Gare au possum…
Débarquer à Canberra, c’est risquer la triple pneumonie aux antipodes rester bouche bée devant la diversité de la faune poilue et plumée évoluant au cœur de la ville (et non, je ne parle pas des bipèdes) (du moins, pas présentement). Adieu mornes pigeons, adieu mignons moineaux (pas croisé la queue d’un seul piaf depuis notre arrivée), bonjour Madame perruches, cacatoès, peewees, tourterelles punk, magpies, etc.
Si les oiseaux foisonnent littéralement, pépiant, crissant, chantant, piaillant et râlant (ah non, ça, c’est moi !) à qui mieux mieux dès potron-minet, les mammifères ne sont pas non plus en reste. Chats et chiens, bien entendu, quoiqu’en moins grand nombre qu’en France mais aussi kangourous, en liberté sautillante à l’intérieur du jardin botanique. Pas de koalas, il fait trop froid (comme on les comprend !). Voilà donc quel était notre recensement de la faune locale jusqu’à récemment…
Précisément jusqu’à un certain soir de la semaine passée, quand l’appel du pub a retenti, aussi soudain qu’impérieux (il ne faut pas résister à l’appel du pub, ouh non !) (et ce même si les serveurs ne sont pas en kilt) (comme les koalas, ils auraient trop froid). Un soir, donc, où nous rejoignions vacillants gaiement nos pénates, une puissante odeur mêlant Epoisses rassis, chaussette macérée et nuoc mam corsé nous chatouilla agréablement assaillit sauvagement les narines. Un échange de regards goguenards plus tard, il fallut se rendre à l’évidence : le délicat fumet n’émanait pas de nos productions personnelles. Un œil aux alentours, pas de restaurant suspect, pas de poubelles à incriminer, rien. Uniquement cette pesante odeur…
Ah si ! les arbres pépient, c’est bizarre, non ? Plus l’heure des perruches, elles sont déjà confortablement installées sous l’aile. Mais n’empêche, ça pépie et ça gigote dans les branches. En y regardant de plus près, y a comme un chat, oui. Ca pépie, les chats ? Et puis, au fait, t’as déjà vu un chat se pendre par la queue, toi ? Hum ! étrange… Ouh ! J’ai la tête qui tourne, dis donc ! Si on rentrait cuver nos pintes dormir ?
Après vérification non alcoolisée le lendemain soir, point de chat pendu-qui-pue dans les arbres du quartier mais bel et bien des opossums, plus communément appelés possums. Aussi réputés pour leur si aisément reconnaissable fumet que redoutés pour leur légendaire sens du partage : ces délicates petites bestioles adorent nicher sous les toits, faisant ainsi bénéficier des familles entières d’un air délicieusement parfumé…
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