Shiny happy people (where the flowers grow)

(Oh! Mais que vois-je ? De la paillette ? Des fleurs ? Pas de doute, le printemps est là !)

Des chaussures qui brillent, qui brillent, à en éblouir tout le voisinage et à faire glousser les collègues (ou lever les yeux au ciel, c’est selon) (le collègue a parfois du mal à s’habituer aux chaussures qui fleurissent ou qui feu-d’artificent), des jours qui s’allongent, des oiseaux qui piaillent, qui piaillent, des magpies qui swoopent à tout va, un changement d’heure plus qu’imminent et des public holidays qui se déposent en bande joyeuse et chahuteuse sur le bord du calendrier ? Pas de doute, le printemps est enfin arrivé !

Et qui dit printemps dit chaussures à paillettes qui brillent, qui brillent mais pas seulement. Non, qui dit printemps dit jardin qui revit et plantations en folie. Cependant, cette année, pas d’exotisme bondissant dans les jardinières, non, vraiment. Pas de graines étranges et capricieuses, ornées de noms imprononçables et exigeant des soins diantrement ésotériques pour ne serait-ce qu’envisager sortir une pointelette de racinette renfrognée. Non, cette année, il fallait du simple, de l’efficace, du carré et du bien défini (horreur, malheur, deviendrait-on sages et raisonnables ? Vite, vite, chaussures à paillettes, à la rescousse !). Quatre pieds de tomates, de la cerise jolie, de la pourpre mignonne, de la cœur de bœuf joviale et de la jaune pétillante. Un petit pied d’aubergine, quelques piments doux, des carottes joufflues, des betteraves multicolores. Une poignée de petits pois tout doux, tout verts et tout tendres. Oh et puis des fraises aussi, des petites roses et des rondes toutes rouges.

Du persil, du persil et encore du persil (LeGB a eu la main lourde sur le semis persillesque…), du basilic thaï et puis du basilic-pas-thaï-pour-les-salades-de-tomates-si-jamais-par-le-plus-grand-des-hasards-on-a-plus-que-les-deux-malheureux-fruits-rachitiques-qui-se-sont-battus-en-duel-l’an-dernier-sur-notre-pauvre-terrasse-qui-faisait-peine-à-voir… Et de la menthe aussi, parce que la menthe et le thé vert qui va avec, c’est tout de même un peu la meilleure invention du monde pour les longues soirées d’été. Avec les mojitos qu’il faudrait voir à ne pas oublier non plus (et d’ailleurs, à bien y regarder, thé à la menthe et mojito, c’est un peu la même chose : de la menthe, un soluté quelconque de préférence transparent et du sucre) (comment ça, non ?).

Et des fleurs aussi, des fleurs au nom presqu’imprononçable mais des faciles à faire pousser, si on en croit la petite étiquette (forcément trompeuse) qui va avec. Des fleurs de grand soleil (un jour, il faudra qu’on vous raconte la triste histoire des quatre-vingt cyclamens terrassés sur un balcon par –beaucoup- trop de soleil et –beaucoup- trop d’eau) (bah oui, hein, c’est pas parce qu’on travaille dans les plantes qu’on a forcément la main verte…) (quelle tristesse, tout de même !), des fleurs qui devraient être toutes jaunes et toutes oranges oh et puis un peu roses et blanches aussi. Enfin, si elles arrivent à pousser jusque là, bien sûr…

De quoi nous assurer une presque autosuffisance alimentaire et fleuresque pour trois jours et demi au mois de décembre. Si les nuages, le vent et les chenilles nous sont favorables… De quoi nous assurer aussi et surtout moult soirées dans le backyard à regarder pousser nos petites plantes. Et à les encourager, bien entendu. Comme il nous faut encourager avec tendresse et abnégation la petite équipe de vers de terre (petite, petite, un bon millier au bas mot, tout de même) qui a élu domicile dans notre worm farm toute neuve et toute jolie… Fine équipe qui s’est très vite vue affublée d’un seul et même sympathique mais suranné sobriquet : Jean-Rémi-les-vers-de-terre (parce qu’entre deux vers de terre, pas toujours facile de s’y retrouver, foi de Grande Blonde peu physionomiste du lombric) (et puis, si toutes les fourmis australiennes s’appellent Roger, tous les vers de terre down under peuvent bien aussi répondre au même et unique doux prénom, non ?).

En somme, le printemps qui démarre à peine s’annonce tout à la fois fort verdoyant, bavard et scintillant… Et rudement propice à rebondissements, aussi : Jean-Rémi-les-vers-de-terre survivront-ils à leur première indigestion d’épluchures ? Y aura-t-il au moins une, même minuscule, même microscopique, salade de tomates à se caler sous la dent cette année ? Devra-t-on à nouveau partager une demi-fraise rachitique et à moitié verte en grimaçant et en se félicitant de cette abondante récolte ? Le basilic montera-t-il en graines avant même d’avoir laissé pousser trois feuilles ? L’œuf ou la poule ? Réponse dans le prochain épisode de « Tistou, t’as-tu le pouce vert ?«   (le suspens est insoutenable, non ?)…

12 thoughts on “Shiny happy people (where the flowers grow)

  1. Mathilde

    Trop chou ces chaussures !
    Je me dis que ca doit « faire bizarre » de voir les mois d’octobre, novembre, decembre comme des mois ensoleilles, ou les jours rallongent….
    Bon debut de printemps et de plantations en folie !

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    • lagrandeblonde Post author

      (ils ont les memes en turquoise, en dore et en noir, j’envisage fortement de craquer pour les deux dernieres) (on n’a jamais assez de paillettes…)
      Bizarre, finalement pas tellement pour nous deux, vu qu’on a passe la plus grande partie de notre vie dans l’hemisphere sud. Mais je sais que ca surprend pas mal d’hemispheriens du nord…

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    • lagrandeblonde Post author

      Merci ! On prendra des photos du backyard tout bientot, pour le coup (il va falloir qu’on vous raconte les mesaventures de Jean-Remi-les-vers-de-terre anyway…) :-)

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    • lagrandeblonde Post author

      Yeah! Pour la peine, je crois qu’il faut vraiment que je commande une seconde paire de chaussures a paillettes (juste pour feter le printemps, evidemment…) !

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  2. Ampelopse

    J’ai eu presque les mêmes!!!(chaussures)
    Et j’ai adoré le passage sur la future utilisation de la menthe, qui, chez moi, pousse pour les mêmes raisons…Courage pour les plantations…ça devrait finir par payer! (un peu de sang de boeuf séché pourrait leur faire du bien…ça pue, mais c’est efficace, et bio en plus!)

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    • lagrandeblonde Post author

      Je note, je note, pour le sang de boeuf… Histoire d’avoir trois tonnes et demi de menthe a disposition :-D

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      • Ampelopse

        Grosse pensée pour toi hier…dans un magasin de chaussures il y avait le même modèle, en turquoise, rouge, vert, noir…etc…etc!
        Trop drole…surtout le lendemain du billet!
        Certes je n’ai pas craqué…je me suis dégonflée par manque de printemps par ici!

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