Et pendant ce temps-là, à Canberra…

S’il y a un détail pas forcément très agréable que les micro macro-sillons tracés ces derniers jours à travers les New South Wales ont mis à jour, c’est le peu de cas que font nombre d’Australiens de leur capitale administrative. Canberra et ses habitants n’ont guère bonne presse et l’œil de l’interlocuteur est parfois plus que goguenard lorsqu’il s’aperçoit que votre fringant destrier est caparaçonné aux couleurs de l’ACT. La ville est fréquemment perçue comme un lieu sans vie ni intérêt aucun, y être muté tient de la pire des punitions, d’autant plus que les habitants sont surnommés « pubes » par le reste de l’Australie. Pubes ? un diminutif de « public servants » mais aussi et surtout pubis… De là à dire que Canberra pue du… turlututu chapeau pointu, il n’y a qu’un poil pas, r(aie)égulièrement franchi.

Et pourtant… Si Canberra ne peut rivaliser avec ses grandes sœurs métropoles, notre douillette capitale toute tranquille mérite elle aussi ses lettres de noblesse (sauf pour le shopping, faut pas non plus pousser Mémé dans les Franprix). La ville n’a certes quasiment rien de l’image associée d’ordinaire à une capitale et il faut bien avouer que le premier contact peut s’avérer pour le moins désarçonnant (une capitale dont l’aéroport n’est même pas encore international, avouez que ça ne court pas les tarmacs). Mais une fois la première déconvenue surprise passée, il n’est guère difficile de lui trouver du charme : comment ne pas être conquis par ce patchwork urbain verdoyant, regorgeant de magpies sanguinaires chants d’oiseaux et permettant de passer en dix minutes à peine des buildings au bush ?

Entre les virées sur la côte et les randonnées, décision avait été prise, durant ces vacances, de profiter un peu plus d’une capitale que nous abandonnons plus souvent qu’à notre tour dès le samedi matin venu (le vendredi soir, c’est pub, donc hors de question de se carapater dès la semaine achevée. On en revient toujours à l’essentiel aux traditions, finalement !). Au menu de ces petites flâneries ? Le National Museum of Australia (l’architecture du bâtiment vaut à elle seule le déplacement et la Gallery of First Australians fourmille d’informations, témoignages, explications passionnantes et nécessaires sur la culture aborigène), la Royal Australian Mint dont on vous parlera plus en détails dans quelque temps et une après-midi de lecture/photographie (à votre avis, quelle activité pour Le/aGB ?) sur les bords du Lake Burley Griffin, au milieu des pique-niqueurs de presque Nouvel An, engagés dans d’haletants combats de cartes ou se défiant au lancer de miettes aux mouettes, toutes et tous admirant du coin de l’œil les courageux cyclistes et pagayeurs arpentant rives et lac. Petits moments délicieusement tranquilles, fort appréciés entre deux balades fournies en souffle coupé, petits moments auxquels il nous faudra apprendre à accorder plus de temps…

Prochaine étape de notre croisade pour la réhabilitation de nout’capitale ? Aller jeter un œil aux expositions temporaires qui pullulent dans les divers musées de la ville, enfin nous rendre à Old Parliament House et Parliament House, nous lancer dans notre premier tour en kayak sur le lac et arpenter le city centre, l’œil rivé au viseur.

Et ensuite, on s’offrira une bouffée de grande ville, hein, dis ? Non parce que bon…


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