Tous les matins, elle sifflait le chien du voisin, ien, ien, ien, ien

Depuis que ma conscience sportive s’est réveillée (j’en vois qui rigolent au fond…) (si, si, j’ai une conscience sportive, elle est simplement timide très tranquille, à voir combien elle somnole profondément à longueur d’année) ou plutôt depuis que j’ai enchainé syncope sur syncope en découvrant  plans et tarifs du réseau de bus local, la marche à pied est devenue mon alliée la plus fidèle pour me rendre au boulot.

Matin et soir, j’effectue donc mes 25 à 30 minutes de balade sifflotante à travers petites rues tranquilles, parcs verdoyants et troupeaux de cacatoès labourant les pelouses de leurs becs acérés et mes oreilles de leurs cris discordants. L’occasion de croiser des élèves, dont le retard se mesure à leur vitesse de déplacement, d’observer les perruches qui s’interpellent d’un arbre à l’autre, de guetter impatiemment l’évolution des bourgeons, de couver d’un œil appréciateur les cyclistes en caleçon moulant (on en reparlera) et de ranger idées, réflexions et hypothèses en ordre de bataille.

Mais aussi et surtout l’occasion de causer régulièrement avec Dachsie. Entre nous, ça a collé tout de suite, pas de barrière de la langue qui tienne, pas la moindre hésitation dans nos conversations. OK, Dachsie est un teckel, ceci expliquant peut-être cela. Mais n’empêche ! Matin et soir, en arrivant aux abords du 64, Condamine Street, je sifflote un peu plus fort et ralentis l’allure, le temps de voir Dachsie trottiner clopin-clopant (pas uniquement un teckel, Dachsie est un vieux teckel édenté, c’est pour ça que je l’aime bien) vers la grille du jardin. En fonction de mon propre degré de retard, non mesurable à ma vitesse de déplacement (faut pas pousser), notre bavardage dure plus ou moins longtemps, mêlé de mots doux français, d’aboiements australiens appréciateurs et de papouilles. Puis nous repartons chacun de notre côté, le cœur léger et les pattes lourdes.

Dachsie, c’est un peu mon ersatz de Gros Matou Gras (jamais été très douée en taxonomie animale, j’en ai peur), dans un pays où les agences immobilières ont quatre commandements majeurs : point ne fumeras, point de trous dans les murs ne feras, point d’animal n’auras et point ne te reproduiras. J’en connais un qui se frotte les mains, d’ailleurs : un Dachsie et c’est reparti et on oublie l’idée farfelue consistant à apprivoiser un opossum. Parce que quand même, les opossums, ça a beau être mignon, ca pue du c.. turlututu chapeau pointu (des glandes anales, exactement) (mais ça rime plus) (on y reviendra).

3 thoughts on “Tous les matins, elle sifflait le chien du voisin, ien, ien, ien, ien

  1. Steward974

    J’adore, Canberra à l’air d’être vraiment une belle ville vivement mes vancances là-bas, vous me manquez les kouz je vous aime fort

    Reply

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