The cold never bothered me anyway

(Zion National park, Utah, 01-01-2015)

Il parait que la première journée de l’année pose le cadre des 364 jours à venir. Si c’est le cas, on n’est un peu pas sortis des ronces. Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens qui, un premier janvier à Las Vegas, passent plus de temps à acheter des pulls qu’à cuver leur réveillon/charmer des machines à sous/observer la ville les yeux ronds comme des soucoupes ? Ben, nous, on en connait au moins deux…

On l’avait lu, on l’avait entendu, on l’avait prévu (enfin, qu’on croyait) (le doigt dans l’œil, l’omoplate, tout ça) : il allait faire fichtrement frisquet dans le Nevada, l’Utah et l’Arizona début janvier. On avait donc entassé consciencieusement dans la valise deux petits pulls et un manteau. Oh et puis une écharpe aussi. Enfin, un foulard. Léger, le foulard. Bonnet, gants ? Mais non, voyons, pour quoi faire ? C’est que l’hiver, ça nous connait. On vit à Canberra, nous, madame !

Evidemment, on a vite déchanté. Evidemment, on a vite frissonné. Surtout avec 19 heures de décalage horaire et 35 degrés de décalage thermique dans les quenottes… Alors on a jeté notre élégance innée aux orties et on a joué les Bibendum multicouches. Et on a tout de même rudement bien fait (peut-on en déduire que 2015 sera l’année de la logique chez les Chercheurs d’Oz ?) : les frissons de Las Vegas, finalement, ce n’était qu’un amuse-bouche…

Et c’est donc presque réchauffés mais bien incapables de mettre un pied devant l’autre sans battre des bras (la méthode multicouches, ça perturbe tout de même un brin l’équilibre) (l’avantage étant cependant qu’en cas de chute, on rebondit forcément…) (c’est LaGB-testé et approuvé sur plaque de verglas) qu’on a fini par rejoindre Springdale, première destination de notre mini road-trip presque polaire.

Il faut l’avouer, Zion National Park, sur le papier, on n’en attendait pas grand-chose. Sans équipement adéquat pour randonner en plein hiver (et ayant fait une croix sur le ski/les raquettes/toute activité pouvant potentiellement permettre à LaGB de se casser les dents/une cheville/un bras/rayez les mentions inutiles) (même en multicouches, il vaut mieux ne pas prendre de risques inconsidérés. LeGB est devenu prudent), Zion National Park n’était finalement qu’une halte bien pratique sur la route de Bryce Canyon.

Et on s’est donc retrouvés comme deux ronds de flanc un peu couillons quand on a entamé notre petit tour de parc. Le soleil se couchait dans les brumes, les parois rocheuses hésitaient entre l’or, l’ocre et le gris. Les randonneurs pliaient bagage, les daims et les oiseaux reprenaient possession des lieux. La rivière s’endormait dans les glaces du couchant, la neige craquait et il y avait comme un petit air de conte de fées qui flottait dans le brouillard. Les cactus se prenaient pour des sapins et les lutins du parc avaient pendu des guirlandes de glace à toutes branches. Bien vite, les premières étoiles sont apparues. Et elles étaient si proches qu’on aurait presque pu les enfouir dans nos poches. Enfin… Si on n’avait pas été trop occupés à réchauffer nos doigts gelés en soufflant dessus.

Un rudement bon burger plus tard (et une margarita rudement efficace aussi), on prenait connaissance de la météo pour le lendemain… Et il nous a fallu bien cinq bonnes minutes pour admettre que non, nous n’avions ni trop bu ni la berlue, il allait bel et bien faire -26 degrés au petit matin. Le style Bibendum avait quelques beaux jours devant lui !

 

7 thoughts on “The cold never bothered me anyway

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