A la faveur de l’automne
(Et pour une fois, ils ne sont ni ratés ni ponctués de mouches…)
(Encore une victoire de Canard LaGB)
Un petit matin ensoleillé, blotti dans quelques brumes égarées, qui se demandent bien ce qu’elles fabriquent là. Un petit matin de changement d’heure, un petit matin et une heure de plus à se blottir sous la couette, en faisant comme si le soleil n’était pas encore levé. Mais au petit matin de changement d’heure, parfois, les oiseaux n’en font qu’à leur tête… Pas de daylight saving qui tienne, il est l’heure de sortir le bec de sous l’aile et il est surtout l’heure de chanter à tue-tête, qu’on se le tienne pour dit.
Les petits matins de changement d’heure, parfois, on se lève donc avec les oiseaux et puis on file dans la cuisine, la tête encore un peu embrumée de sommeil. Un petit demi-litre de thé plus tard, on commence à farfouiller dans la corbeille à fruits : demain, il y a (encore) un morning tea et il y a (encore) eu promesse de macarons. Et il y a comme une envie de se mettre au diapason des feuilles mortes, comme une envie de s’emmitoufler dans l’automne, de laisser repartir cet été qui n’est jamais venu.
Alors, parfois, les petits matins de changement d’heure, on s’étire en baillant, on médite quelques instants devant les fruits ramenés du marché la veille et puis on prépare un sirop. Une pincée de vanille en poudre, une lichette de zeste de citron, une pichenette de rhum. Et oh ! le jus d’un citron, aussi. Une fois le sirop sur le feu, à blobloter tranquillement, on commence à éplucher des coings, des coings tout tordus, tout duveteux, des coings qui sentent bon les petits matins frais. Et tout en les coupant en petits dés, on leur raconte l’histoire de ces autres coings, loin, très loin d’ici. Ces coings qui poussaient, un peu sauvages, un peu cabossés, sur un terrain vague, tout près d’un premier appartement d’étudiante. Ces drôles de coings cueillis à la sauvette en rêvant à de délicieuses pâtes de fruits, ces drôles de coings qui se révélaient toujours villégiature pour dizaines de vers en goguette. Ces coings qui avaient bercé un premier automne autonome, cette drôle de saison un peu triste mais aussi pleine de promesses. Cette drôle de saison dont les souvenirs se pressent toujours aux premières feuilles tombées.
Et puis on glisse doucement les dés de coing dans le sirop et on se prépare un autre thé, à déguster sous la couette. Un peu plus tard, lorsque la maison embaumera, il sera temps de préparer des coques de macarons. Et puis, un peu plus tard encore, il sera temps de goûter et de se dire que les souvenirs et la cuisine, ça fait souvent joli ménage… Et il sera à nouveau le moment de se dire que depuis les coings du terrain vague, le chemin a été bien joli. Pas toujours doux mais joli, si joli. Si joli qu’il faut bien un autre macaron pour le fêter, non ?
Pour une cinquantaine de macarons comme si on était encore tout jeune étudiant, un cognassier poussant tout près avec des vers dedans, il vous faut :
- des coques de macarons (la recette est ici. Si le cœur vous en dit, vous pouvez mélanger poudre d’amandes et de noisettes, pour des coques un tantinet plus « rustiques », plus automnales),
- deux jolis coings, ou trois, de préférence non mangés aux vers,
- un citron,
- de la vanille,
- 200 grammes de sucre,
- une lichette de rhum,
- 200 grammes de chocolat blanc
Il vous faudra tout d’abord préparer le sirop : 200 grammes de sucre et environ 300 grammes d’eau, le zeste et le jus du citron, la pichenette de vanille et la lichette de rhum. Ensuite, il faudra laver soigneusement les coings, les éplucher, réserver quelques épluchures et couper la chair en dés. A ce moment-là, le sirop bulle tranquillement et il ne reste plus qu’à y glisser les dés de fruits et les épluchures avant de se glisser sous la couette (surtout, ne vous glissez pas dans la casserole et ne confiez pas les fruits à la couette, ça ferait désordre). Une vingtaine de minutes plus tard, le coing est cuit, une lame de couteau vous le confirmera. Une fois les fruits égouttés* et refroidis, il ne reste plus qu’à les mixer et à les mélanger à 200 grammes de chocolat blanc qui aura été fondu au bain-marie avec une petite louche de sirop. Et puis, après encore un peu d’attente, ne restera plus qu’à monter les macarons. Ensuite ? Zou ! une nuit au frigo et on est parés pour régaler les collègues, en crânant un peu.
*et, tiens, si on profitait d’avoir un joli sirop si délicatement parfumé pour préparer des babas au rhum ?
Alors là…chapeau!
Et la « ganache choco-coing »…comment dire? Une riche idée a essayer…sauf que nous, il va falloir attendre une demi année avant que ce soit la saison des coings!!! (à moins que je ne mette de la confiture de coing avec le chocolat fondu…mmhh…ça me donne des idées tout ça!)
J’espère que les collègues du tomorrow’s morning tea vont être tous très astonished!
Ils les ont trouves awesome, j’etais trop proud
Confiture de coing, ca devrait etre terrible… Il faudra nous en dire des nouvelles, hein !
dis donc mais c’est de l’art ces macarons! Brvao! Je ne me suis jamais lacée mais là ça me titille
Merci ! Avec la recette d’Upside Down Girl, c’est (presque) une formalite, de faire des macarons. Pour moi, le plus dur, c’est de connaitre suffisamment son four pour ne pas cramer/mal cuire une fournee.
On attend les photos ! (Et puis sinon, ca peut etre un atelier cuisine pour quand vous viendrez… J’dis ca, j’dis rien )
Mais ils sont magnifiques ces macarons! vraiment ravie de me dire que j’ai pu contribuer de loin avec ma recette! et moi aussi j’ai louché sur la recette de baba de B comme Bon!
Merci, m’dame! Je crois que je commence (enfin) a maitriser l’art ancestral du macaron, suis trop fiere
Babas testes… et approuves, la recette est extra! C’etait le gateau d’anniversaire du LeGB, on s’est regales.
Roooo !! Ils sont sublimes ces macarons!!!! Ils donnent trop envie !
Je vais pas la tenter celle de recette, le macaron si capricieux ne passera pas par mon four (a gaz) impossible à gérer… Sniff
Je ne vois qu’une solution : aller squatter chez quelqu’un qui a un four digne de ce nom… Ou faire des fondants au chocolat, c’est chouette aussi
Beh le problème, c’est que nous sommes toutes fournies en four à gaz !! Mais je te confirme que le fondant au choco se fait sans problèmes , il est pas trop capricieux lui au moins!!