Tombé du nid
(Mais quel bazar sur cette paillasse !)
On croise parfois de drôles d’habitants au détour d’un labo ou d’une serre quand on travaille en Australie. Certains à en sentir les cheveux se dresser sur la tête, la nuque picoter et le dos frissonner, d’autres à en fondre de tendresse et à balbutier une litanie ininterrompue de « Oh ! That’s so cuuuuuute! » en agitant les mains et en roulant des yeux ravis.
Hier après-midi, point de brown snake se dorant la pilule ou de red back jouant les couturières sous couverture. Non, hier, les bestioles peu engageantes avaient laissé leur place d’animaux remarquables, se faisant voler la vedette par le plus trognon des habitants de Black Mountain. Le bruit s’est répandu comme une trainée d’acide de poudre dans les couloirs qu’un jeune sugar glider avait été recueilli, jeté à bas de son arbre, en pleine sieste (sacrilège et chêne liège !), par un coup de vent un peu plus enthousiaste que les autres. Il se chuchotait même entre deux centrifugeuses que le si mignon marsupial daignerait se laisser prendre dans la main, pour peu qu’on fasse preuve de calme et de douceur.
Ni une ni deux, les pipettes ont volé, les tubes ont valsé, la blouse a chuté, LaGB a sprinté… Et est arrivée dans le labo indiqué, ventre à terre et essoufflée, pour couvrir de gouzi-gouzi aussi silencieux qu’extatiques cette minuscule boule de fourrure brutalement tombée du nid. Une toute petite boule de poils si douce, soyeuse, légère comme un mirage. Une petite boule de poils qui lève le nez (qu’elle a tout rose et délicat) quand on la prend dans la main, qui vous fixe de ses grands yeux ensommeillés, soupire tout doucement puis se rendort, une petite patte griffue délicatement posée au creux de la paume qui lui sert de hamac. Une trentaine de grammes nichés dans la main, confortablement installés, se remettant de ses émotions à l’aide d’une bonne sieste réparatrice, devant un parterre conquis, attendri, ému, enamouré. Public enamouré, effectivement, mais pas moins scientifique pour autant, discutant stratégie évolutive et pouce opposable, positionnement et anatomie des membranes de vol. Public parfois interrompu par un petit soupir de bien-être de l’heureux propriétaire de patagiums rétractables.…
Après une pesée en bonne et due forme, un peu de repos et un petit remontant (une poire dévorée avec bonheur), la mascotte d’un jour a retrouvé ses quartiers boisés à la nuit tombée. Et LaGB a jeté son dévolu sur cet adorable possum de poche, au grand désespoir du LeGB qui voit se profiler nombre de balades à la tombée de la nuit entre les eucalyptus de Black Mountain, balades agrémentées de petits couinements ravis à la moindre ombre sur une branche… Plaignez-le, les gens !
Hiiiiii il a l’air trop mignon! (et C. d’ajouter « la chance, j’aimerais bien qu’on recueille un petit possum » et oui il s’avère que mon amoureux est encore plus gaga que moi des animaux…) Sympa l’arrière plan « j’ai le même à la maison » Bonne nuit! (ah et je me lance le défi de répondre à ton mail en moins d’1 semaine! ah ba demain donc
C’etait vraiment extraordinaire (et je n’etais pas la seule a etre gaga, ca rassure un peu…). J’etais surprise d’en voir a Canberra mais apparemment, il y en a pas mal. Surement aussi vers chez vous. Vite, a la chasse au possum volant !
(Pour la paillasse, j’etais tres fiere de trouver plus encombree que la mienne ^_^ On a les bonheurs qu’on peut !)
Rhoooooooooooo
Trop mignon!!!!!!!!!!
N’est-ce pas ! Je l’aurais volontiers glisse dans ma poche, surtout sans Gros Matou Gras a la maison…
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