Mon Papaw à moi est une vraie crème
(Foi de Thèse, avec Papaw, teint de rêve garanti !)*
Mon Papaw à moi est une vraie crème
Il fait partie des remèdes miracles
Queensland, années 1880. Thomas Lucas, docteur en médecine, botaniste et naturiste naturaliste de son état, tombe en arrêt et en amour devant un papayer. Il en est sûr, la papaye, c’est la vie ! Pour démontrer la justesse de son hypothèse, il entreprend de traiter des patients à l’aide de décoctions de fruits fermentés. On qualifie ses idées d’élucubrations, on se gausse, on ne lui permet pas de mener à bien ses expériences au sein des structures hospitalières ? Qu’à cela ne tienne ! Lucas ouvre à Brisbane son propre hôpital, the Vera Papaw Hospital. La règle incontournable de l’établissement ? Par la papaye et seulement par elle soigné tu seras.
En 1906, l’entêté docteur met la dernière main à la formulation du baume qui le rendra célèbre, le Lucas’ Papaw Ointment, décrit comme particulièrement efficace pour soulager tout à la fois brûlures et coups de soleil, coupures, piqures, ampoules, érythèmes fessiers et autres éruptions cutanées. En quelque sorte, la panacée universelle mise en flacon, quoi…
Si la mort de Lucas en 1917 signe la fin de l’hôpital à la papaye, le baume, lui, continue son petit bonhomme de chemin, la recette ayant été transmise aux descendants. Et le petit tube rouge à l’effigie du Vera Papaw Hospital commence à voyager à travers le monde, vantant une formulation inchangée, garantie d’efficacité ainsi qu’une fabrication locale et l’utilisation de papayes australiennes uniquement.
Canberra, 2011. LaGB, docteur en grelucheries et peau très sèche de son état, tombe en arrêt et en amour devant un petit livre tube rouge au détour d’un rayon de pharmacie. Elle en est sûre, le Papaw Ointment, c’est la vie ! Pour démontrer la justesse de son hypothèse, elle entreprend d’acheter un tube de papaye fermentée. On se moque de sa lubie, on lui promet bubons et merveilles furoncles, on lui imprime préventivement les coordonnées de tous les dermatologues de Canberra ? Qu’à cela ne tienne ! LaGB hausse les épaules et se tartine allègrement de baume magique.
La règle incontournable de l’expérience ? Les doutes au placard tu mettras mais le miroir fébrilement tu scruteras car bubons scrupuleusement tu guetteras. Les autres consignes d’une expérimentation papawienne réussie ? Une peau très douce le lendemain tu constateras et le baume aussi sec tu adopteras. A l’odeur sucrée un peu lourde et à la texture collante très vite tu t’habitueras. Moustiques sanguinaires, froid mordant, soleil violent ou chaussures rebelles tu nargueras car sans répit tu chantonneras « Mon Papaw à moi est une vraie crème… ».
LaGB, ayant appliqué à la lettre les consignes sus-citées, ne s’est que rarement jamais autant pavanée que le premier matin ayant suivi l’application du merveilleux baume centenaire. D’autant plus qu’à 4 dollars le tube, le Papaw magique dorlote aussi les portefeuilles… L’hypothèse du bon docteur Lucas était plus que juste, le plastique la papaye, c’est fantastique (et le caoutchouc super doux) !
* on notera au passage que le sens du jeu de mots déplorable n’épargne pas non plus l’ovin chafouin de la troupe…