Ton message à la Grande Ourse
Il suffit souvent d’un tout petit rien, un minuscule petit rien du tout pour que débutent de bien jolies histoires. Cette fois-ci, il a suffi d’un arrêt de bus… D’un arrêt de bus au beau milieu d’une rue qui n’en finit plus de s’allonger. D’un bus au trajet tortueux et peu régulier, aux horaires follement compliqués. Et puis d’un bâtiment commun aussi, à un étage ou deux près.
Il a surtout suffi d’attentes patientes à guetter de concert ce satané bus qui est toujours en retard quand on est à l’heure mais forcément en avance quand le réveille-matin fait sécession. Et peut-être aussi d’un parapluie partagé un matin froid de novembre parce que tout de même, il y a de la place pour deux sous ses baleines, regarde. On ne se souvient plus très bien. Et après tout, qu’importe. Sans que l’on sache très bien ni quand ni comment, il y a eu des bonjours qui hochent la tête et puis qui sourient. Il y a eu des bonjours et des petits bouts de conversations qui s’esquissent entre pluie et beau temps. Des cavalcades après ce bougre de bus qui est encore en avance, des fous-rires en perdant une sandale en cours de route, des sièges qu’on cherche pour deux, puis pour quatre.
Et puis, tout doucement, il y a eu des lectures comparées d’horoscopes, un vrai rituel de début de journée, des questions de manips forcément foireuses, beaucoup de rires, parfois quelques larmes. Le bus n’a plus eu soudain rien d’un simple moyen de transport, non, il se transformait chaque jour en café cosy où papoter à loisir, où reprendre des forces aussi, parfois, loin des tempêtes de la thèse.
Il y a eu nombre de pique-niques improvisés, de manucures artisanales, de madeleines, de flâneries, de soldes (ah ! Monoprix !) et puis d’happy hours aussi. C’est qu’au royaume des serveurs en kilt, les petites brunettes et les grandes blondes sont reines… Des sorties photo, des thés à la menthe, des balades à Arcachon et à courser les mouettes, des réunions-très-importantes-pleines-de-grands-chefs-très-sérieux-et-follement-enduits-de-leur-importance-de-grands-chefs passées à se raconter des potins pour faire filer le temps plus vite. Parce que bon, les grands chefs très sérieux, c’est souvent un peu trop sérieux pour ne pas être atrocement boring boring.
Des litres de thé et du fondant aux dattes et au chocolat blanc pour aller avec, des heures et des heures au cinéma et tout autant passées au bord du Miroir d’Eau, un certain nombre de mojitos, des pliages de fleurs, de papillons et de petites étoiles (tu saurais encore, dis ?), de l’arrachage de papier peint et un soutien sans faille, toujours. Un félin redoutable aussi, encore quelques cookies, des livres, des BD et puis des chaussures à fleurs.
Il y a eu tout ça et bien plus encore. Et un jour, il y a eu un grand départ, de l’autre côté du monde, là où on vit la tête à l’envers. Thés, happy hours et pique-niques se sont un peu espacés, forcément (c’est que ça fait un peu loin, la moitié du monde, même lorsque les serveurs sont en kilt…). Mais les papotages sont restés, toujours. Les fous-rires complices, les bêtises et les madeleines aussi.
Et puis… Et puis voilà que deux ans plus tard, c’est au tour d’une petite brunette de filer vers un autre hémisphère, un nouvel ailleurs, un ailleurs bien lointain mais un ailleurs avec lequel on partage un bout d’océan. De quoi se faire des grands signes les orteils baignés de vagues, d’un bout du Pacifique à l’autre : après tout, 13.000 kilomètres, c’est une paille, en guettant bien, on devrait se voir sans souci….
Bon vent, Petit’Ann ! Que la route te soit belle, que la route te soit douce…
C’est une très belle histoire. Merci de l’avoir partagée.
Merci !
tu imagines ce qu’il y a juste aux bords de mes yeux …
Merci « jolie rencontre »
Et des miens aussi…
l’inondation est un peu résorbée (je n’ai pas encore relu …)
Oh oui je sais encore les faire, gare aux petites bouts de papier qui passent entre mes mains!
Et promis je lèverai les bras très très haut
oh et puis je te partage plus précisément ma réaction à la lecture:
« Que va-t-elle nous raconter?
Oh, c’est amusant …
tiens ça me rappelle quelque chose.
Mais elle est où là?
Oh mais
hein
Mais oui là elle parle de nous
mais euh ben
menton qui tremblote et yeux mouillés
… »
Je suis en pleins dans les au revoir … c’est jamais facile, mais ce qui est beau c’est les liens qui restent!
Ce n’est pas un au revoir, pas besoin, mais un grand merci de marquer le coup de cette grande étape! Tu sais si bien ce que c’est, et en plus tu n’es pas étrangère à ce que je vis aujourd’hui MERCI!
Mais c’est que vous allez nous faire pleurer!!!!!!!!!!!!
ce que c’est contagieux, c’est fou!
Les « Anne » ont la larme facile…(d’expèrience!) et Bon vent, si je peux me permettre!
Expérience confirmée
Merci!
Je ne peux que confirmer l’adage des Anne et des larmes, alors (et ca marche aussi pour les Anne-Compose… C’est fou !)
C’est très joli, très émouvant et la photo est divine…
Et pourquoi la Grande Ourse ?
Parce que la trajectoire de la course, a l’instantane de velours, parce que le vent l’emportera…
Merci
… C’est trop beau.