La cabin espagnole
(Depot Beach, NSW, 11-08-2012)
Deux jours sur la côte, perdus au milieu des eucalyptus. Un week-end en bord de mer et en espagnol dans le texte. Un départ à la presque nuit, des ribambelles de phares sur la route et des wombats qu’on guette entre deux virages. Des étoiles plein le ciel, une route barrée, un petit chemin cahotant et une cabin presque les pieds dans l’eau.
Des kangourous sur la terrasse et des enfants qui jouent avec eux, des nuages menaçants, une famille de kookaburras goulus, quelques bières. Une tripotée de bambins, du bambin de toute taille, du bambin qui galope, du bambin qui trotte, du bambin qui marchote, du bambin qu’on dorlote. Des feuilles qui ne cessent de tomber et la pluie qui ne tarde pas à faire de même. Du chorizo grillé et des croquetas, une balade en sous-bois et un peu de travail. Une couette rachetée en quatrième vitesse parce que tout de même, c’est pas qu’on se pèle mais presque…
Des discussions autour d’un poêle à bois et d’autres autour d’un feu de joie. Une poussette qui passe de main en main et des bouteilles qui ne sont pas en reste. Des moules au barbecue, du fromage sans crackers, une averse et un petit tour en vélo. Un four à gaz qui joue les feux d’artifice et un LeGB qui s’en roussit les cils, les sourcils et les cheveux. Et puis la main gauche aussi, histoire de se faire dorloter un peu, quand même. Un tour à Batemans Bay pour s’équiper en paw-paw spécial LeGB roussi et puis aussi pour refaire le plein de produits de première nécessité (de bières et de fromage, en somme) (oh ! et puis de charcuterie aussi).
Des chants d’oiseaux au petit jour, une corvée de bois pour le feu du soir, un journal lu paresseusement dans un hamac (mais avec les orteils engoncés dans une paire de chaussettes de randonnée, ça ne compte pas vraiment -du tout- comme de la lecture de hamac). Douche et brossage de dents accompagnés du murmure des vagues, quelques heures en short et claquettes avant de s’avouer vaincus : le pull et les baskets, finalement, c’est bien aussi. Des lorikets charmeurs, un vent grognon, un trafic d’assiettes sales entre bungalows et un tir à la courte paille pour « qui devra faire la vaisselle aujourd’hui ». Du rhum home-distilled fort à s’en déchausser les dents. Mais du rhum home-distilled rudement bon aussi, à siroter tout doucement entre deux anecdotes de fin de soirée.
Des eucalyptus immenses, des sous-bois moussus, moussus, moussus et des lapins qui galopent. Des farfouillis de fonds de tiroirs pour dénicher qui l’épluche-légumes, qui la planche à découper, qui… le tire-bouchon (ben quoi ?). Des mimiques, des grands gestes et du mime à faire ouvrir les yeux grands comme des soucoupes lorsque l’anglais fait défaut. Des récits d’arrivée down under ponctués d’étonnements, de levers de sourcils et de fous-rires identiques. Encore quelques bières, du fish’n chips, des huitres et des balades en bord de plage.
Des vagues immenses, furieuses, un ciel de plomb. Une marée qui monte au triple galop, des pêcheurs au pied très sûr et des vacanciers trempés comme des soupes. Un pélican paresseux, quelques poissons, un homard perdu, une averse soudaine, encore quelques kangourous, un peu pelés, un peu gelés. Du sable plein les chaussures et les cheveux, un peu de sel aussi, des coquillages plein les poches. Et puis des bouts d’écorce. Un dernier chai latte pour la route, quelques bouquins de bouquinerie, une pleine corbeille de scones à partager en douze. Encore quelques kilomètres, un retour à la maison au soleil couchant. Et une seule question : dites, les copains, c’est quand qu’on recommence ?
Les photos sont prodigieuses, comme à chaque fois….
Je rêve.
LeGB rougit, comme a chaque fois
On n’etait encore jamais alles dans ce petit coin-la et on y retournera, c’etait tellement beau !