(Myall Lakes, NSW, 05-09-2011)

A Myall Lakes, il y a, on le devine aisément, des lacs. Des lacs immenses, froissés par la brise et chatouillés par les aiguilles de filao. Il y a des roseaux sauvages qui dansent et s’entrecroisent, des wallabies qui traversent la piste à petits sauts sereins, des canards qui s’improvisent une sieste sur un nid de racines de palétuvier et des libellules qui vrombissent de bonheur en enchaînant des loopings des plus échevelés.

A Myall Lakes, un joli matin de septembre qui sent bon les vacances tout juste débutées, il n’y a que nous et Cranky qui chauffe un peu.  Mais aussi, bien vite, une bush turkey qui arpente son territoire la crête haute et la caroncule triomphante, premier représentant de toute une tripotée de  gallinacées  peu cortiquées semées sur le chemin qui mène jusqu’au Queensland. Observer une bush turkey affolée zigzaguer cinq minutes durant devant le pare-chocs, à moins de cinquante centimètres de l’abri rassurant du sous-bois a d’ailleurs un petit je ne sais quoi de Tex Avery qui s’avère excessivement divertissant.

Bush turkey francophile qui, nous avouera-t-elle dans un chuchotement contrit en guettant du coin de l’œil ses congénères inlassablement à l’affût d’un savoureux potin , préfère se voir couronnée du titre pompeux de talégalle de Latham, bien plus ronflant qu’un nom aussi vulgaire que dindon des buissons. Bush turkey quelque peu snob donc mais aussi et surtout gourmande, qui ne laisse pas sa part de banana bread aux possums… La preuve en images, choucroute capillaire et rire de dinde grande blonde en bonus (gaffe aux oreilles sensibles, il y avait du vent. Mais pas de grossièretés, c’est déjà ça !) :

L’histoire passera bien sûr sous silence la transformation ou non du charmant volatile en brochettes et colliers à plumes le soir venu…