Une révolution
(Circular Quay, Sydney, NSW, 09-04-2011)
Il y a un an, quelques mots découverts au matin déverrouillaient le portail à projets un peu fous. Et il fallait se frotter les yeux, se pincer très fort, lire, relire et relire encore pour être sûrs de n’avoir pas pris ses envies pour des lanternes.
Il y a un an, une fois la missive surprise traduite une douzaine de fois (juste pour être bien sûrs, hein !), nos cœurs se lançaient ventricules à terre dans une chamade menée tambour battant, palpitants de joie à nous en friser les moustaches.
Il y a un an, notre Australie se dépouillait soudainement de ses atours de douce rêverie. Mais gagnait au même instant ses galons de possible pas si dingue. Les plans les plus fous se dessinaient aux comètes, nos semelles se sentaient pousser des ailes et nos neurones battaient gaiement le bush.
Il y a un an, et pour quelques semaines, le quotidien se teintait d’étrangeté, de si, de peut-être, de pourquoi pas et de tu crois que. Chaque instant se piquetait un peu plus d’espoir, de ces espoirs fragiles qu’on camoufle précieusement, petites choses vacillantes jalousement protégées, couvées d’un petit œil anxieux.
Il y a un an, une montagne d’appréhension établissait ses quartiers sur une paire d’épaules qui avait bien peur de fléchir. Et peut-être encore plus peur de s’empêtrer dans une mélasse de bafouilles incompréhensibles.
Il y a un an, une question métaphysique prédominait : « Comment dit-on ‘allo ?’ en anglais, au fait ? ».
Il y a un an, l’hémisphère Sud nous tendait à nouveau les bras et l’aventure nous couvrait d’œillades. Nos rêves les plus doux s’épinglaient sur le fil d’un coup de téléphone à venir et nous amassions trèfles à quatre feuilles et chants de coucou en petites montagnes de porte-bonheurs, juste au cas où.
Une révolution plus tard et à quelques milliers de kilomètres près, la chamade n’a pas faibli, elle refuse même catégoriquement de dire son dernier mot Jean-Pierre. Notre Australie devenue quotidienne n’a de cesse de nous emberlificoter dans un somptueux tissage mêlant savamment découvertes, émerveillements et repères tendrement chéris. A ne plus vraiment savoir ce que c’était, de ne pas vivre down under…
hihihihihihihihi donc finalement tu n’es pas déçut de ne pas être à Nancy? (oui oui j’en doutais, bien sûre :-p )
Ces derniers jours, je crois qu’on a (presque) aussi froid qu’a Nancy mais avec les kangourous, ca change tout… Donc non, pas decue du tout, du tout, du tout !
Deux paires d’épaules valent mieux qu’une pour porter le monde. Et les rêves encore plus.
Voilà une pensée émue de la part d’un qui n’en finit pas de rêver.
Et un merci non moins emu de la part de deux a qui tu manques beaucoup. C’est doux de te lire.
Je lis à l’envers, du plus récent au plus ancien. Donc voilà pour aujourd’hui. Merci pour mon petit trip régulier en Australie. C’était bien. On va où après?
Et je reponds a l’envers aussi ! Apres ? On va sur la Great Ocean Road, on retourne a Sydney et puis on prepare l’hiver aussi