Presque Donna Hay. Presque…
(Suivre ou ne pas suivre la recette… That is the question)
En deux ans et des poussières, Donna Hay magazine s’est imposé à la maison comme the magazine quand il s’agit de causer recettes, photos qui mettent l’eau à la bouche, découvertes culinaires et merveilles papillesques. Tous les deux mois, c’est le même rituel : un petit tour chez le marchand de journaux du quartier, des petits cris ravis, un magazine vitement mais fermement attrapé et hop ! c’est parti pour une longue séance de lecture qui se finit toujours l’estomac dans les talons et la liste de courses (qu’on oubliera forcément) longue comme un hiver canberrien.
Las, mille fois hélas… Cet amour immodéré pour Donna Hay et ses merveilles ne peut rien contre l’incapacité pathologique de LaGB à suivre une recette (sauf si on cause macarons ou brioches. Là, pour le coup, les proportions sont respectées au dixième de gramme près). On n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces et pas non plus à une vieillissante LaGB à respecter une recette. Non, non, non, cent fois non, les recettes, ce n’est pas fait pour être suivi. En tout cas, certainement pas à la lettre.
Incapacité chronique (et aigue) à écouter la voix de la recette sagesse qui a provoqué au cours des années bien des quelques mésaventures casserolesques plutôt, hum, savoureuses. LeGB garde d’ailleurs un souvenir ému, impérissable, immangeable (voire même cuisant) d’un premier repas en amoureux concocté avec tendresse et beaucoup mais alors beaucoup trop de citron. C’est que la recette avait été entr’aperçue dans un magazine mais-je-ne-me-souviens-plus-duquel-et-ça-fait-trois-jours-que-je-cherche-et-ça-commence-à-être-un-peu-agaçant-de-ne-pas-trouver-je-suis-sûre-que-je-vais-me-souvenir-de-toute-façon-j’ai-bonne-mémoire-pas-de-souci-et-puis-ce-n’est-qu’une-recette-de-cuisine-aucun-problème-tu-vas-voir-ce-sera-extra. Recette retrouvée juste après avoir commis ce qui pouvait s’apparenter de façon évidente à un attentat gastronomique. Recette qui n’avait, évidemment, rien à voir avec ce qui venait de rayer l’estomac du LeGB de la carte. LeGB qui, soit dit en passant, a pour le coup fait preuve d’un courage et d’une abnégation à toute épreuve : non seulement a t’il fini son assiette, transformant ainsi son œsophage en lance-flammes mais il a aussi accepté de continuer à jouer les cobayes culinaires. Quelle inconscience Quel esprit de sacrifice, tout de même, quel homme… Plaignez-le, les gens, plaignez-le !
M’enfin, des fois, ce n’est finalement pas si pire, les à-peu-près recettes… Dernier exemple en date, les gözleme de chez Donna Hay, donc. Une recette avec de l’agneau, des blettes, de la feta, du haloumi ? Oh ben ça tombe bien, on n’a plus que du bœuf, des haricots verts, du persil et du gorgonzola dans le frigo… Ca devrait faire l’affaire, non ? Effectivement, force est d’avouer que ça a fait l’affaire. Et rudement, même. On a depuis récidivé avec du poulet, des oignons verts, du piment et du parmesan. Et c’était extra aussi. Donc, hop ! hop ! hop ! sans plus tarder, la recette !
Pour six à huit gözleme presque comme Donna Hay mais enfin pas tout à fait, au poulet, persil, oignons verts et parmesan, il vous faut :
Pour la farce
- 300 grammes de blanc de poulet émincé tout fin tout fin (ou de l’agneau ou du bœuf),
- 4 belles tiges d’oignon vert,
- une belle poignée de persil du jardin,
- quelques lamelles de parmesan (la feta fera bien l’affaire) (et il se pourrait que le chèvre frais se prête rudement bien au jeu aussi) (c’est vous qui voyez)
Pour la pâte
- 300 grammes de farine,
- 180 grammes d’eau tiède,
- 10 grammes d’huile (d’olive, c’est bien mais autre chose, c’est bien aussi),
- une cuillère à café de sucre,
- une cuillère à café de levure de boulanger
On commence par préparer la pâte : il suffit de mélanger tous les ingrédients et de pétrir pendant cinq minutes. Ensuite, hop ! il n’y a qu’à laisser reposer entre 30 et 45 minutes dans un endroit douillet, le temps que la pâte double de volume (le four préchauffé à 50 degrés puis éteint est parfait quand l’automne commence à pointer le bout de son nez).
Pendant ce temps, on attrape une poêle, une lichette d’huile et on fait revenir le poulet émincé fin, fin, fin. Quand il commence à dorer, on rajoute l’oignon vert coupé très fin et le persil haché. Avec, pourquoi pas, un peu de piment et de sauce de soja. On laisse cuire à feu vif jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’eau. Et on laisse refroidir tranquillement.
Ensuite, il ne reste plus qu’à sortir le rouleau à pâtisserie… Il suffit de former six à huit petites boules de pâte, qu’on abaisse au rouleau. On ajoute un peu de farce qu’on recouvre de fromage et on drape les pans de pâte par-dessus le tout pour former les chaussons. On attrape une autre poêle (ou la même qu’on a lavé entretemps) (organisation, organisation) et on fait dorer les gözleme, deux à trois minutes sur chaque face.
On ne résiste surtout pas à l’envie de croquer là maintenant tout de suite dans l’un de ces mignons petits chaussons qui sentent diantrement bon. Quitte à se brûler la langue, forcément… Et puis après, on peut servir lesdits gözleme goûtus juste comme ça, sur le pouce, ou avec une salade de tomates du jardin. Et c’est décidément fort bon. LeGB en a repris deux fois, c’est dire si vous pouvez tester les yeux fermés !
En effet, ce me semble fort bon.
Cependant, peut-on se fier à l’appréciation du GB qui n’a qu’une ruine d’estomac et un œsophage carbonisé ?
C’est une bonne question… On va dire que oui
Qu’elle abnégation ce leGB ^^ recette à tester donc
Ps : les ciseaux de le photo sont terribles
Recette plus qu’a tester ! C’est devenu la recette de fin de week-end a la maison.
Les ciseaux sont top effectivement, si je trouve la reference, je m’en achete une paire et puis je vous en envoie une aussi. Deal?
ok