Ze ultimate alarm-clock
(Ou comment survivre à l’hiver qui s’en vient…)
Ca y est, plus de doute, c’est l’automne. On a changé d’heure, les cacatoès ne savent plus où donner du bec tant il y a de baies à se coller derrière le gésier, les feuilles se dopent au LSD (comment expliquer autrement l’arc-en-ciel qu’on trouve sur chaque arbre, hum ?) et comme chaque année depuis trois ans, LaGB se répand en « waouh ! », « non mais t’as vu celui-là ? Et celui-ci ? » et autres « mais que c’est beau ! ». Sans oublier non plus les pelletées de « dis, tu prendras des photos, dis ? Hein, dis ? Tu prendras des photos, hein ? ». Et chaque année depuis trois ans, LeGB hoche la tête, hausse les épaules, dit « oui, oui » et oublie. Non mais quel affreux, tout de même !
Mais surtout, chaque année depuis trois ans, sitôt avril entamé, on se blottit bien au chaud sous la couette ou sur le canapé, couverture jusqu’aux sourcils dès que le soleil planque ses rayons de l’autre côté de la Great Dividing Range. C’est qu’isolation et double vitrage doivent être les deux pires insultes made in Australia et que, pour le coup, hé hé, on gagne tous le droit (enfin, au moins à Canberra. Parce qu’à Cairns, les fourbes, ils se moquent de l’automne comme de leur première meat pie), on gagne tous le droit, donc, de grelotter ardemment six mois durant. Plaignez-nous, les gens, plaignez-nous…
Autant dire qu’il n’est guère évident de sortir du lit le matin : les stalactites en feston sur l’encadrement de la porte, c’est très mignon mais ça n’incite guère à mettre le nez dehors. Et on ne parle même pas des ours polaires qui tiennent salon dans le bac à douche ou du yéti qui se gratte l’oreille sur le canapé (ah non, ça, il parait que c’est juste L.GB* qui tente de se réveiller) (au temps pour moi). Non, vraiment, dès le changement d’heure passé, Canberra migre en direction du Groenland et risquer un orteil hors de la couette tient de la gageure.
Aussi, afin d’éviter d’être (trop souvent) en retard et puisqu’il parait qu’arriver au labo enroulés dans la couette façon nem fait désordre (c’est que ce n’est pas très recommandé de patouiller des produits chimiques quand on est emmitouflé dans une matière fort inflammable, toute douillette qu’elle soit) (sans même parler des râleries quotidiennes et aigues que ça risquerait de provoquer, à base de « non, aujourd’hui, c’est moi le nem, c’est pas juste, c’est toujours toi et puis d’abord, hein, j’en ai ras le bol de riz, puisque c’est comme ça, je boude, na ! »), il a fallu déployer des ruses de Sioux. On a bien tenté le réveil placé sournoisement dans une autre pièce, sans succès aucun. A potron-minet, le Chercheur d’Oz est sourd comme un –vieux- pot qu’il s’agisse de sonneries stridentes ou même de musiques douces (on a testé aussi). On a bien envisagé le matelas éjectable avant de se rendre à l’évidence, les plafonds sont trop bas (et les frais de dentiste trop élevés). Non, vraiment, de guerre lasse, on se voyait hiberner six mois durant et ressortir de notre tanière l’œil vague, le cheveu plat et l’haleine… revigorante.
Mais ça, c’était avant. Oui parce que depuis quelques mois, hey ! on fait fi de l’hiver qui s’en vient, fi des petits matins frisquets et fi fi brin d’acier des ours polaires, des yétis ou des pingouins qui paradent dans la maison. La raison d’un tel revirement de situation ? Magic Brioche, à la recette tellement si bonne qu’on braverait les stalactites les plus dodues pour aller en grignoter un morceau. Magic Brioche qui a été soigneusement mise au point cet été par Edgar-le-robot-de-cuisine et LaGB, comparant, testant, évaluant sans répit la qualité de la mie, l’évolution du pâton et le goût du French toast arrosé de bacon et de sirop d’érable, LeGB étant, lui, désigné goûteur officiel (ce qui n’était pas pour lui déplaire). Et cette fois, c’est prouvé, vérifié, statistiquement validé, Magic Brioche, ça marche ! Plus de soucis pour se lever**, on galope jusqu’à la cuisine et il ne s’agit plus que de se chamailler pour savoir qui aura la plus jolie part. Vous avez dit magique ? Indeed !
Et pour vous prouver que ça marche, hop ! la recette ! Pour une grande Magic Brioche – réveille-matin, il vous faut :
- 450 grammes de farine,
- 20 grammes de poudre d’amandes,
- 100 grammes de sucre,
- 5 grammes de levure de boulanger,
- 150 grammes de buttermilk (ou lait ribot),
- 3 œufs,
- 150 grammes de beurre mou (ou 100 grammes de beurre + 50 grammes de purée d’amandes),
- un peu de patience. Et beaucoup de gourmandise (c’est que la brioche réveille-matin, ça ne marche que si on est gourmands) (sinon, hé bien, il ne reste sans doute que le matelas éjectable) (horreur, malheur, carottes vapeur).
Il suffit de mélanger la farine avec la levure, le sucre et la poudre d’amandes puis d’ajouter les œufs un à un et le buttermilk. On pétrit cinq petites minutes, tout tranquillement, à la main ou au robot et puis on ajoute le beurre coupé en petits dés. On pétrit alors pendant cinq à dix minutes. La pate est assez collante, même après pétrissage (oh ! et puis elle fait scouic, scouic aussi quand on ajoute le beurre, c’est joli), pas d’inquiétude. On laisse lever pendant une petite heure ou le temps que la pâte double de volume. On pétrit à nouveau quelques instants, hop ! on place dans un moule en silicone, on laisse de nouveau lever une heure et on cuit 25 minutes à 180 degrés, en profitant des bonnes odeurs qui s’échappent du four.
On attend ensuite patiemment que Magic Brioche refroidisse un peu et puis on peut enfin se régaler. En se réjouissant à l’avance de n’avoir strictement aucun mal à se lever le lendemain matin (enfin, à condition qu’il y en reste au moins un bout, de Magic Brioche…).
*pour des raisons évidentes de paix des ménages, on taira qui du LeGB ou de LaGB joue les yétis de canapé.
** bon, en vrai, tous ces efforts ont été ruinés par l’entrée en scène de l’autre incontournable de l’hiver, la merveilleuse Magic Blanket (qu’il faudra qu’on vous présente). Depuis, on envisage à nouveau très sérieusement d’hiberner. Mais en compagnie de Magic Brioche, bien évidemment…
Merci Edgar…et la photo?
Comment yen avait plus?
Oops… Mais c’est que le petit-dej’ etait passe par la, aussi !
Tout à fait d’accord : et la photo ? (celle du haut est splendide)
Mmmhhh j’ai cru sentir la bonne odeur. Merci pour la recette !
Vivement celle de Magic Blanket. Avec photo of course
De rien !
Promis, Magic Blanket arrive
dans six moisbientot (des que j’aurai un peu de temps…). Avec de la jolie photo pour aller avec !Je me connais, je stockerais la magic brioche sur la table de nuit, et je mangerais depuis mon lit enroulée en nem dans la couette.
Donc ton réveille-matin, il marche pas si bien
C’est la ou MPC peut servir de contre-mesure: tu crois qu’elle n’irait pas piocher dans Magic Brioche sur la table de nuit ?