Mais voilà l’oiseau-lyre qui passe dans le ciel

(Vite, vite, le printemps n’attend pas ! Et les p’tites poulettes non plus !)

 Le cheveu humide et la peau piquetée d’algues, il ne nous restait que quelques pas à faire sur le petit sentier sillonnant entre les grottes et les eucalyptus pour laisser derrière nous Yarrangobilly thermal pool et rejoindre la piste poussiéreuse. Nous discutions certainement barbecue à venir et guettions les kangourous, gorgés de soleil, de bien-être et de chants d’oiseaux. Chants d’oiseaux bientôt rythmés par de drôles de cris et de claquements secs ponctués de bruissements de fougères et de branches mortes.

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Thèse se terrait dans le sac à dos, transi d’effroi et nous guettions les fourrés, prenant les paris quant à la drôle de bête qui menait grand train à quelques pas de là. Craquements, cris et sifflements se rapprochaient, Thèse sentait déjà son dernier jour arriver (et rédigeait une note précisant « Ni thym ni flageolets, merci »). Et soudain, à deux mètres de nous, freinant de toute la force de ses cuissots de coq pour ne pas choir lamentablement de son promontoire, un lyrebird mâle, tout gonflé d’hormones d’importance, déboulait sur la  piste. Quelques enjambées magistrales, une petite pause, histoire de rassembler ses esprits et de se lisser les plumes et il était déjà reparti, courant les bois et le guilledou.

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Bien vite rejoint par une charmante compagne de ballet, ce n’était alors plus que danse nuptiale, envolées lyriques, coups de bec tendres et vol en duo entre les eucalyptus. Il n’était guère difficile de suivre leur course éplumée échevelée tant elle était parsemée de chants enamourés et de raffuts divers. Car il faut le savoir, le lyrebird amoureux ne fait pas dans la dentelle et n’est guère connu pour sa discrétion.

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Le Chercheur d’Oz fasciné non plus, qui se perd en exclamations et en petits cris ravis en observant pour la première fois de si près un ménure de Nouvelle-Hollande (romantique comme nom, non ? De quoi jouer les dandys auprès des demoiselles lyrebird, certainement). Il se murmure d’ailleurs que, dorénavant, à Yarrangobilly, les lyrebirds, oiseaux bien connus pour leur capacité d’imitation de sons, se répandent en « Oh waouh ! » et autres « Coooool ! » (sans compter les « On y va, maintenant, j’ai la dalle, moi ! », « T’as pensé au gherkin relish ? » ou « Tu crois que c’est goûtu, le lyrebird ? » qu’il nous faut bien évoquer aussi).

6 thoughts on “Mais voilà l’oiseau-lyre qui passe dans le ciel

    • lagrandeblonde

      C’est ce qu’on s’est dit aussi, a le voir courir comme ca. C’etait irresistible, on en cherchait presque Coyote et ses echafaudages redoutables !

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