Let me swing among those stars

(Huskisson, NSW, 11-03-2012)

Un dimanche soir à Jervis Bay. Il fait doux, peut-être un peu frais mais il suffit juste de se serrer un tout petit peu plus fort l’un contre l’autre pour faire fi des quelques degrés manquants. Ca a du bon, les degrés qui se carapatent le soir venu…

Les grillons trillent à cœur joie, l’air embaume l’eucalyptus et la marée qui monte, qui monte. La brise ébouriffe les branches, les brins d’herbes et le toupet plus si bien coiffé des quelques mouettes qui rechignent encore à mettre une tête sous l’aile. Les étoiles clignotent, scintillent et filent, quelques petits nuages passent au loin, l’air de rien. Tout au bout de la baie, le phare de Point Perpendicular clignote lui aussi, férocement, à s’en endolorir les ampoules.

On se perd à la recherche de la Croix du Sud, en guettant du coin de l’œil les dauphins qui aiment traîner le bout de leurs nageoires dans les eaux du port le soir venu. Et puis, soudain, sur l’horizon, on remarque comme une flaque de lumière ondulante, un peu ovale, qui hésite entre le grenat et l’orange profond…

-Tiens, tu as vu, c’est quoi, ça ? Un autre phare ?
-Nope ! Pas possible ! A cette distance de Point Perpendicular ?
-Ca ne peut pas être Bowen Island non plus. Et puis, de toute façon, y a pas de phare sur Bowen Island…
-En plus, ça serait un sacré gros phare, quand même !
-Un bateau, peut-être ? Aussi gros, ça doit au moins être un paquebot, c’est sûr !
-Bizarre, quand même, y a pas de paquebots qui passent par là, si ?
-Hum, c’est pas faux… Tiens, on dirait que ça bouge, non ?
-Ca grandit, même, non ?
-Et puis ça s’éclaircit un peu aussi, à bien y regarder, tu ne trouves pas ?

A cet instant précis, les derniers neurones non emportés par la brise marine* se reconnectent et c’est dans un même élan que deux « Han ! Mais c’est bien sûr, c’est la Lune » s’exclament dans un grand éclat de rire un poil gêné. Un regard aux alentours l’air de rien, un autre ricanement qui se veut détaché, ouf ! personne ne nous a entendus ! Quand même, faut-il être benêts pour ne pas reconnaître la pleine Lune qui se lève, toute emberlificotée de nuages et toute tassée qu’elle soit (LeGB assurera ensuite qu’elle ressemblait plus à un noyau de mangue sucé qu’à un satellite, la bougresse !) (comme quoi, la mauvaise foi, c’est contagieux)…

Et quoi de mieux, finalement, pour effacer cette bévue d’individus qu’ont la berlue que de filer chercher, penauds mais ravis, pied et appareil photo pour immortaliser, tout en s’ébahissant, le satellite qui monte, qui monte, qui monte guili guili ?

* les mauvaises langues ne manqueront pas de mettre en doute l’excuse du grand air, lui préférant celle de l’armada des pintes de bières (si, si, on vous entend). Las, mille fois hélas ! pas de pintes à blâmer cette fois-ci : le Husky Pub, où l’on aimait tant se poser pour regarder le soleil se coucher a décidé de se refaire une beauté et par la même occasion de jeter aux orties son côté cosy, douillet et chaleureux. Tant pis pour nous !

2 thoughts on “Let me swing among those stars

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