Breakfast à Pancake Rocks

(Pancake Rocks, South Island, New Zealand, 26-12-2012)

Un tout petit matin à Wesport, passé à démonter la tente mais surtout passé à chasser le weka gourmand, goulu et curieux (on en reparlera) et puis aussi à admirer le phoque asthmatique, neurasthenique, mal embouché et tout aussi mal réveillé à Cape Foulwind (tout pareil, on en recausera, promis !). Un tout petit matin qui se transforme en matin plus si petit que ça, à force de crapahuter de droite, de gauche, à force de se perdre en exclamations ravies, en « oh waouh ! » et en « regarde, regarde ! » mais également à force de mitrailler à tout va.

Et un matin finalement plutôt très grand qui n’a toujours pas vu apparaitre  la queue d’un petit-déjeuner. C’est que se retrouver sans ravitaillement et donc fort dépourvus lorsque la bise Boxing Day fut venu, ce n’est pas vraiment malin… Enfer, tristesse et purée de hamster, quel scandale !

Quelques virages, pas mal de brume, encore quelques virages supplémentaires, des panneaux aussi saugres que grenus, des arrêts presque au frein à main, encore des virages et puis des estomacs qui gargouillent. Soudain, surgi de nulle part, un panneau qu’on aurait presque oublié, trop occupés qu’on était  à chasser le potentiel casse-croûte.

Un panneau, donc, presque passé à la trappe pour cause de neurones en vadrouille et d’estomac dans les orteils. Un panneau qui aurait pourtant dû être guetté avidemment tant Pancake Rocks jouait les vedettes dans le Lonely Planet… De là à considérer que nous ne sommes que des estomacs sur pattes, il y a un pas qu’on ne franchira certainement pas, n’est-il pas ?

Un ravitaillement en sucre et en café plus tard (en pancakes, pour être exacte, histoire de faire honneur au lieu), nous pouvions enfin nous lancer à l’abordage des presque-monolithes empilés en strates serrées et diantrement harmonisées. Enfin, se lancer à l’abordage, c’était vite dit : comme souvent chez nos voisins les Kiwis (et aussi comme souvent ici), point d’aventure trépidante, ni de crapahutage hors d’haleine necessaire pour gagner le droit d’admirer les merveilles made in Dame Nature. Non, le Kiwi a l’attraction naturelle (quelle expression étrange, tout de même) (soit dit en passant) bien balisée, bien expliquée, fort organisée et rudement accessible. De quoi faciliter la tâche des apprentis aventuriers en goguette… Merci, nos voisins les Kiwis !

Quelques pas plus tard, donc, sur un sentier fort sympathique et non moins tranquille, ondulant entre les vacoas et les fougères. On guette les fameux monolithes empilés façon crêpes et on frétille un peu. C’est qu’on a fait le plein de sucre et qu’on déborde donc à nouveau d’énergie (en attendant d’attaquer la digestion)on piaffe, on s’impatienterait presque…

Et puis au détour d’un tout petit virage, hop ! les voilà. Force est d’acquiescer aux légendes et au Lonely Planet : ces rochers-là, mon vieux, ils sont terribles ! Et surtout, ces rochers-là, ils s’agglutinent en strates fort bien dessinées façon pile de crêpes à la Chandeleur. En piles parfois un peu bancales, certes, en particulier lorsque les vagues s’en mêlent. Mais en rudement jolies piles que les sternes qui y nichent ne dérangent même pas.  En jolies pyramides un peu précaires couronnées de quelques mignonnes petites plantes un brin acrobates.

En jolies piles façon crêpes qui, au bout de quelques photos et d’une longue admiration béate, finiraient presque par nous filer de nouveau comme un petit creux … Pancakes, anyone?

2 thoughts on “Breakfast à Pancake Rocks

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