…
Une histoire de lignes, pour les photos, peut-etre ?
peut-être bien
Sinon 40°C à l’ombre on vient de tester ça 3 jours, et j’aurai pas aimé bosser dehors
40 degres a l’ombre… On en reverait presque pour l’instant ! Une seule solution, les pieds dans le Miroir d’Eau et de grandes lampees de mojitos !