Une histoire de [u]

(Ù suis-je ? Ù vais-je ? Mais que tut ça est donc bugrement compliqué, tut par un cup !)

Il est un fait indéniable, que toute la mauvaise foi du monde ne pourrait totalement masquer. Oui, force est de l’avouer (même du bout des lèvres), en quelques presque dix-huit mois de pratique quotidienne et intensive, la langue de Shakespeare Skippy nous a joués quelques tours diantrement pendables. De quoi nous assurer une certaine renommée sur nos lieux de travail respectifs et de quoi ravitailler plus souvent qu’à leur tour les collègues en fous-rires tout frais…

Mais, tout venant à point à qui sait attendre, la revanche des bloody Froggies a enfin sonné, le fou-rire a changé de camp. Comment ? Par la grâce d’une collègue préparant un voyage en Europe qui, dans quelques mois, la mènera en France et ce pour plusieurs semaines. Histoire de mettre toutes les chances de son côté pour amadouer les grumpy Frenchies qui là-bas, semble t’il, courent autant les rues que les grenouilles, les bérets et les baguettes de pain, elle (nous l’appellerons J.) a décidé d’apprendre quelques rudiments de français. Ou plutôt, de rafraichir les souvenirs qu’elle a gardé des cours suivis en high school, il y a fort longtemps de cela. Et quoi de mieux pour se refaire l’oreille que tailler le bout de gras avec la Frenchie à disposition en bout de paillasse, hum ?

Et c’est ainsi qu’un radieux mardi matin, J., toute contente de causer en français, entreprend de vous raconter par le menu son week-end et surtout, surtout de vous expliquer les raisons de son absence de la veille. Oh, un bête torticolis, rien de très méchant. Et pour autant, tout de même, rien de très risible non plus, s’insurge t’elle en vous voyant soudain hoqueter de rire, emportée par un véritable torrent de larmes. C’est que J., comme nombre d’Australiens, a bien du mal à différencier les « ou » des « u », les premiers se retrouvant prononcés comme les seconds. Une mini-mistake aux conséquences diantrement loufoques lorsqu’il s’agit d’avoir mal au cou… Car donc, oui, J. avait donc très mal au « cu » ce fameux lundi, violent mal de « cu » heureusement soulagé par un très bénéfique massage de son mari. Tendre mari, donc, s’étant vu gratifier, suite au dit massage si bienfaisant pour le pauvre « cu » si tendu, de vibrants, reconnaissants et innombrables « merci beaucup ». Une traduction plus tard, ponctuée de nouveaux hoquets de rire, voilà J. rouge coquelicot… Ruge coquelicot même  et tut par un cup bien decidée à ne plus du tut dubler ses curs de français de discussions en but de paillasse. Beaucup trop risquu risqué !

Et une victoire de Canard LaGB, une !

7 thoughts on “Une histoire de [u]

  1. Lucie

    Les relations interculturelles dans toute leur splendeur :) Donner des petites lecons de langue, c’est toujours interessant. Je vis avec un anglophone qui ne parle aucun mot de francais mais qui a decide de s’y mettre un peu…c’est vraiment drole :)

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    • lagrandeblonde Post author

      J’aime beaucoup les sessions « apprenons une expression » qu’on se fait regulierement avec certains collegues. C’est tres chouette de pouvoir partager ainsi et puis, certes, c’est sujet a fous rires aussi !

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  2. Juliette doesn't know

    Ahhhhhhhhhhhh trop fort! C’est vrai que j’y repense et je me suis tapée de ces hontes avec mes mots mal prononcés ou ces fameux faux-amis de saleté de mots qui veulent dire autre chose dans notre belle langue…. mais c’est comme ça qu’on apprend car crois moi la J elle pas prête de refaire l’erreur ;)

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