Attention, article concentré en grelucheries et billevesées, des bandits femelles !, allergiques s’abstenir !

Quand vous apprenez que partir vous installer en Australie signifie renoncer aux deux mamelles de votre vie que sont H&M et Monop’, l’euphorie ressentie de prime abord retombe très brusquement et laisse sa place a une morosité glacée d’effroi. Vous envisagez immédiatement de vous procurer une corde pour vous pendre mais réflexion faite, vous décidez que non, vous n’êtes pas uniquement futile (quoique) et qu’un défi pareil, ça se relève avec panache, foi de greluche !

Qui dit greluche, dit cupcakes, il parait que ça va de pair. J’aurais plutôt dit choucroute…

Une fois le premier désarroi surmonté, vous passez à l’action, fermement convaincue qu’un stockage conséquent de produits de nécessité incontestable (liste non exhaustive : robes, sandales, tuniques, foulards, blouses, boucles d’oreilles, jupes et colliers) devrait vous sauver la mise. Las, mille fois hélas ! L’homme de votre vie refuse catégoriquement (le fourbe) de vous céder la totalité de l’espace des deux valises qui vous suivront dans vos nouvelles aventures. Hors de question qu’il parte sans caleçons, T-shirts ou chaussettes… C’est quand même pas si nécessaire que ça, si ? Bon, OK, monstre sans coeur rabat-joie.

De nouveau désespérée, vous décidez de faire contre mauvaise fortune bon cœur et partez la mort dans l’âme valise légère (seulement 6 paires de chaussures, quelle horreur !), prête à accorder le bénéfice du doute à la grelucherie australienne.

Malheureusement, Canberra n’ayant de capitale que le nom, vous voilà pleurant des larmes de sang à la vue des vitrines proposées… Une crise de panique et d’hyperventilation plus tard, vous retrouvez quelque peu vos esprits, fort aidée en cela par une camisole de force des plus seyantes. Entretemps, vous avez essayé de retourner à la nage vers des contrées plus hospitalières vestimentairement parlant mais les requins et autres salty crocodiles ont eu raison de votre entêtement.

Catastrophe et clou de girofle ! Il va falloir vous dépatouiller autrement pour assouvir votre addiction chiffonnesque… Heureusement, vous entendez rapidement parler de lieux magiques, merveilleux, idylliques, ayant pour nom Melbourne et Sydney (apparemment, vous n’êtes pas la seule à vous morfondre). Vous prendrez donc votre mal en patience en attendant de pouvoir courir toute nue dans les prés assouvir vos pulsions modesques.

Une fois rendue dans ce qui promettait d’être un lieu de perdition, vos yeux ne cessent de bondir de vitrine en passantes, de chaussures en sac à main, de vernis à ongles en broche fleurie. Mais vous resterez étonnamment raisonnable, ne ramenant que des photos de ce court séjour. Il faut l’avouer, certains paramètres indépendants de votre volonté ont leur part de responsabilité dans votre comportement ascétique : la boutique au détour de laquelle vous êtes tombée en pâmoison devant de superbes Doc Martens à pois, la paire de chaussures plus qu’incontournable par essence, la boutique, donc, était fermée… Une telle malchance ne peut être due qu’a un maraboutage de force 10 sur l’échelle de Moussoubomaban, pensez-vous tétanisée, avant de jeter un œil à votre montre. Finalement, à 22 heures 30 passées, c’est pas sorcier que le rideau soit tiré, non ?

Autre raison de votre calme olympien ? Vous avez réussi, au prix de moult efforts, à dénicher une ou deux antres greluchesques dans votre petite capitale. Et en êtes repartie avec quelques doux accessoires vous permettant d’attendre en trépignant, la bave aux lèvres, comme la petite peste que vous savez parfois si bien être le plus sereinement possible le mois de décembre, sa visite programmée à Sydney et son Boxing Day…