Redback Mountain
(Celle-ci n’est pas australienne -heureusement ! mais coule une vie paisible à Bilbao)
Afin de se préparer un tant soit peu, le départ vers nos antipodes a été précédé d’une synthèse bibliographique d’envergure. Elément récurrent de cet état de l’art ? Nous allions débarquer dans un pays infesté de bestioles aussi sanguinaires, fourbes et retorses que venimeuses. Les nuits précédant le départ à proprement parler ont été peuplées d’horribles et terrifiants cauchemars mettant en scène araignées, serpents, scorpions, requins, crocodiles et noix de coco. Oui, tout ça en même temps : ici, les araignées nagent le crawl et les requins écument le désert sac au dos, ce qui ajoute rapidement une véritable paranoïa à l’angoisse première du touriste chair-fraîche-à-la-peau-tendre. Si le protocole variait d’une nuit à l’autre, le résultat demeurait identique : LesGB faisaient bien malgré eux connaissance avec l’un ou l’autre des contenus stomacaux des affreuses bestioles.
Nous avons donc débarqué à Sydney puis Canberra sur le qui-vive, guettant avec angoisse ces hordes d’araignées supposées nous épier dès le terminal, le sabre entre les crochets, frétillant impatiemment de l’abdomen, prêtes à croquer sans délai dans le délicieux quatre-heures fort démuni qui venait de leur être livré sur un plateau. Et puis… rien ! L’hiver est passé, nos angoisses aussi. Oh ! certes, les premières haies croisées ont été scrutées avec une attention soutenue, les terrasses de notre chez nous passées au peigne fin lors de notre emménagement mais tout doucement, l’extérieur n’a plus été considéré comme une suite ininterrompue de potentiels lieux d’embuscade.
Comme nous vous le disions la semaine dernière, l’été a enfin posé ses bagages à Canberra. Et qui dit été australien dit grosse chaleur, demandant de vivre fenêtres ouvertes à la fraîche pour espérer un petit courant d’air plus qu’appréciable. Forts des moustiquaires équipant fenêtres et baies vitrées, LesGB jouent les soirées portes ouvertes, gage assuré d’une brise aussi rafraîchissante que vivifiante. Mais gage également certain de visites inopinées… En trois jours, nous avons eu droit successivement à quatre perce-oreilles, trois fois plus gros que ceux croisés en France (nos cartilages auriculaires en frémissent encore), trois araignées sauteuses, sans doute totalement inoffensives mais qui ont tout de même péri par la main d’une tatane vengeresse et… sept limaces, aussi à l’aise sur carrelage que sur moquette (y a des chances qu’on en bave sévère ces prochains temps) ! Le Baygon tropicalisé va certainement devenir notre meilleur allié pour renforcer la protection erratique offerte par des moustiquaires un peu mal posées…
Si nos premières angoisses ont sérieusement fondu (heureusement !), il n’en reste pas moins que nous apprenons tous les jours un peu plus comment vivre dans un pays qui offre un panel si vaste d’animaux potentiellement mortels. Enfiler des gants pour jardiner, jeter un œil circonspect avant de poser la main ou la fesse sur une surface quelconque (cuvette des toilettes comprise), vérifier que les chaussures n’ont pas accueilli d’hôte indésirable pendant la nuit (LeGB souffle perfidement que les chaussures de LaGB ne risquent rien, protégées qu’elles sont par des émanations soufrées. Tssss !) deviennent progressivement des réflexes. Réflexes que nous souhaitons vains le plus longtemps possible… Nous ne sommes guère pressés de tomber nez à crochets avec les célèbres red back et funnel web spiders. Funnel web qui, horreur et purée de chou-fleur, peuvent vivre jusqu’à vingt ans. Yeurk !
Mmais quelle horreur cette photo!!! Je vais en faire des cauchemars toute la nuit prochaine!! Côté bestioles j’ai croisé dernièrement une scutigène de 12 cm dans mon rideau de douche!!! Au secours!!!!