A vos marques, prêts, palétuviers !
(Inskip Point, QLD, 10-09-2011)
A Inskip Point, les racines de palétuviers poussent en rangs serrés, envoyés spéciaux des troncs qui somnolent un peu plus loin à l’ombre des filaos, taillant une bavette alanguie avec quelques palmiers tout aussi nonchalants. Et toutes ensemble, elles jouent les périscopes de bord de plage, surveillant qui la marée montante (sortez les tubas !), qui les promeneurs pas très vaillants du dimanche matin, rescapés titubants d’agapes un peu trop joyeuses (planquez les jeunes pousses !). Les plus aguerries sont chargées de guetter l’arrivée des 4×4 qui filent pot d’échappement à terre en direction des bacs qui les mèneront jusqu’à Fraser Island et ses dunes-terrain de jeu, veillant à la santé mais aussi à la bonne conduite de leurs subalternes : hors de question d’aiguiser ses pointes pour attenter à la vie d’un pneu, ce ne serait pas digne d’un palétuvier.
On ne se bouscule pas au portillon pour ce poste précis, chez les racines aériennes… C’est que ce n’est pas un poste de guet de tout repos : parer aux coups de volant intempestifs n’est pas un jeu de racine née de la derniere marée, toute échasse qu’elle soit, qu’on se le dise ! Et ce sont donc les plus gradées qui s’y collent, gérant flux et reflux de leurs petites troupes racinaires et aérifères d’une main de maitre. Qui a dit que les palétuviers avaient la belle vie, à lézarder sur la plage du matin au soir ?