C’est comme du chewing-gum, gum, gum

Force est de constater que le Chercheur d’Oz se classe dans la catégorie des sauvages rrrrr peu fournis en instinct grégaire. Reconnaissons tout de même au LeGB (ça ira plus vite comme ça) une bien plus forte capacité à la sociabilisation que sa tendre et merveilleusement fantastique épouse.

Néanmoins, ces dernières années, au détour d’une lecture d’horoscope dans le bus, au coin d’une paillasse ou au bord d’un quai de gare, nous avons rencontré, découvert puis cultivé avec grand plaisir des amitiés qui demeurent aussi douces que précieuses, même à environ 17 172,6 km de distance. Amitiés dont les premiers balbutiements tiennent à si peu mais sont si forts en chocolat de promesse et parfois si surprenants… Amitiés sur lesquelles, étant joueur, on n’aurait peut-être pas parié un kopek (et on aurait eu sacrément tort !). Amitiés qui, au fil du temps, ont été sources de tant de fous rires, de bons mots et de tendresse que nous n’avons sans doute pas su exprimer autrement que par des sourires embués notre bonheur à partager ainsi un peu des joies et des soucis qui traversent chacune de nos vies.

Et puis nous avons empaqueté nos petites affaires, partis pour un nouvel ailleurs. Un ailleurs appréhendé à deux, pour la première fois. Après, à nous deux, six déménagements en huit ans, voilà une première que nous avons trouvé des plus réjouissantes ! Nous explorons donc de concert notre nouveau terrain de jeu, heureux de partager main dans la main petites découvertes et grandes surprises. Et il apparait de plus en plus évident que nous nous construisons une petite bulle de bave et de boue (non, ça, c’est bon pour les guêpes maçonnes) de rires et de douceur, forts de nos émerveillements quotidiens pour une vie qui comble tout à la fois nos envies d’aventure et notre besoin de sérénité. Nous bulle de savons pertinemment que, bientôt, nous émergerons de ce petit nid que nous nous sommes créés et dans lequel nous finirions de toute façon par nous sentir à l’étroit si l’envie nous prenait de nous y cantonner. Déjà, nous sentons poindre les premières ébauches de liens, encore ténus mais bien présents, frémissements à peine perceptibles de nouvelles rencontres.

Dans quelques années, à n’en pas douter, nous nous rappellerons avec autant de plaisir que d’étonnement de tel timide signe de reconnaissance ou tel petit sourire de connivence, ayant mené progressivement à de nouvelles amitiés aussi simples et gaies qu’essentielles. Nous chérirons tout à la fois le souvenir de cette petite bulle hors de l’espace, hors du temps (<– c’est pas de moi, c’est de Poe, pas de pot…) qui aura bercé nos premiers pas australiens et de ces petits gestes esquissés qui auront suffi, avec un peu de patience, à inventer de nouveaux liens. Et nous serons alors forts de tous ces partages de petits et plus grands moments, qu’ils soient beaux, galvanisants, tristes, révoltants, glorieux, consternants ou à pleurer de rire, qu’ils proviennent d’un côté ou de l’autre de l’Equateur. Les kilomètres n’ont que l’importance qu’on leur donne et nous ne leur accorderons pas la moindre valeur. Non mais !

5 thoughts on “C’est comme du chewing-gum, gum, gum

  1. eric.d

    je vois que les grandes réflexions sur la vie sont de mise.j’espere que ce n’est qu’une analyse simple de la vie et non un debut de deprime d’ automne. Sachez en tout cas que nous sommes avec vous dans cette découverte de votre bout du monde et qu’on pense fort a vous.gros bisous.la tribu d’ardoix

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    • lagrandeblonde Post author

      Ben en fait, meme pas ! C’est juste qu’on a toujours trouve assez drole/etrange tous les petits recommencements associes a une installation « ailleurs », ces petites etapes qui se ressemblent toujours un peu et qui sont tout a la fois tres simples et geniales a vivre.
      Je suis de ceux qui s’emerveillent des petits riens qui peuvent mener a de jolies rencontres et qui s’appliquent a les cultiver. Et j’adore essayer de trouver, apres coup, le moment ou, sans qu’on n’en sache rien, on passe de « je croise cette tete tous les matins » a « et si j’engageais la conversation » puis progressivement a « je suis la si tu as besoin ». Ces petits declics tiennent presque de la magie, pour moi. Et je sais donc que dans quelques mois/annees, cette question du « quand ca a commence ? » se posera a nouveau. Mais chaque chose en son temps !
      Donc, en resume, aucune trace de tristesse ou de petite deprime, au contraire ! Juste le recit maladroit de petites pensees fort simpl(ist)es au demeurant.

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