Ces petits riens…

Il y a des petits riens qui font du bien, des petits riens du tout qui font déjà beaucoup. Ces petits riens qui ne sont pas grand’chose vont, souvent, très bien en petits bouquets de riens… Et ça fait du bien, ces petits bouquets de rien du tout. Alors comme ça, rien que pour ça, hop ! voilà un petit bouquet de petits riens. Comme ça, pour rien.

- Observer les étoiles, dans le backyard, dans une piscine d’eau thermale ou tout au bord d’un lac bleu, si bleu, si clair qu’on pourrait presque le croire laqué de frais, laqué de faux. Plisser un peu les yeux, guetter les étoiles qui pourraient filer, faire des vœux et savourer la brise qui joue dans ses cheveux,
- Passer chercher un paquet et repartir avec deux, dont un tout joli, plein de tendresse et de doux présents. Faire colis ouvrant connaissance avec Paulette la poulette dodue et Joe le hibou cornu. Et présenter bien entendu ce mignon petit monde à un Thèse un peu inquiet mais aussi ravi à l’idée de peut-être enfin partager le haut de l’affiche,
- Couver du regard les tomates qui reprennent des forces de jour en jour, font fi de leur insolation et défient les fortes chaleurs du bout de la feuille. Se réjouir pour le coup à l’idée des salades à venir,
- Etrenner une paire de Converse léopard, crâner, frétiller des orteils et esquisser un entre-chat que ne renierait pas un mammouth laineux et arthritique. Sourire des yeux au ciel levés par certains collègues qui, décidement, n’arriveront pas à s’y faire,
- Observer le soir venu les possums du quartier qui dansent sur un fil électrique, malmenés par une brise un peu plus forte qu’attendue. Guetter la chute qui ne saurait tarder et pousser des oh ! et des ah ! mi-admiratifs, mi-déçus devant l’agilité de l’odorant marsupial qui termine sa route tête en bas, l’orteil redevenu sûr et le museau conquérant,
- Se remettre enfin à lire comme on dévore, engloutir, entre autres, du roman australien et en aimer follement. Se lover à nouveau douilletement entre les pages qui filent et soupirer d’aise devant ce bonheur retrouvé,
- Regarder Jeune Padawan Stagiaire prendre doucement confiance en elle, pas à pas, tout petit bout par tout petit bout. La voir hésiter un peu puis prendre tout à fait son envol. Et aimer, décidement, toujours autant ce drôle de moment où l’on devine que ce qui n’était qu’un projet choisi plus ou moins au hasard est soudain devenu son propre projet, sa petite barque à mener à bon port à la force de la pipette,
- Se surprendre de plus en plus souvent à traduire littéralement des expressions anglaises, multiplier les « ça fait sens » et les « ça sonne bon ». Pouffer un peu et s’efforcer de retrouver les équivalents dans la langue de Molière. Parce que Shakespeare, ça fait sens, certes mais quand même,
- Pour le coup, s’amuser à demander son avis à Google Translate, s’extirper des neurones une batterie d’expressions toutes plus farfelues que les autres. Et ricaner,
- Envisager de filer à Sydney et puis, finalement, pour cause de fire ban renouvelé, renoncer et se concocter à la place un petit week-end douillet à Canberra, tout juste ponctué d’un petit tour au marché et puis au musée, d’un peu de sieste, de piscine et puis aussi de gâteaux fort bons,
- Se bercer d’idées de vadrouilles, de grandes aventures ou de toutes petites, de camping un peu sauvage, un peu hors-la-loi, au bord de l’océan ou au beau milieu du bush, de ce côté-ci ou pas de l’Equateur,
- Pleurer de rire en se chamaillant comme des chiffoniers pour le dernier carré de chocolat. Finalement le couper en deux parce que tout de même, le chocolat, c’est meilleur quand on partage. Et recommencer aussi sec à s’asticoter pour savoir qui aura l’insigne honneur de devoir faire la vaisselle…

10 thoughts on “Ces petits riens…

  1. Laeti from Miami

    Je connais trop cette sensation, s’émerveiller d’un rien, savourer le moment présent, souffler et prendre du recul ; ça n’arrive pas souvent mais ça arrive toujours quand on vit loin de son pays natal! Merci pour ce billet tout frais!
    Laetitia

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  2. Mathilde

    « Ca fait sens » fait partie de mon vocabulaire de tous les jours… et pourtant c’est quand même assez moche.
    Moi de ces petits riens qui me plaisent, je dirais juste… marcher dans les rues de Boston, ma rue, les petites rues du « centre ». Je commence à me dire que c’est MA ville :)

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    • lagrandeblonde Post author

      La meme ici: la semaine derniere, on rentrait chez nous, Canberra, c’est la maison, pas juste un lieu de « passage ». Et j’aime ca, me sentir vraiment chez moi ici (ca fait un bout de temps, je crois que ca a commence des le premier pied pose sur le tarmac…)

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    • lagrandeblonde Post author

      Voui, voui, voui, promis, on les verra. Et les dorees aussi (je suis faible quand il s’agit de resister a l’appel de la Converse a paillettes…).

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  3. Jess

    Oh c’est chouette comme message ça! Un peu d’air frais en cette fin de journée studieuse. Je sors la tête de ma thèse et vais de ce pas arroser mes tomates et admirer les étoiles avant d’aller au dodo :) . Gros bisous!

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    • lagrandeblonde Post author

      Tu sais quoi? Tu viens de me donner une rudement bonne idee. Periode studieuse-charrette en ce moment, j’ai l’impression de ne pas toucher terre. Pour le coup, ce soir, je file saluer les tomates aussi. Je les ai trop oubliees… Merci, m’dame ! Et des bisous aussi !

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