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Ca y est, l’hiver revient (joie et feu de bois dans nos petits cœurs)… Et avec lui son cortège de baleines qui jouent dans les vagues australiennes. Les premières ont été vues la semaine dernière dans les environs de Sydney. Et depuis, en bord de mer, tout un chacun guette qui une nageoire, qui des fanons, histoire de saluer les géantes revenues.

A Canberra, on n’a pas de côte. Mais on a des idées. Et un vrai hiver aussi (mais là n’est pas la question) (et puis, si on commence à vous causer pieds froids, matins frisquets, goutte au nez et brouillard, on n’a pas fini). A Canberra, on n’a donc pas de côte et pas non plus de baleine qui s’ébroue dans les vagues. Vagues qu’on n’a de toute façon pas non plus. Mais qu’à cela ne tienne ! Pas d’océan à portée de fanon ? On aura des baleines dans le ciel, voilà tout ! Allez, hop ! on s’y colle et que ça saute !

Voilà la seule explication qu’on puisse apporter à l’apparition de la Skywhale dans les cieux canberriens il y a deux semaines. Une drôle de bestiole monumentale, qui n’a de baleine que le nom. Parce que vous en avez beaucoup croisé, vous, des baleines à tête de tortue, affublées d’une douzaine de mamelles géantes en corolle et d’une queue façon plumes en éventail, les griffes en plus ? Oui, hein… Nous non plus. Pour tout dire, celle-ci est une grande première en termes de cétacée mamelu volant. Grande première plutôt très surprenante… Oui, une chose est sûre, la Skywhale ne laisse personne indifférent.

Depuis deux semaines et le premier vol de ladite bestiole, Canberra est en ébullition (on vous a déjà dit que la vie était calme à Canberra, non ?). La ville est littéralement coupée en deux. D’un côté, les admirateurs de l’œuvre, les conquis. Et de l’autre, forcément, les détracteurs, les systématiciens anxieux (par Toutatis et par Darwin, dans quel ordre on la colle, cette bestiole, hum ?) et les peu impressionnés. De quoi alimenter les conversations à la tea room mais pas seulement. Le Canberra Times en a fait ses choux gras et on en a entendu parler un peu partout… Et puis, tout bas, chacun s’interroge : qu’a donc cette drôle de tortue mamelue à voir avec Canberra, le centenaire de la ville, son statut de capitale australienne, le bush, l’œuf, la poule, le schmilblick ou l’immortalité du crabe, de la limace et du hanneton ? De quoi transformer certains en Sherlock d’opérette et surtout faire hausser moult épaules. Mais toujours pas de quoi se faire une idée du pourquoi ni du comment d’une telle œuvre…

Et nous ? Hé bien… On ne sait pas trop. C’est que la Skywhale n’a pas beaucoup volé jusqu’à présent et qu’on était bien trop occupés à couver nos miasmes hivernaux pour vraiment mettre le nez dehors… Dammit! Mais à première vue, toute bizarre autant qu’étrange qu’elle soit, cette drôle de baleine volante, on doit avouer qu’elle a une bonne bouille. Et qu’elle nous plait plutôt beaucoup. Ne reste plus qu’à aller la voir de plus près, pour son prochain vol… Enfin, si on arrive avant à faire leur fête aux virus… Damn you, winter!