(Shoal Bay, NSW, 05-09-2011)

Les kookaburras sous acides et la peur de la prune pour camping non autorisé, voilà bien deux excellents réveille-matins pour qui dort du sommeil du juste, installé douillettement dans son palace roulant, mais souhaite également se régaler du lever de soleil sur Shoal Bay. Mais aussi sur Hat Head, Red Rocks, Minnie Water ou encore Tin Can Bay. C’est que la prune et le kookaburra ne sont pas rares sur la route des vacances et leurs horaires fort bien huilés… Autant dire que les marmottes voyageuses rêvant de grasses matinées à la pelle en sont pour leurs frais. Et développent rapidement une rancune certaine et tenace à l’encontre de ces satanés piafs ricaneurs qui les empêchent de ronfler en paix.

NDLaGB : cette description est, bien sûr, tout à fait générale, théorique, abstraite, voire même totalement hypothétique et ne s’applique donc absolument pas à d’aucuns personnages sévissant régulièrement sur ces pages. Bien évidemment.

Le sourcil en bataille et l’air frais comme un gardon ayant croupi trop longtemps sur l’étal d’Ordrafalbétix, il faut bien s’extirper tant bien que mal des couvertures, se battre comme un beau diable avec la porte coulissante qui refuse de s’ouvrir, enfiler ses chaussures sans assommer le voisin ou se tartiner de sable. A choisir, assommer le voisin est un moindre mal : c’est follement désagréable d’avoir les orteils tapissés de sable la journée durant, vraiment. Surtout lorsque ledit sable descend en droite ligne de la farine la plus fine. Toujours veiller à enfiler ses chaussures en premier, donc. Et tant pis pour le voisin retardataire. Qui, de toute façon, avait osé ronfler toute la nuit durant, joignant sa glotte voix à l’allégresse kookaburresque. Vengeance !

Sortir aussi dignement que possible (on ne sait jamais qui campe dans les environs immédiats), manquer de s’étaler en ratant le marchepied (Cranky le Redoutable est parfois fourbe), se draper dans sa dignité et une écharpe douillette. Vérifier l’air de rien que personne n’a pu remarquer le vol plané inachevé, s’étirer soulagé et bailler à en risquer un claquage des amygdales. Se frotter les yeux et aller s’installer en bord de plage pour admirer le ciel qui se pare d’indigo, de pourpre puis bien vite de rose, d’orange et d’or. Frissonner un peu, râler pour la forme contre le vent qui se paye le luxe d’être frisquet, résister à l’envie pressante de galoper après les mouettes qui se reflètent dans le sable gorgé d’écume. C’est que le voisin de matelas, finalement pas si assommé que ça, aurait tendance à râler comme un putois caractériel mâtiné d’ours sortant d’hibernation si on lui gâche ses photos.

NDLaGB (again) : cette description est, bien sûr, tout à fait spécifique et s’applique donc absolument à d’aucuns personnages sévissant régulièrement sur ces pages. Bien évidemment.

Et puis, bien vite, quand le soleil vient de se lever, c’est l’heure de l’ami Ricoré partager son coin de sable avec les promeneurs du petit jour ainsi que les campeurs de la pelouse d’à côté qui maudissent allègrement et sans discernement kookaburras et mouettes trop rieurs, vagues trop bruyantes et aube trop exubérante avant de s’en retourner, le cheveu hirsute et le pyjama en bataille vers leurs sacs de couchage. C’est aussi l’heure de plier bagage, de remettre Cranky en mode fringant destrier sans peur ni reproche qu’il adopte en journée, loin de sa configuration nid douillet pour soirées frisquettes.  Et surtout l’heure de filer cheveux au vent et estomac dans les talons vers de nouvelles aventures et le petit-déjeuner.