Monday, U2 Monday

Un concert de U2 à Sydney, c’est, en vrac…

-          notre premier stade olympique, l’ANZ Stadium, presque 12 ans d’âge et encore frais comme un gardon, offrant au regard d’une foule conquise par avance son entrée principale délicatement ornée de plumes de métal et son dôme tressant inlassablement des câbles d’acier à contre-ciel.-          une foule compacte, bon enfant, décontractée, incarnant à merveille la philosophie aussie : « No worries, mate! ». Ici, rien ne sert de courir en agitant les bras et mordant son voisin pour arriver le premier à sa place, oh non ! Ici, pour un concert débutant à 20 heures 45, dans un Stadium où sont attendus plus de 100.000 fans en délire, on (l’Australien, le Chercheur d’Oz avoue son désaccord le plus profond pour le coup) arrive sans se presser avec son cheval son grand chapeau aux environs de 20 heures 30, pour les plus impatients.

-          un petit clin d’œil, au  détour d’une allée nichée tout contre le dôme du Stadium, d’une ville dont nous n’avons encore pour seule image que cette ligne de gratte-ciels sagement alignés sur l’horizon.

-          un cœur qui oublie tout par un coup quelques battements, follement emballé qu’il est à scruter la scène sur laquelle s’avancent maintenant Bono, The Edge, Adam Clayton et Larry Mullen Jr, Space Oddity résonnant dans un ANZ Stadium brusquement muet puis tout aussi soudainement pris d’une frénésie assourdissante de joie et d’impatience mêlées.

-          des cordes vocales maltraitées à en friser et un siège réduit en allumettes à force d’y sautiller et d’y trépigner. Le tout ponctué de quelques petites quintes de toux incrédules, cherchant à retrouver une certaine contenance, petits bruitages quelque peu réprobateurs très rapidement noyés sous une nouvelle vague d’applaudissements, de chants et de frétillements.

-          une scène évoquant tour à tour un char d’assaut que n’aurait pas renié la Fédération du Commerce, un oliphant échappé de la Terre du Milieu ou un nudibranche pourpre et orangé flottant paresseusement dans un Stadium mué en fond benthique.

-          des larmes qui coulent à flots à l’évocation, pendant Sunday, bloody Sunday, de la Révolution Verte iranienne puis lors de hommage à Aung San Suu Kyi, rendu à la lumière tremblotante d’une myriade de lanternes frappées du sigle d’Amnesty International.

-          l’ancrage encore un peu plus évident d’une petite certitude incontournable : malgré tout, la plus belle version de Miss Sarajevo n’est pas l’originale mais celle-ci :

-          des spectateurs qui, enfer et purée de chou-fleur, catastrophe et clou de girofle, partent pour bonne part avant la fin pour ne pas subir les bouchons de sortie de stade… WTF ?!

-          un retour dans nos pénates à quatre heures du matin, littéralement rincés mais plus que ravis. On y retourne quand, dis ?

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