L’ours et le jeune homme
(Boy & Bear, ANU Bar, Canberra, 01-06-2012)
(LeGB s’excuse platement pour la qualité de la photo, prise avec son téléphone)
(quel scandale !) (z’avez le droit de râler, hein) (il ne le refera plus, promis)
A Canberra un soir de gig, on se contente de traverser la rue pour passer du boulot au concert. Et c’est rudement chouette, surtout quand il s’agit de se garer : les rues de Canberra ont beau ne pas être généralement connues pour leur encombrement, les soirs de concert à l’ANU, ça se bouscule tout de même un peu (toutes proportions gardées, bien évidemment).
A l’ANU Bar un soir de gig, on joue au billard en attendant le début du concert. On joue au billard et puis on mange des hot dog pas très académiques mais rudement bons. On essaie de se faire remarquer un peu aussi, parfois. On se serre dans les bras, on parade et puis on tente de garder ses chevilles et sa dignité intactes malgré des talons un peu trop vertigineux. Ou on se blottit dans un des boxes et on regarde passer lesdits talons à la démarche hésitante. Et l’on sourit avant de se demander si un deuxième hot dog serait vraiment raisonnable.
A l’ANU Bar un soir de gig, on a le rire un peu affecté, la chemise à carreaux, le talon haut donc et la jupe fort courte. On a la mèche longue de rigueur, la moustache artistique ou la barbe faussement négligée, des derbies à paillettes, la dernière paire de lunettes à la mode, parfois déjà un peu trop bu et vraiment pas froid. On a beaucoup de texts à envoyer même au beau milieu d’une chanson et puis tout autant de photos à prendre.
A l’ANU Bar un soir de gig, on découvre deux groupes fort sympathiques en guise de double première partie. On dodeline juste un peu de la tête puis un peu plus, avant de se laisser emporter par l’enthousiasme d’un bassiste chevelu qui, clairement, a dû boulotter du kangourou enragé pour sauter partout ainsi. On n’a pas un son de très bonne qualité et on grimace parfois un peu des oreilles sous les assauts de larsens particulièrement enjoués. Mais on n’en oublie pas pour autant de chanter en chœur et de gigoter des orteils. Et on n’oublie pas non plus, en allant se ravitailler en cidre, de passer acheter le CD tout juste sorti de The Jungle Giants.
A l’ANU Bar un soir de gig, on attend patiemment Boy & Bear en observant ses voisins de foule. On drague un peu, on rit, on se dresse sur la pointe des pieds pour juger de l’état d’avancement de la scène, on essaie de se rapprocher de quelques mètres encore, on va respirer un peu d’air froid et puis on envoie encore quelques texts. Sans oublier de revoir les paroles des chansons à venir, on est fan ou on ne l’est pas ! Et puis, quand enfin Boy & Bear entre en scène, on crie, on siffle, on applaudit, on chante, on danse en essayant de ne pas glisser sur une canette égarée. On réclame un peu aussi, des chansons plus anciennes, quelques chansons de plus. On multiplie les photos, on fait des petits cœurs avec ses petits doigts, on se prend par les épaules et on se dévore des yeux avec comme un bébé crapaud mort d’amour dans le regard. Et puis, quand le groupe quitte la scène et que les projecteurs s’éteignent, on ne râle pas, on commence tranquillement à gagner la sortie, sous le regard un peu interloqué des Frenchies qui ne s’y feront jamais.
A Canberra un soir de gig, on rentre tout doucement sous les étoiles au milieu des arbres, des canards, des lapins et des possums, ravis et un peu frigorifiés, un joli sac Boy & Bear en bandoulière histoire de crâner un peu. Et l’on se dit qu’il faudra vraiment revenir pour quelques gigs de plus à l’ANU parce que, vraiment, malgré un son pas toujours excellent (doux euphémisme), ça tatane sévère son arrière-grand-mère c’est une très chouette salle de concerts. Et l’on se dit aussi qu’il faudrait tout de même voir à profiter de la programmation musicale canberrienne, plutôt fort sympathique pour peu qu’on se donne la peine de farfouiller. Pour le coup, en guise de bonne résolution, c’est décidé, la semaine prochaine, on file voir Deep Sea Arcade au Transit Bar !
Voilà qui semble être un établissement tout à fait sympathique…
Yep, en effet ! Et en plein milieu de la premiere universite australienne, encore… On y vient souvent manger le midi mais on n’avait jamais essaye pour un concert et on a ete conquis !
En même temps…pour la photo, on a dit qu’il était spécialiste en oiseaux…pas en ours!!!
C’est vrai que les ours ne courent ni les rues ni les arbres ici… On lui pardonne, alors ?