(Plutôt trognon, non ?)

Nous vous demandions tantôt ce qu’étaient ces drôles de petites billes… Il ne s’agissait pas d’œufs, d’escargot, de marsupial trognon ou de poisson, il ne s’agissait pas non plus de grains de grenade, de pollen ou de préparation pour bubble tea. Et surtout pas, oh malheur ! de billes de Vegemite (on en a fait des cauchemars) (enfin, surtout LaGB, LeGB est passé du côté Vegemite de la force, c’en devient effrayant).

Il s’agissait, il s’agissait donc, comme Ampelopse l’a deviné, il s’agissait de petites sphères de finger lime, aussi appelé citron caviar. Et comme on n’est rien que des z’affreux, on n’avait pas précisé l’échelle. Ce qui n’aide pas des masses, on l’avoue bien volontiers.

Maintenant, nous direz-vous, c’est bien joli (n’est-ce pas que c’est mignon, une fois coupé ?) mais c’est quoi, exactement, le finger lime ? Hé bien c’est une bouteille de lait un arbuste farci d’épines et de petits fruits dont la forme n’est pas sans rappeler celle des cornichons. Arbuste buissonnant, donc, que l’on ne trouve qu’à la frontière des New South Wales et du Queensland. Les fruits n’étaient, semble t’il, pas consommés par les Aborigènes mais ont ravi les papilles des premiers colons. Sans pour autant que le fruit connaisse une popularité forcenée. Enfin, jusqu’au milieu des années 1990 où, l’engouement tout neuf pour le bush tucker (nourriture –animale ou végétale- chassée/cueillie dans le bush) aidant, le finger lime a commencé à déchainer les foules et les passions. Une quinzaine d’années plus tard, on cultive le finger lime, on l’exporte, on le marmelade, on le pickle, on le zeste, on le curry, on le cocktail, bref, on le met à toutes les sauces. Et puis on le croise aussi, pour améliorer les variétés. Oui, mais pas seulement : on en profite pour faire bénéficier les autres citrons de ses résistances aux pathogènes et à Phytophthora (mot compte quadruple au Scrabble) en particulier (des années à travailler sur les relations plantes-pathogènes, ça vous marque une LaGB à vie, on dirait).

Et, nous direz-vous, c’est bien joli, tout ça, mais ça a quel goût, le finger lime ?  Non parce que Phytophthora, on s’en bat l’œil voire même les deux tamponne le coquillard avec le pinceau de l’indifférence, tout de même. Alors, le finger lime, ça a un goût un peu poivré, un peu plus corsé que le citron classique mais plus acidulé que franchement acide. La texture des grains fait toute la différence : ils croquent délicatement sous la dent, si agréablement que c’en devient très vite un jeu que de les débusquer et de les percer d’un petit coup de molaire bien maîtrisé. Testé et plus qu’approuvé dans des macarons (encore, oui) (vous avez dit monomaniaque ?) à la framboise. En attendant la prochaine recette !

En résumé, si le hasard vous conduit à proximité de ces petits fruits qui jouent aux cornichons d’opérette, foncez !