« L’Hémisphère Sud, nous, ça nous connait ! Et pas qu’un peu, voyez-vous : à nous deux, nous comptabilisons pas moins de 33 ans de vie sous l’Equateur. Alors, bon ! faut pas s’imaginer qu’on va s’émerveiller si facilement. Non mais ! En plus, c’est d’un surfait, de s’exclamer ainsi sans arrêt…. Tsss ! »

Voila bien une argumentation que nous ne sommes pas prêts de faire nôtre ! Car si, effectivement, nous totalisons plus de 33 années de vie à proximité du Capricorne tropical, les raisons de pousser des petits cris ravis et suraigus foisonnent dans notre nouvelle vie. Qu’il s’agisse de découvertes ou de retrouvailles, nous ne boudons pas notre bonheur et ne ménageons pas nos cordes vocales à nous retrouver dans un environnement qui nous parait somme toute fort familier, même si totalement inconnu.

Et c’est donc avec un plaisir non dissimulé que nous avons salué nos premières roussettes australiennes, ravis de contempler à nouveau des silhouettes perdues de vue pour l’un depuis la fin de vacances malgaches, pour l’autre depuis un départ de Calédonie.

Cette première rencontre, due, par le plus grand des hasards, à un lever de nez destiné à évaluer les risques de giboulées de septembre, a mis fin à quelques douces illusions : à notre grand dam, il semblerait qu’il faille se résigner, nos comportements et réactions peuvent facilement se prévoir… En effet, à la vue des roussettes, deux exclamations ont simultanément fusé :

-          « Tu crois que c’est bon en cari ? Faudrait qu’on essaie »

-          « J’aimerais bien en apprivoiser une. Tu serais d’accord ? On l’appellerait Rourousse et elle dormirait pendue au plafonnier de la chambre ^.^ » (toute similitude avec un gros matou gras existant ne serait pas pure coincidence…)

Est-il nécessaire de préciser les auteurs respectifs de ces pensées aussi sensationnelles que fracassantes ?

* titre capillotracté, c’est vrai. Pour les non créolophones, bat un carré, c’est aller se balader. Les roussettes étant des ‘‘fruit bat’’, le jeu de mots (excessivement laid, certes) me tentait trop. On mettra ca sur le compte d’une journée très bien remplie…