Falling on our heads like cats and dogs
Falling on our heads for weeks and months
Walk with me like walkers do
(N’est pas Eurythmics qui veut, certes…)

Dimanche, espérant bénéficier d’une petite accalmie dans la guerre d’usure que mènent contre nos nerfs en pelote des nuages férocement incontinents, décision fut prise de mettre le cap au sud, direction Tidbinbilla, nos voisins québécois sous le bras. Las ! l’éclaircie tant souhaitée a joué les pétards mouillés, noyant nos espoirs de soleil et nos chaussures sous des trombes d’eau. N’écoutant que notre courage, nous répétant sans répit que nous ne risquions pas de fondre, n’étant pas faits de sucre (mais de graisse, donc hydrophobes, CQFD), nous avons résisté prouvé que nous existions héroïquement aux éléments qui se déchaînaient.

Nous sommes donc en mesure de vous annoncer qu’une pluvieuse journée franco-québécoise à Tidbinbilla, c’est

-          du kangourou surpris lors de sa séance quotidienne de yoga, tentant inlassablement d’épater ses congénères qui s’en contre grattent l’oreille avec le pinceau de l’indifférence,

-          notre pote le koala en plein questionnement métaphysique, ne sachant plus trop qui de l’eucalyptus ou de l’autruche est arrivé en premier. Il semblerait qu’à ce moment précis de sa réflexion, le volatile tenait la corde. Et non, monsieur ne jouait pas à coucou la voilà cache-cache, on a vérifié, tentant vainement de participer…

-          des pulls et des chandails enfilés respectivement par les français et les québécois pour se bercer d’une illusion de chaleur,

-          un musk duck ayant besoin d’une rustine fait une croix sur la vie de couple et noyant son chagrin dans l’attaque des poules d’eau,

-          des pélicans en pleine prise de becs, se poursuivant d’un pas d’une nage de sénateur tout autour de l’étang, sous l’œil goguenard du musk duck, tout d’un coup ravi de son célibat

-          des kookaburras se perchant à portée immédiate d’objectif, nous fixant d’un petit air mutin, observant fort attentivement les efforts minutieux déployés pour sortir en douceur, sous une pluie battante,  l’appareil photo avant de s’envoler à tire d’aile, ricanant à bec déployé de nos mines dépitées,

-          un jeune renard hésitant entre crainte et curiosité, nous observant avec passion, si absorbé qu’il ne prêtait plus aucune attention aux lapins gambadant gaiement à quelques pas de lui. Doit-on préciser que LaGB s’est sentie pousser des ailes de Petit Prince ? LeGB a donc endossé le rôle de Saint-Exaspéré pour ramener sur terre une Elmyra en devenir.

-          un barbecue aussi arrosé et frisquet que sympathique. Entre deux grelottements, nous n’avons pas manqué de surveiller du coin de l’œil les marsupiaux paissant à proximité immédiate de notre table : se délecter de saucisses de kangourou, vachement marsupialement bonnes, en pleine réserve naturelle, au milieu de leurs congénères non encore passés à la moulinette, ça pourrait être considéré comme une provocation inacceptable…