J’ai même piqué ta tasse

(Ouh, ouh ! LeGB, où es-tu ?)

Tu sais, celle que j’ai ramené de Jeju juste pour toi, celle avec les dessins naïfs tout partout, des volcans, un soleil, un peu de neige, des chevaux, des coquillages et des cascades. Ca fait un peu midinette, à n’en pas douter. Mais j’ai quand même piqué ta tasse. Ta tasse et tes chaussettes. Parce que mine de rien, il ne fait pas chaud du tout ces derniers jours. Et encore moins chaud quand tu es loin, perdu au fin fond d’un champ quelque part en New South Wales, tout au fond d’un coin tellement si perdu que même le téléphone n’en a jamais entendu parler. Non mais franchement, on n’a pas idée !

Oh ! J’ai plongé le nez dans ta boîte de Strawberry Clouds aussi, histoire que ces pauvres bonbons ne se sentent pas délaissés, ce serait terrible. Et puis, j’avais bien mérité un peu de réconfort tout de même, je venais de vider le lave-vaisselle. Toute seule (sortez les violons) (non mais c’est vrai, quoi, le lave-vaisselle, c’est pas mon domaine) (chacun sa spécialité : l’une qui salit la vaisselle et l’autre qui la nettoie) (fair enough, non ?).

Je suis allée faire trois courses, ce qu’il y avait sur ma liste, exactement : du chocolat, des bonbons et des biscuits. Et rien de plus, pas un extra. Tu as vu, je deviens follement raisonnable. Juste des produits de première nécessité, le minimum vital en cas de semaine-toute-seule-à-rédiger-sans-même-avoir-le-chat-à-portée-de-ronron-et-ça-c’est-vraiment-terrible-on-devrait-penser-à-adopter-une-boule-de-poils-quand-même-un-chat-ou-un-possum-t’en-penses-quoi-dis-non-bon-OK-je-disais-donc-cinq-jours-d’écriture-c’était-ma-peine-forçat-d’un-article-alors-que-tu-gambades-par-quarante-degrés-dans-des-champs-de-blé-sans-un-poil-d’ombre-et-que-tu-joues-au-trivia-en-buvant-des-bières-le-soir-venu-la-vie-n’est-qu’injustice-c’est-moi-qui-vous-le-dit-surtout-quand-on-n’arrive-pas-à-mettre-la-main-sur-le-moindre-minuscule-paquet-de-Petits-Ecoliers-une-douce-habitude-pourtant-non-mais-franchement-comment-voulez-vous-bosser-dans-des-conditions-pareilles-plaignez-moi-les-gens-plaignez-moi.

Maintenant, il y a un rempart de boîtes de gâteaux secs sur la table basse, une herse de tablettes de chocolat à portée de main et des contreforts de lollies en tout genre sur l’accoudoir du canapé. Et une couette par-dessus ledit canapé, histoire de combattre le froid polaire du presqu’été canberrien. Je crois que je suis parée. Et c’est tout de même fort sympathique. Surtout que, hé ! je vais les boulotter toute seule, ces douceurs-là… Ben oui, il faut bien quelques contreparties, non ? quand on part avant potron-minet, sunnies sur le nez, crème solaire sur le cou, chapeau sur le crâne, sac en bandoulière et sifflotement de rigueur « We’ll all be gone for the summer »…

Oui, il n’y a pas à dire, avec ta tasse et tes chaussettes s’il ne fait pas plus chaud que là tout de suite maintenant, ça va être rudement agréable, ces quelques jours de bonbons-chocolats-biscuits-fromage-rédaction-en-oubliant-les-heures-sans-témoin-sans-personne-que-mes-pas-qui-résonnent. Mais tout de même, ça sera drôlement chouette de te voir rentrer, tout crotté, tout poussiéreux, tout fourbu et tout tanné, des grains de blé plein les chaussettes et des magnets plein les poches.
NDLaGB : LeGB a une fâcheuse tendance à collectionner les magnets des endroits visités. Sans doute pour consoler le frigo qui, lui, reste à la maison quoi qu’il arrive.
Parce que d’habitude, c’est moi qui file en vadrouille et toi qui tient compagnie aux tomates, à Thèse et au lave-vaisselle. Et c’est un brin étrange de tenir compagnie aux tomates, mine de rien (ça fait un peu midinette, décidément, non ?). Thèse est tout perturbé aussi, il roule des yeux ronds de mouton perdu et ahuri. Tu sais quoi ? Pour le coup, il se pourrait même que, quand tu rentres, dans ma grande générosité, je daigne partager un peu de mes bonbons, biscuits et chocolats. Enfin, s’il en reste…

En tout cas, une chose est certaine : le thé est rudement bon dans ta tasse, tu sais, celle que je t’ai piquée. Pas sûr que je te la rende, pour le coup.

Des chansons se sont cachées dans les quelques phrases ci-dessus. Saurez-vous les retrouver ?

10 thoughts on “J’ai même piqué ta tasse

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