Une mission pour Plumeau Agile ?
A l’approche du week-end, petites annonces et affiches sauvages fleurissent un peu partout, proposant aux uns et aux autres de faire un petit tour par tel ou tel garage sale. Autre pays, autre culture, autres mœurs, certes mais quand même, quelle drôle de coutume que de vouloir dévoiler aux yeux du premier venu son capharnaüm poussiéreux… Comme Mimine et son tonton Marcel de mari, lors de leur séjour sur la Golcôsse, vous avez d’ores et déjà remarqué que les magasins affichaient en vitrine la nécessité d’un grand ménage de printemps, placardant de grandes affiches « Sale » un peu partout. Mais que ce phénomène touche également les particuliers et soit même élevé au rang de sortie traditionnelle du samedi, voilà bien de quoi vous laisser comme deux ronds de jelly…
Tout à la fois très intéresses par ce phénomène fort déconcertant et plutôt méfiants (faudrait voir à pas se retrouver avec un plumeau dans les mains à l’insu de votre plein gré, hein !), assumant votre statut de grands explorateurs sans peur et sans reproche, vous partez un samedi en début de matinée, direction un garage sale à quelques rues de chez vous. Impossible de rater la maison, vu la quantité de voitures garées a proximité. L’Australien semble avoir le ménage communautaire, notez-vous discrètement sur votre cahier de manips carnet de découvertes…
« Tu crois qu’on pourrait leur proposer des samedi ‘maison sale’, dis ? On fournit les bières contre un nettoyage de vitres, ça pourrait être plutôt chouette, non ? »
NDLGB : dialogue de pure fiction, il va sans dire que votre logement irrite la rétine tant il étincèle de propreté. Ou presque. Qui a murmuré que votre rétine était hypersensible ?
Devant ledit garage, une télé trône sur la pelouse, discutant de la pluie et du beau temps avec une bibliothèque et un vélo. Le grand ménage semble donc avoir commencé et même battre son plein. Fiouh ! les rôles ont déjà dû être distribués… Ca cause, ça rit, ça bruisse à l’intérieur. Z’ont pas l’air d’avoir le ménage triste, dis donc ! Rassurés, vous entrez enfin dans l’antre de la bête ménagère… et cherchez en vain toute trace de poussière, toile d’araignée ou chiffon en pleine bataille.
Si le garage est loin d’être sale, il est également loin d’être vide… Reprenant vos esprits et délaissant votre français trop collant pour votre anglais flageolant, vous comprenez enfin qu’à défaut de décrire l’état de propreté du lieu, le garage sale vous promet des achats à petit prix, une brocante home made, les biscuits en prime. Pris d’une frénésie certaine à l’idée d’avoir échappé à une attaque de plumeaux vengeurs (vous délaissez trop souvent leur collègue installé chez vous, le plumeau a l’esprit corporatiste et revanchard), vous vous surprenez à farfouiller un peu partout, de caisses de DVD en étagères de livres, jetant un œil aux chaussures et scrutant attentivement l’état des meubles proposés, tout en discutant avec les maitres des lieux, à qui vous ne révélerez pour rien au monde votre bévue première…
Vous repartirez les bras chargés de livres, de magazines de cuisine et de DVD, de quoi commencer à remplir vos tout nouveaux meubles. Et vous vous surprendrez, le jeudi matin suivant, celui d’après et d’après après, à éplucher les petites annonces, à l’affût du moindre garage sale à visiter. Vous voilà vous aussi pris par le virus, preuve s’il en est que vous vous adaptez fort bien aux coutumes locales !