Forever and a day
(I’m planning not to plan ahead, I’m planning not to plan too much)
Se plonger dans ces deux jours en soupirant d’aise. Se laisser submerger par la fatigue pour mieux l’apprivoiser et se blottir dans le cocon tranquille des heures à venir.
Déguster un verre (ou trois) de moscato en regardant filer les nuages. Rire de la bruyante symphonie des magpies qui se chamaillent. Et se lancer sur un coup de tête dans la préparation de quelques litres de sauce tomate maison.
Découvrir enfin le Farmers’ market et repartir les bras chargés de tomates vertes, de pêches et de fromage, d’épices, d’olives et de sourdough. Préparer d’ores et déjà une liste longue comme deux bras de merveilles à tester dès la semaine prochaine.
Se réveiller au petit jour, s’installer dans le backyard pour saluer le soleil qui se lève, les mains serrées sur une tasse de thé fumant. Se plonger dans un cahier de recettes fait de bric, de broc et de pages volantes et se décider pour des madeleines et des crumpets. Avoir juste assez d’œufs pour ces deux recettes et y voir comme un signe : décidément, les madeleines s’imposent. Et tant pis si l’on n’a que des moules à muffins… Préparer les pâtes en se régalant du chant des martins qui piaillent de joie dans les eucalyptus. Et puis laisser reposer madeleines et crumpets en devenir deux heures durant. Et s’octroyer pour le coup une longue sieste aussi méritée qu’improvisée.
Se laisser vagabonder un peu, perdus dans les promesses des prochaines vacances à venir. Et des suivantes également. Inaugurer un nouveau calepin et fourmiller d’idées.
Visiter (enfin) l’exposition Renaissance, oublier le brouhaha de la foule qui se presse et se laisser emporter par les toiles. Puis se perdre dans la galerie des arts aborigènes et maoris. Se promettre que chaque week-end non vadrouillé sera dorénavant l’occasion d’une visite de musée.
Ecouter tonner l’orage, observer le ciel se renfrogner et guetter les premières gouttes. Compter un, deux puis bien vite quelques dizaines de grêlons furieux. Se sentir désolés pour les pauvres galahs qui fuient d’arbre en arbre et se répandent en petits piaillements scandalisés.
Voir passer deux limaces et un millepattes sur la moquette. Hausser un sourcil et se demander si cette drôle de compagnie s’en va enterrer une quelconque feuille morte. Les remettre dans le jardin d’une pichenette et s’offrir pour la peine un peu de Prévert.
Remettre les courses aux calendes grecques et (re)devenir gastronomes aventuriers du placard. Faire preuve d’une ingéniosité et d’une inventivité certaines et rire des résultats obtenus, parfois quelque peu…avant-gardistes.
Jeter un œil par la fenêtre et hésiter devant le ciel redevenu si bleu. Puis hausser les épaules, farfouiller dans la pile de films qui attendent depuis si longtemps d’être vus et fermer les stores. S’installer confortablement dans le canapé en prétendant entendre la pluie tambouriner sur les vitres.
Construire une forteresse de crumpets et la prendre d’assaut à grands bombardements de confiture de tomates vertes et de toffee.
Lire, installés au soleil, bercés par le ronron de la tondeuse du voisin. Et, du bout de l’oreille, écouter pousser les tomates. Faire la chasse aux chenilles qui croquent goulument le moindre petit bout de chlorophylle qu’elles peuvent se caler sous la dent.
Tirer à la courte paille un vernis à ongles dans une collection qui s’étoffe follement et bien vite agiter des doigts parés de vert fluo et de fleurettes. Sourire par avance en imaginant les yeux au ciel que ne manqueront pas de lever certains collègues.
Effectivement, c ‘est un chouette état d’esprit…
Merci ! En
vieillissantgrandissant, on apprecie tous les deux de plus en plus ces petits instants de rien qui font tant de bien…Bienvenue chez nous !
La douceur de vivre… le suspens me ronge, je ne puis tenir : quelle fut donc l’heureuse elue de la couleur de tes ongles?
Question existentielle, effectivement ! C’etait celui-ci mais, si la couleur est fort sympathique, une matinee en serre a suffi a en venir a bout. Dammit!