Carrington Falls
(Carrington Falls, NSW, 12-03-2012)
A Fitzroy Falls, il y a des chutes d’eau qui grondent, qui fument et qui bouillonnent. Et puis il y a une cahute de bois, et aussi de courants d’air lorsque le vent s’amuse à s’engouffrer dans la vallée. Dans cette cahute, il y a des étagères qui débordent de cartes postales, de babioles et de bouquins. Et parmi ces bouquins, il y a deux petits guides dont les cartes ont été dessinées à main levée, dont les pages ont été reliées de deux agrafes placées au petit bonheur la chance, dont le papier donne envie de tracer d’un coup d’index des itinéraires fantasques et pleins de merveilles infimes.
Au beau milieu de ces pages emplies de promesses minuscules, il y a des sentiers qui sillonnent et qui se promènent au cœur des parcs nationaux de Kiama à Nowra et des pistes qui virent et qui serpentent tout autour de Kangaroo Valley. Et puis il y a aussi des cascades, beaucoup de cascades. Il y a entre autres une cascade rigolarde affublée du drôle de nom de Minnie Ha Ha Falls, une cascade qui donne très envie de faire un détour, histoire de vérifier si, comme son nom le suggère, elle se marre en glougloutant de rocher en rocher. Malheureusement, après de diantrement fortes pluies, il y a des routes fermées, des pistes submergées et des Minnie Ha Ha Falls coupées du monde…
Mais, heureusement pour les vadrouilleurs de jour férié, il y a bien d’autres cascades nichées entre les feuillets des petits guides, il suffit juste de tourner quelques pages pour s’inventer de nouveaux détours. Et parmi ces autres chutes d’eau prometteuses, parmi ces détours tout neufs, il y a Carrington Falls, qui se niche tout près de Roberston. Il y a une piste faite uniquement de graviers, de nid-de-poule et des marmites creusées à même la chaussée par les dernières précipitations, des marmites entre lesquelles parfaire ses réflexes de slalomeur sur quatre roues.
Une fois le parking atteint, il y a un brouillard dense, si dense que l’on pourrait s’y blottir comme dans un hamac. Il y a aussi des moustiques, par escadrons. Il y a surtout des petites marches un peu glissantes, ourlées de mousse, qui descendent doucement vers une falaise qu’on devine entre les branches drapées de lichens. Et puis, enfin, il y a la chute qui se répand en cataracte furieuse sur les rochers. Il y a ces gouttelettes qui s’échappent de la brume et s’accrochent aux cheveux, il y a cette vapeur d’eau qui fleure bon l’eucalyptus, le banksia et l’araucaria. Et il y a cette impression de bout du monde qui s’installe, comme elle s’invite devant chaque cascade un peu tonitruante, un peu démonstrative. Et c’est doux, un peu magique, un peu hors du temps, même et peut-être même surtout lorsque le brouillard se transforme soudain en fin crachin glacé…
Elle a l’air superbe cette chute !
Elle etait super impressionnante apres les fortes pluies. Il faudra qu’on y retourne bientot mais on est deja surs qu’elle sera belle aussi meme sans beaucoup d’eau.