Mamas and Tatasses
(Cappuccino dreamin’,
Cappuccino dreamin’
On such a winter day)
Le Chercheur d’Oz lambda fraîchement débarqué en territoire Félicie aussie souffre d’auto combustion des neurones à la simple idée de réaliser un fantasme qui le poursuit depuis des lustres. Il faut d’ailleurs avoir observé ledit fantasme galopant sur ses petites jambes trapues, emberlificotant les pensées de ses malheureuses victimes et leur susurrant des suggestions affriolantes au creux de l’oreille pour se faire une image précise de l’état dans lequel le pauvre expatrié, encore tout retourné de son changement d’hémisphère, erre.
C’est donc le cœur battant la chamade, les genoux jouant des castagnettes et les yeux roulant tels des toupies japonaises que le Chercheur d’Oz assouvit enfin cette envie qui le taraude si violemment et hante ses nuits : déambuler dans les rues, un cappuccino/chocolat chaud fraîchement préparé réchauffant douillettement ses mains et siroter ainsi élégamment sa boisson en jetant un œil complice aux passants faisant de même, petit signe de connivence entre gens bons de porc de qualité…
Mille fois hélas ! une fois la première euphorie passée, il faut se rendre à l’évidence : foin de magie ou de sophistication, le concept de la boisson chaude à emporter n’est pas fait pour vous. A moins que vous n’appréciiez les mains cloquées, brulées au 8ème degré (vous avez pensé aux maniques mais une fois enfilées, vous avez la précision qui flanche et le look de Casimir), les vêtements constellés de mouchetures chocolatées (récoltées en tentant désespérément de sauver une ou deux phalanges de la cuisson vapeur et/ou en galopant après votre bus qui, le fourbe, n’attendra ni vous ni votre démarche altière trébuchante) et une petite moustache mi crème mi cacao trônant fièrement sur votre lèvre supérieure, vous forçant à loucher furieusement. On n’ose même pas évoquer le cas où, folie suprême, vous avez craqué pour une petite tranche de banana bread : vous devez alors non seulement veiller votre gobelet équilibriste comme le lait sur le feu mais d’une seule main encore, inconscient que vous êtes !
Quelques brûlures et chutes plus tard, de guerre lasse, vous vous rabattrez sur les petits salons de thé et delicatessen qui parsèment les rues, vous enfonçant dans des canapés moelleux et déclarerez doctement, tout en ratissant la mousse de lait recouvrant votre chocolat chaud conquis de haute lutte et agrémenté de marshmallows, que contrairement à tous ceux qui sans relâche sillonnent sirotant rues et magasins en tout genre, vous pensez à la planète… Vous avez dit vexé comme un pou ?
pause café, chocolat ou thé + papotage … you’re so far!